Une bande-annonce alléchante pour un résultat décevant. Malgré un casting impeccable (la jeune Ana Valeria Becerril en particulier, épatante), le film souffre d'un solide manque de réalisme. Difficile de croire en cette mère, qui au début apparaît tout à fait saine (ses filles ne s'en méfient d'ailleurs pas, la figure maternelle est rassurante, à l'écoute, comme on suppose qu'elle a toujours été auparavant), puis qui vrille complètement. Cette "autre identité" n'est jamais expliquée, même si on perçoit que dans le passé, Avril a dû causer de grave problèmes (il suffit de voir l'accueil que lui réserve la famille de son ex-mari). Mais ses filles n'y voient rien : elles sont tendres et aimantes envers elle. Le film avance et on s'aperçoit qu'Avril est fêlée du bocal, totalement fêlée de chez fêlée (de quoi souffre-t-elle exactement, telle est la question - une fois encore, zéro réponse). Les scènes s'enchaînent et manquent de sens, de concret, de contexte. On dirait que le film a été coupé au montage, comme si on avait décidé de zapper des moments essentiels, qui auraient grandement aidé à la compréhension et à l'empathie. Empathie : difficile d'en avoir pour le personnage de Mateo, le petit copain de Valeria, la fille enceinte d'Avril. Supposé avoir 17 ans (on aurait pu le raser à blanc, le si joli garçon, ça aurait aidé, sa minorité ne saute pas aux yeux), l'acteur livre une prestation juste mais fadasse. Mateo est d'une mollesse et d'une stupidité abyssales, son rôle n'a aucune crédibilité, son comportement n'a ni queue ni tête, il est d'une crédulité risible. Niais ou naïf, je veux bien, mais là, c'est gros!! En général, le rythme est lent, le film tourne en rond, et se termine en queue de poisson, des personnages sont laissés à l'abandon, d'autres mis en lumière. C'est dommage, ça aurait pu être très très bien, vraiment dommage.