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Laurent C.
255 abonnés
1 133 critiques
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3,0
Publiée le 31 octobre 2017
La caméra est toute entière plongée dans une rue de New York, où se mêlent de nombreux hommes, reconnaissables parmi tous du fait de leur tenue traditionnelle juive. Puis, la focale se tourne et suit un autre homme, plutôt bien pourvu du ventre, le héros de cet attachant "Brooklyn Yiddish". Attachant parce que nous sommes à New York qui donne à voir la façon dont la ville réussit à intégrer autant de communautés si différentes, se suffisant presque à elles-mêmes. Ici ,en l'occurrence, les hommes et les femmes font vivre l'économie du quartier, les traditions rythment le cours de la vie avec une rare intensité, et surtout l'on parle une langue très proche de l'allemand, le Yiddish. "Brooklyn Yiddish" raconte le combat d'un homme, récemment veuf, qui se bat pour conserver la garde de son jeune-fils. Car la tradition ne supporte par qu'un homme seul élève un fils, particulièrement notre héros, maladroit et attachant, pas toujours très responsable, mais en tous les cas très aimant. Le film se situe entre le documentaire et la fiction. Il s'agit d'une belle insertion dans un univers assez peu connu du grand monde, très agité, où les traditions prennent le pas sur les libertés individuelles. C'est aussi un beau récit sur la relation père-fils avec cet homme débonnaire et attachant, et ce fils ambigu comme beaucoup d'adolescents. On passe un joli moment, assez court, dans ce bout du monde à la fois si proche et si loin.
Un film pas très joyeux limite dépriment, un film qui montre la dificulté a être indépendant au sein d’une communauté juif intégriste. C’est pas le film de l’année mais ça se regarde
J'ai bien apprécié ce modeste film sur le quartier de Brooklyn et sa communauté juive. Mais Comment peut-on devenir adulte dans cet environnement aussi cadré aussi normé où le libre arbitre est limité à la lecture de texte sacré ! Partir de ce constat le propos du film est exposé. Le personnage se débat dans ce contexte dans cette impossibilité de grandir. Au final comment peut-on élever un enfant dans ce contexte. Est-il libre ? Au delà de L' artifice cinématographique, focaliser sur une communauté juive, ne sommes nous pas qq fois comme ce personnage dans un environnement social contraint par des usages et des normes?
Film moyen. Non pas qu'il soit inintéressant à suivre -au contraire, l'on ressent beaucoup de tristesse pour cet homme qui se démène au sein d'une communauté bien cruelle envers ses propres membres- mais du fait d'une réalisation classique, sans relief, l'on relâche peu à peu notre attention. Reste un formidable acteur, Menashe Lustig dont le réalisateur s'est inspiré pour dresser le tableau de ce fervent disciple du rabbin Twersky -le Grand Rabbin du Mouvement hasidique-, à la fois touchant, désarmant de maladresse et de naïveté, l'air perpétuellement égaré de cette communauté si exigeante.
La seule chose que je retiens de ce film, c'est l'amour d'un père pour son fils, allant jusqu'à briser son deuil pour se remarier puisque la tradition religieuse l'a décidée. Mais je ne peux pas dire que l'histoire m'a captivée, sensation un cercle fermé dans lequel on s'ennuie un peu, avec l'envie d'en sortir. (Contrairement à d'autres film traitant du même sujet). C'est sans doute ce que veut nous faire ressentir l'auteur à travers le personnage principal, mais effectivement, on est plus dans un documentaire que dans une vraie histoire. C'est dommage.
J'ai vu ce film plutôt comme un documentaire sur la communauté juive hassidique. Un monde en soi avec des coutumes très règlementées par la religion, les rabbins, avec ses codes immuables... Tout en douce émotion, la relation père/fils (ado qui vient de perdre sa mère), la famille très très rigoriste et figée... Tout ce petit monde m'a énormément touchée. De plus l'emploi du yiddish, cette langue pratiquement disparue du fait de la Shoah, m'a ému parce que rare... Si vs voulez voir un quasi documentaire sur cette communauté doublé d'une jolie histoire, allez-y.
J'ai lu les avis et j'ai une autre vision du film. Pas un documentaire sur communauté hassidique. Ca c'est en second plan. C'est avant tout une histoire de COEUR avec une SUBLIME AUTHENTICITE. C'est l'histoire d'une abdication à une vie d'amour sincère, à l'autonomie, à la différence, car prisonnier d'une communauté et par l'amour d'un fils. La thora dit "qu'il n'est pas bon d'être seul", mais lui pense que mieux vaut être seul que mal accompagné. Il pourrait laisser libre court à la vie, à son coeur, et renouer naturellement avec une femme, mais la différence c'est l'exclusion. A un moment, il a une attirance pour une voisine, et son coeur bat... si le protocole lui avait permis, peut être lui et cette voisine malheureuse auraient trouvés le bonheur. Aussi, je ne pense pas que le personnage principal soit une personne malchanceuse ou maladroite. Je pense qu'il est "inexpérimenté" et a tout à apprendre, comme un bébé qui apprend à marcher. A chacun ses tâches, et quand on s'adonne exclusivement à des prières et rites religieux, le monde extérieur et l'autonomie est une jungle. Quand on pense par la thora et on ne s'autorise même pas un avis personnel qui diverge, alors on ne peut faire fasse à des situations qui sortent du quotidien. Son problème c'est son coeur et son ouverture au monde, cette singularité. Comme il ne parle que Yiddish, même l'anglais est un handicap, et il le parle avec un accent. Cependant, il ouvre son coeur en anglais à des hispaniques. Ils lui citent Jésus, et il réagit par un beau sourire. Le rabin ce serait peut être moqué de lui...et pourtant... Les préceptes strictes de la thora manquent de coeur. La seule échappatoire, c'est la marieuse... Je pense que des rabins, organismes juifs modérés, devraient venir en aide à ces hommes. Ca serait beau. Note: Je ne sais pas comment ça s'appelle, mais dans une scène, je trouve très beau l'ustensile metallique qui permet de servir de l'alcool dans plusieurs petits verres à la fois ( ;-) ).
Film pouvant paraître languissant par moments mais il se dégage une belle émotion dans les rapports père fils et un climat singulier qui sauvent ce film À voir