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Yves G.
1 454 abonnés
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1,5
Publiée le 23 décembre 2017
Un couple. Un foyer. Il meurt dans un accident de voiture. Elle le pleure. Mais il est toujours là. Il est devenu un fantôme. Sous un drap blanc. Sa présence défie le temps.
Vous aimez les films de fantôme ? Des films de fantôme qui font peur avec des japonaises toutes mouillées qui sortent de la télé façon "Ring" ? Des films de fantômes qui font rire façon Casper ? ou des films de fantômes qui font pleurer façon "Ghost" avec Patrick Swayze ? Vous faites fausse route. "A Ghost story" n'est pas un film de fantômes. Ou plutôt "A Ghost story" est un films sur un fantôme qui ne ressemble en rien à tous les films de fantômes.
S'il fallait trouver une généalogie à ce film unique et déroutant, il faudrait peut-être aller la chercher du côté de Terrence Malick et de son ambition métaphysique de raconter l'histoire de la vie et du monde à travers ses films. Car "A Ghost story" sous ses couverts minimalistes est bouffi d'ambition. Au programme : la vie, la mort, l'amour. Rien moins.
Soit ça passe. Soit ça casse. Quatre étoiles. Ou zéro. J'aurais adoré adorer ce film parce que j'adore me laisser emporter dans des histoires poignantes qui interrogent le sens de l'existence, la beauté de la vie, son inanité aussi, la fidélité qui survit par-delà la mort. C'est ce que racontait à sa façon "Ghost" avec Patrick Swayze. Je sens d'ici cher lecteur votre sourcil se froncer, vous demandant si je suis sérieux ou pas quand je vous confesse avoir aimé cette guimauve démodée. Je le confesse...
Le problème de "A Ghost story" est qu'il ne m'a jamais ému. Les premières minutes nous montrent un couple. Un couple qui s'aime. Mais un couple aussi qui se dispute : elle veut déménager de cette maison où elle se sent mal à l'aise ; il veut au contraire y rester car il s'y sent bien. On ne s'attache guère à ce couple trop parfait pour être réaliste, interprété par les trop beaux Casey Affleck - plus sexy mais plus marmonnant que jamais - et Rooney Mara - dont les yeux immenses dévorent le visage à la Audrey Hepburn. Puis survient le drame. On n'en verra rien. Sinon deux voitures cabossées. Son corps saignant au volant. Puis son cadavre à la morgue qu'elle contemple catatonique, mais l’œil sec. Là non plus, l'émotion ne prend pas. Ce drame aurait dû nous dévaster. Il ne nous émeut pas. Pas plus que nous attendrit la silhouette - qu'il est difficile de ne pas trouver ridicule - de Casey Affleck désormais mutique et caché sous un grand drap blanc.
"A Ghost story" est un film qu'on n'oublie pas. C'est peut-être un film éblouissant. C'est ce qu'en ont pensé les festivaliers à Sundance en janvier puis à Deauville en septembre qui lui ont fait un triomphe. Mais c'est un film qui ne m'a pas plus faute de m'avoir touché.
ne mérite même pas d'être vu gratuitement la scène de la tarte est d'une lourdeur ! l'un des pires navets qui m'a été donné de voir Donc voila, perte d'argent, de temps ça reste un avis perso
Ah la la il est tout à fait compréhensible de dire que le film est ennuyeux à mourir car les ingrédients sont là: des plans interminables et des paroles philosophiques incompréhensibles pour les simples d’esprits. Pour ma part j’ai trouvé le film absolument fascinant et touchant. Le film est un chef d’œuvre, il ne ressemble a aucun autre films, il respire la nostalgie la philosophie. Je conseille donc ce film aux philosophes et aux cinéphiles, les amateurs de Fast and Furious 2 3 et 5 passez votre chemin.
Mais quel ennui... et quelle déception. Pour lecteurs de Télérama avertis et encore.... Mais j'ai pu faire une très bonne sieste. Donc merci au réalisateur et aux acteurs.
Ce film réalisé par David Lowery et sorti tout récemment en France est très bon. J'ai eu beaucoup de chance car on m'a présenté le film comme étant assez bon, je n'avais donc pas d’aprioris avant de le voir mais je ne savais pas non plus dans quelle aventure je me lançais. J'ai d'ailleurs eu du mal à accrocher au début car les plans sont très longs et on se demande où le film veut en venir, il faut donc bien prendre le temps de rentrer dans le film mais une fois que l'on y ai, on le voit avec un tout autre regard et on voit toute la beauté et la poésie que le film veut faire passer au spectateur. Ça m'agace un peu parce-qu'on ne parle pas de ce film, les médias préfèrent parler et même nous gaver des derniers blockbusters sans grand intérêt mais les films comme celui-ci ne se font pas remarquer et d'ailleurs, si on ne m'en avait pas parler, il serait passer inaperçu pour moi alors qu'il vaut le coup d'être vu et surtout d'être plus connu ! Le film ne parle pas de fantôme dans le même sens que les films d'horreur classiques veulent nous le montrer mais dans un tout autre contexte doublé d'une incroyable poésie. Effectivement, déjà ici le fantôme est comme on peut se le représenter dans la culture populaire, c'est à dire recouvert d'un drap blanc, ce qui est très intéressant mais également confronter au temps qui passe. C'est pour cela d'ailleurs que le rythme du film est très lent et ce serait hypocrite de dire qu'on ne s'ennuie pas un seul instant, il y a des plans vraiment longs où l'on finit par se détacher du film comme par exemple lorsque M mange sa tarte mais le film reste tout de même assez captivant très souvent. Ce qui est intéressant, c'est qu'il n'y a finalement pas beaucoup de dialogues mais tout ce que le film veut faire passer réside dans l'image et sur ce plan là, le film est excellent. Déjà, il est tourner en 4/3 et en plus, avec les coins arrondis, ce qui fait qu'on a l'impression de regarder de vielles diapositives et cela colle parfaitement avec le ton du film. La réalisation est donc très bonne, les plans et l'image sont magnifiques et chacun apportent quelque chose à l'histoire. La fin est quant à elle à interpréter comme on le veut et si elle est assez déroutante, elle est assez curieuse et remarquable dans sa façon d'aborder les choses et le temps. Pour ce qui est des acteurs, nous avons Casey Affleck et Rooney Mara qui sont très bons. "A Ghost Story" est un film tout à fait étonnant et surtout qui sort de l'ordinaire et qui nous fait voir le cinéma d'une manière trop rare à mon goût.
Comme Ida, de Pawel Pawlikowski, ou The young lady, de William Oldroy, A ghost story est un film de petit malin.
Il en a toutes les caractéristiques, la première d'entre elles étant une tendance à adopter un formalisme tape à l'oeil qui fait "cinéaste". Ici, c'est le format presque carré aux coins arrondis (un peu ringard), la musique envahissante, les plans à rallonge, la photographie grisâtre, les ellipses osées, les lents travellings, le hiératisme sculptural des scènes avec le fantôme.
Le deuxième point commun des films de petit malin est de préférer à la narration un dispositif spectaculaire visant à coincer le spectateur dans des recoins, et le manipuler, par un effet de surprise totalement gratuit par exemple. Le résultat est que pour la plupart des spectateurs, il sera impossible de ressentir une émotion. Pour certains autres (les films de petit malin ont toujours une phalange d'admirateurs transis), il faut supposer que la cohérence stylistique du film puisse causer un effet positif.
Enfin le film de petit malin a toujours un aspect "regarde donc comme je suis intelligent" un peu poseur, qui se traduit par un twist ou une évolution inattendue de l'intrigue. En toute logique, cette vaine tentative de faire brillant dégonfle le film comme un ballon de baudruche. Dans A ghost story, si la façon dont le temps s'écoule est assez bien vue, la boucle temporelle (déjà traitée dans de nombreux films, qui d'ailleurs ont toujours beaucoup de mal à s'en sortir proprement) fait pschittt, un peu comme le fantôme lui-même.
Un produit typique de Sundance, dont vous pouvez parfaitement vous dispenser.
Voilà un très beau concept de film qui nous parle de l'esprit, de l'âme, de la mort, du temps qui file à une vitesse folle, des changements inévitables. C'est un film reposant, calmant, magnifique, apaisant et qui nous fait profondément réfléchir sur la vie et la mort.
"L'éternité, c'est long, surtout vers la fin." A Ghost Story fait irrémédiablement penser à cette phrase de Woody Allen, non pour souligner l'ennui ressenti devant le film de David Lowery (notion très relative et propre à chacun) mais pour évoquer son triste héros, condamné post-mortem à une solitude terrible et contemplative. D'aucuns, et ils seront nombreux, pointeront du doigt les prétentions auteuristes du réalisateur de Les amants du Texas mais on pourra aussi arguer qu'au contraire A Ghost Story laisse la place à la réflexion individuelle et à une interprétation personnelle de ce qui est montré dans cette sorte de purgatoire qui emprunte des chemins narratifs surprenants, défiant le passage du temps, agissant par ellipses temporelles saisissantes dans un constant vertige. Il ne se passe rien dans le film ? Voire. Mis à part une scène un peu tarte, il se passe pourtant bien des choses, peut-être pas d'un point de vue factuel mais davantage sensoriel derrière le drap blanc du défunt, à condition de s'identifier en quelque sorte à celui-ci. Dans un sens, A Ghost Story permet de se mettre à la place du mort, situation inconfortable mais incroyablement riche en sensations pour peu qu'on se laisse prendre par la main. Presque pas de dialogues, une B.O magnifique et des plans fixes qui se succèdent comme dans un film japonais de la grande époque : il est impossible de ne pas penser à Malick, si celui-ci ne nous assommait pas par ses voix off et ses extravagances cosmico-religieuses, mais aussi à Dreyer et plus globalement au cinéma muet. C'est évidemment un film d'une poésie rare mais comme l'ennui, ce sentiment ne s'impose pas à chacun de la même façon. A Ghost Story prouve au moins que les écrans peuvent abriter autre chose que des blockbusters, spatiaux ou pas. On a le droit de ne pas aimer le film mais on peut aussi le trouver sidérant et beau comme un objet en partie hermétique et pour cette raison aussi, captivant comme une expérience paranormale.
Cette histoire de fantôme qui hante la maison où l'homme qu'il était a vécu et qui observe, impuissant et solitaire, sa femme dévastée de chagrin, sa reconstruction et sa nouvelle vie, me faisait très envie sur le papier. D'abord parce que j'aime ces deux acteurs et car cette réflexion sur la perte, le deuil, le manque, l'absence me semblait transcendée par une extrême poésie. La représentation enfantine du fantôme (un drap blanc et deux trous pour signifier les yeux) est, en effet, la meilleure idée du film et réserve quelques belles trouvailles scénaristiques. Mais, une fois passée la surprise, je me suis terriblement ennuyée. Plans fixes interminables, scènes incongrues, temporalité incompréhensible, mélancolie poussive et artificielle… rien ne m'a touchée ni enthousiasmée. Une grosse déception.
Je me suis mortellement ennuyée. Tout d'abord ce film est d'une lenteur à démarrer que cela est épuisant. Je ne sais pas combien de temps exactement, mais il faut vraiment s'accrocher à son siège pour ne pas le quitter. Des gros plans insistant sur les deux personnages avant que le musicien ne meurt dans un accident de voiture laissant sa veuve éplorée. Puis la renaissance de ce dernier qui ne peut quitter sa bien-aimée à un point extrême (sous les traits d'un fantôme) Je suis persuadée qu'il est difficile de faire le deuil de quelqu'un que l'on aime mais la vie continue et le passé demeure. L'exagération dans ce film est démesurée. Je ne veux pas révéler la suite et désire laisser la surprise aux sentimentaux et aux romantiques (je ne suis ni l'un, ni l'autre), mais en ce qui me concerne, excusez-moi, mais j'ai assisté à un "pur" navet.
Quand on regarde la bande annonce de ce film, on sait tout de suite à quel genre, quel style on a à faire. La bande annonce n'est pas mensongère et reflète bien la réalité. Donc les pleurnicheries de certains me font bien rire, d'autant que visiblement ils n'ont rien compris aux thèmes principaux de ce long métrage. Je reconnais que ce film est spécial mais si on aime pas les sujets difficiles et la lenteur, il vaut mieux s'abstenir.
Le reflet de la place de l'Homme sur Terre, l'absence d'un être aimé, tant de choses évoquées dans "A Ghost Story". Prétentieux diront certains, d'autres clameront au génie. Je me rapproche ainsi plus de la 2ème catégorie, tant l'expérience était unique en salles. Souvent juste, un film donc fascinant et qui porte à la réflexion. Cependant, difficile de ne pas en sortir assez démoralisé (chose qui n'est en soit pas mal).
David Lowery surprend son monde en signant ce film tourné pour trois francs six sous (et en secret) avec le duo d’acteurs qui l’avait révélé au grand public avec « Les Amants du Texas », Rooney Mara et Casey Affleck. Avec « A Ghost Story » il réalise là son meilleur film, lui qui était parti s’offrir une parenthèse hollywoodienne à gros budget avec le plutôt réussi film familial « Peter et Elliott le dragon ». Il faut cependant avertir le spectateur lambda que cette œuvre rentre complètement dans le sérail du cinéma indépendant américain à tendance auteur ou intello. On n’y voit pas d’esprits frappeurs qui font sursauter ou d’effets spéciaux dernier cri sur un rythme effréné. Non, le film prend son temps et s’avère être un film de perception, de ressenti, qui éveille vos sens et vous envoûte ou peut vous laisser de marbre et royalement vous ennuyer. Des les premières minutes, la musique et les plans du couple amoureux nous font pressentir que quelque chose va se passer à l’écran. Tout comme l’apparition du fantôme et ses errances dans l’hôpital puis dans la campagne, qui aboutissent à une succession de plans subjuguants de beauté. Qui frappent et marquent la rétine. L’économie d’effets de Lowery confine à la perfection et ses choix artistiques donnent des contours poétiques rares à « A Ghost Story ». Qui eut cru qu’en nous montrant un fantôme comme les enfants peuvent se l’imaginer, c’est-à-dire un drap flottant et deux trous noirs en guise d’yeux, un film reviendrait à l’essence de ce qu’est un esprit?
Maintenant il est clair qu’il faut accepter de se laisser embarquer dans ce voyage sensoriel pas comme les autres, dans cette variation osée et passionnante sur le thème du revenant et de l’amour. On peut comprendre que certains diront qu’un court-métrage aurait suffi, que les scènes s’étirent plus que de raison ou que voir Rooney Mara manger une tarte pendant plus de cinq minutes est une insulte à la patience du spectateur. Mais ce serait faire affront à un objet cinématographique rare et rempli de belles choses. Rien que le nombre de séquences majestueusement filmées ou tous ces moments en apesanteur, hypnotiques, qui mettent cet ectoplasme en pivot du cadre sont d’une puissance émotionnelle rare et valent le déplacement. Ce long-métrage est comme une symphonie exultant nos sens (on voudra d’ailleurs bien lui octroyer ceux que Lyon désire) et dont la quasi-absence de dialogues relève de l’exploit. Un film de fantômes en mode auteur mais tellement plus beau et évocateur que bien des produits à la chaîne sur le sujet.
La bande-son et la musique jouent un rôle prépondérant ici pour s’accorder à flatter notre ouïe. La séquence où Casey Affleck fait écouter une musique qu’il a composé à Rooney Mara en est la preuve incarnée. De plus, l’habillage formel du film est en tous points parfait entre travellings savamment étudiés et une fluidité narrative et technique impeccable au niveau des ellipses. « A Ghost Story » n’est même pas une histoire de fantômes à l’ancienne, c’est carrément l’essence même du sujet mise sur grand écran. Plutôt que d’être poseur Lowery se fait d’une humilité rare pour nous offrir un film au romantisme échevelé et à la tendresse incomparable jusqu’à ces toutes dernières secondes. Dans un genre galvaudé et circonscrit dans la série B, ce film est finalement une sublime histoire d’amour mâtinée de fantastique plutôt qu’un film fantastique empreint de romantisme. En se doublant d’une réflexion sur le temps à l’aune de celle de « Premier contact », il converge vers le magique (si ce n’est quelques temps morts), voire le culte, de la même manière qu’avait pu le faire « Donnie Darko » en son temps.
Ce film minimaliste, délicat, sobre, sans afféteries est à contempler et il nous fait réfléchir sur le monde et l'au-delà. Un vrai coup de poing magistral et unique.