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    A Ghost Story
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    266 critiques spectateurs

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    Carlos Stins
    Carlos Stins

    75 abonnés 657 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 21 décembre 2017
    "A ghost story" représentait ma grosse attente de cette fin d'année et le résultat m'a laissé quelque peu circonspect. C'est une oeuvre dont l'ambition n'égale que son originalité que nous propose David Lowery, une oeuvre foisonnante et déconcertante. Il est indéniable que le cinéaste américain maîtrise le langage de l'image, il sait transmettre à travers de longues séquences silencieuses des émotions et un propos qui porte à réflexion. La réalisation est très soignée sur le plan esthétique, proposant des plans qui imprègnent durablement la rétine avec ce cadrage si particulier. La bande originale est très bien utilisée et se trouve être à l'origine de ce que considère comme la plus belle scène du long-métrage (la scène où spoiler: Rooney Mara et Cassey Affleck écoutent de la musique avec leurs écouteurs
    ). De ces scènes intimistes se dégagent une profonde mélancolie face à futilité et la petitesse notre existence. David Lowery partage sa vision de la vie, une vision qui donne le vertige et amène le spectateur à se questionner sur lui même. Ce qui me pose problème avec ce film, c'est que je ne suis pas parvenu à saisir totalement la démarche de Lowery et le message qu'il tentait de faire passer. Si le film pose des questions intéressantes, il n'apporte pas vraiment de réponses et tombe même parfois dans des réflexions philosophiques assez faciles et convenues. J'ai l'impression que Lowery n'est pas parvenu à maîtriser pleinement son sujet, que celui-ci lui échappait parfois comme si il ne parvenait pas à proposer un film à la hauteur de ses grandes ambitions. Beaucoup comparent ce film au travail de Terrence Malick, mais je trouve que Lowery tombe parfois dans la facilité et la caricature du cinéma de Malick en faisant durer certains plans plus que nécessaires. Faire du cinéma contemplatif ne se résume pas à faire de longs plans interminables dont rien ne ressort et j'ai eu personnellement l'impression que Lowery tombait un peu trop dans la facilité. "A gohst story" vaut bien étendu le coup d’œil, ne serait-ce que pour le duo exceptionnel que forment Cassey Affleck et Rooney Mara, mais j'avoue ne pas avoir été pleinement convaincu. J'ai en réalité du mal à avoir une opinion arrêtée sur ce film pour qui un deuxième visionnage s'impose selon moi pour en saisir toute la portée.
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 20 décembre 2017
    Un des films les plus prétentieux de la décennie!!
    D'un ennuyeux intersidérale.... Un de ces "films d'auteurs" qui n'en ait pas un. De l’esbroufe absolument!
    Conseil: Fuyez!
    lucilla-
    lucilla-

    60 abonnés 169 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 22 décembre 2017
    "Absolument terrassant, d'une poésie folle",pour une fois, l'affiche a raison! J'ai juste envie de retourner le voir.
    Mais je dois dire que le début du film est tellement déconcertant que j'ai craint l'erreur fatale pendant un bon moment, avant d'être happée par la beauté et la poésie de la suite.
    J'ai pleuré longtemps,et après la fin de la séance, ce qui est assez rare, la dernière fois devait être après Two lovers..
    Alors certes, c'est "un film pour lucilla", sans nul doute.Mais pas que, car ce film touche à l'essentiel et à l'universel. Il est magique.La séparation,le souvenir,l'attente,les choses inanimées qui auraient donc une âme, les maisons que l'on ne peut quitter, les vies qui se mêlent,le temps assassin,l'hymne à l'amour: tout est là, la forme et le fond, la musique..Casey et Rooney . Surtout allez-y et ne vous laissez pas perturber par le début, c'est un film qui demande l'effort d'y entrer, mais vous ne le regretterez pas. Mon film de l'année 2017.
     Kurosawa
    Kurosawa

    581 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 20 décembre 2017
    Il y aurait presque de quoi rire devant certains passages de "A ghost story", une gêne évidente face à la prétention de Lowery, réalisateur du banal "Les amants du Texas", qui se pose ici en grand "penseur" cosmique. Tout ce qui touche à l'inconséquence de notre passage sur Terre, à l'idée que rien ne peut résister au cycle de la nature et du temps, est affligeant de platitude, un ramassis de clichés dignes des discussions de comptoirs les plus arrosées. Lowery englobe ses "visions " dans une forme peu attrayante – longs plans fixes poseurs puisque dans le cadre, rien ne se passe, qui procurent un redoutable ennui. Pourtant, "A ghost story" n'est pas un mauvais film : on peut le sauver en défendant sa dernière demi-heure, assez bête si l'on continue à prendre en compte le discours porté mais intéressante par ce qu'il s'y joue en terme de cinéma. Il ne faut pas ignorer la qualité d'un montage réellement percutant qui, en une brève succession de plans, produit des ellipses vertigineuses : en un raccord, en un plan fixe brusque, des décennies se sont écoulées et, enfin, la mélancolie tant recherchée par Lowery – il s'agit d'un film sur le deuil – peut apparaître. Si l'on apprécie les quelques belles idées de mise en scène qui se manifestent sur la fin, on regrette tout de même d'avoir souffert une heure avant d'entrevoir l'esquisse d'un beau film.
    Guimzy
    Guimzy

    169 abonnés 467 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 22 décembre 2017
    Avec A Ghost Story, nul doute que David Lowery compte prendre une nouvel ampleur en revenant avec un film à petit budget mais une ambition certaine. Et avec ce minimalisme et cette intimité bouleversante qu'il instaure, le film s'impose comme étant probablement l'un des meilleurs de l'année 2017.

    En plus d'être un magnifique récit sur le deuil, A Ghost Story est aussi une merveille d'épure : entre plans fixes et travellings millimétrés, illuminés par une lumière douce, David Lowery raconte son récit à travers le non-dit, la frustration, les regrets. Il sublime chaque situation par la prolifération des détails, chaque plan devient une déclaration d’amour pour ses personnages et ses acteurs transparaissant par les gestes et instaurant dès lors une certaine subtilité à l’émotion. Cette science du geste et du déplacement est le principal vecteur d’une émotion vive, brute qui ne passe jamais par la parole tant Lowery prive chaque situation de dialogues pour mieux faire ressortir l’essence même de son film. Il semblerait presque qu’il ne filme rien, ou du moins qu’il ne cherche rien de particulier à filmer, s’intéressant essentiellement à l’absence, au vide, aux rendez-vous manqués. Le non-dit, la frustration et les regrets ressortent l’image par des ballets de personnages qui se ratent, ne peuvent se parler et communiquent donc par mots interposés. Tout est purement visuel et plein de sens dans A Ghost Story, où chaque élément paraissant anodin illumine le récit proposé par David Lowery. La musique raconte aussi une histoire, à travers des sonorités effrayantes mais aussi touchantes, qui donnent des frissons dès lors qu'elle vient compléter les scènes du film. En plus du deuil, le réalisateur raconte ce que le passé inflige au présent, qui inflige lui-même un futur qu'on ne verra jamais. Il raconte le temps qui passe, vu par un fantôme pas si passif que ça, d'abord purement spectateur comme nous tous puis tentant de laisser sa trace, face à cette chose que l'on ne peut ni toucher ni contrôler. Ainsi, se posent tour à tour les questions de la postérité, de ce qu’on laisse derrière nous et donne un regard inquiet sur l’avenir du monde, que Lowery nous montre dystopique, effrayant, avant de choisir de retourner au fin fond de la vieille Amérique profonde.

    Le tout se fait sans jamais ou presque quitter le décor du film se transformant au gré des époques et des générations, bouclant ainsi une perpétuelle quête d’accalmie et de paix intérieure d’un fantôme grattant inlassablement la peinture du mur. A Ghost Story est une expérience sensorielle hors du commun, laissant place à une interprétation personnelle mais offrant des émotions et des réflexions que je n'avais jamais autant ressenti au cinéma. Juste avec un visuel profond et des gestes, Lowery raconte un récit bouleversant soulevant beaucoup de questions à travers le temps, tout en restant dans une intimité très forte liée au couple et à la maison. Du jamais vu.
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 1 février 2018
    Je suis fasciné par les critiques mêmes vaguement positives. A part un ennui profond, je n'ai rien éprouvé... Ah si, une irrépressible envie de dormir. Il paraît que le film est empreint de poésie... Certes, chacun trouve ses états de langueur poétique où il peut. Là, même en me forçant, rien n'est venu. L'histoire est sans intérêt. Les idées loufoques, le cinéma américain contemporain en est plein. Certains réalisateurs réussissent à rendre leur idée de départ crédible ou à faire oublier à quel point elle ne l'est pas. Il semble que Hollywood ait usé les sujets plausibles jusqu'à la corde pour avoir recours à des scenarii aussi tordus. Enfin, le film n'a pas dû coûter bien cher. C'est probablement l'argument qui a enlevé le morceau, auprès des producteurs...
    LeFilCine
    LeFilCine

    177 abonnés 575 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 décembre 2017
    A Ghost Story est dans la lignée de ces films au charme indescriptible, au scénario unique, qu’on ne voit qu’une fois l’an, et encore. Le cinéma américain ne nous avait, en tout cas, pas offert un tel ovni cinématographique depuis 2014, avec le film Her de Spike Jonze. A Ghost Story est de ces films qui laissent une grande place de réflexion et de rêverie au spectateur. En effet, le long-métrage de David Lowery nous offre ce moment rare au cinéma, à savoir ce sentiment d’abandon total à l’évasion, à la poésie et à la contemplation. Le film peut cependant laisser une partie du public de côté par sa radicalité. Le récit s’articule autour de réflexions sur l’humanité, la trace que l’on laisse dans l’histoire, et évidemment sur la mort. David Lowery s’offre un exercice de style superbe, surtout lorsque d’un simple drap orné de deux trous noirs, il doit réussir à faire émerger des sentiments, des sensations et des émotions. L’ensemble peut sembler pourtant parfois un peu vain pendant le visionnage de certaines scènes, mais la magie opère au final. La bande-son composée par Daniel hart n’est pas envahissante, malgré de longues séquences sans dialogues, et s’avère juste sublime. On regrette toutefois de ne pas plus voir à l’écran Rooney Mara, actrice au visage d’une expressivité folle et à la présence toujours aussi hypnotique, qui avait déjà été éblouissante dans Carol. L’avenir dira si A Ghost Story deviendra un classique mais la poésie infinie de son histoire en fait déjà un film inoubliable.
    THE-CHECKER
    THE-CHECKER

    111 abonnés 713 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 7 mai 2018
    Quand dans un film d'une durée d'environ 1h30, encensé par toute la critique snob et arty, tu te tapes dès les premières minutes des plans interminables ne te montrant rien d'autre qu'une meuf en train de manger une tarte pour aller se faire vomir dans la foulée (en plan fixe qui plus est), tu peux être quasiment sûr de te taper un nanar pur jus qui aurait à peine suscité un intérêt relatif s'il s'était contenté formellement de n'être que le court métrage qu'il est réellement. C'est donc avec un ennui prodigieux qu'on suit laborieusement cette digression pompeuse et soporifique sur le temps qui passe et sur le sens de l'existence individuelle réduite à sa plus simple expression émotionnelle (l'art) au sein du tout qui nous englobe et nous dépasse et nous emporte et blablabla, expédié en 10 minutes chrono par un personnage rejouant probablement le rôle de l'auteur de ce truc lors de la soirée indéhype à laquelle il participait avec ses potes cultivés (dont l'ex gosse de Big qui, devenu grand, ne ressemble pas du tout à Tom Hanks mais nous explique que Beethoven avait un neveu) et qui aura trouvé là le moyen d'illustrer un vision de l'existence fantasmée à grand renfort de Marie Jeanne avec cette prétention caractéristique de ceux qui peuvent se la jouer plus profond que la moyenne parce qu'ils ont les thunes et le statut social qui le leur faire croire (le rôle de l'artiste se confondant ici clairement avec l'image d'un Dieu silencieux, détaché de toute contingence terrestre, observant silencieusement une humanité inconsciente de sa propre mortalité ne faisant que concourir à la répétition d'un cycle issu de rien et n'allant nul part, qu'une mise en abime finale vient souligner à la pyrogravure

    Du pur bullshit pour philosophe en carton!
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 1 novembre 2017
    Pas d'action, pas d'histoire, un film extrêmement lent et sans accroche, ni dialogues.
    On a compris, le temps n'a plus d'emprise sur lui, mais 15 minutes auraient largement suffit pour "raconter" la même chose. L'apparition du fantôme en drap blanc est des plus pathétique.
    Shephard69
    Shephard69

    331 abonnés 2 259 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 avril 2018
    Sur le postulat de la représentation basique et enfantine du fantôme, un film déroutant, difficile d'accès et qui risque de diviser les foules. Un long-métrage chargé de poésie philosophique et contemplative sur le sens de la vie, le temps qui passe, le deuil dans un ton très proche du style de Terence Malick. Avec sa mise en scène en apparence minimaliste mais intelligemment subtile, une oeuvre qui se ressent davantage qu'elle ne se réfléchit. Un rythme très lent, des plans exagérément fixes, un peu prétentieux. Même si j'aime beaucoup l'ensemble, s'agit-il là d'un véritable coup de génie ou d'une vague arnaque ?
    ffred
    ffred

    1 691 abonnés 4 014 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 décembre 2017
    Pas à mon programme au départ mais le bouche à oreille et les rumeurs de la blogosphère s’avérant excellents je me suis laissé tenter. Sans crier au génie comme certains, j’ai beaucoup apprécié. Une mise en scène simple, voir épurée, au profit d’une histoire plus profonde qu’il n’y paraît. On en ressort avec plus de questions que de réponses sur l’âme humaine, la vie après la mort, la place et le pourquoi de l’homme sur la Terre ou plus simplement sur le temps qui passe inexorablement. C’est parfaitement interprété, même si Rooney Mara et Casey Affleck (malgré le fait que ce soit apparement bien lui sous le drap tout le long) ne tiennent finalement que des seconds rôles. Un minimum de dialogues et un maximum de poésie font le reste. Je craignais l’ennui mais c’est une certaine fascination qui a pris le dessus. Au final, malgré quelques longueurs (essentiellement la fameuse scène de la tarte qui a déjà fait coulé beaucoup d’encre…) mais de très belles scènes la plupart du temps, une belle histoire d’amour, mais surtout une belle réflexion sur le deuil et sur l’après. On en ressort aussi perturbé que bouleversé. Un beau film, que l’on peut prendre avec autant de simplicité que de prise de tête. Une certaine expérience qui sort des sentiers battus. C’est rare au cinéma de nos jours...
    cylon86
    cylon86

    2 504 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 21 décembre 2017
    On avait découvert David Lowery avec le très beau "Les Amants du Texas" puis le cinéaste avait changé de registre (et de budget) avec son adaptation live (pas géniale mais pas mauvaise non plus) de "Peter et Elliott le dragon". Le voilà qui retrouve Casey Affleck et Rooney Mara, ses amants du Texas donc pour un film à petit budget dans une veine fantastique. L'idée est d'ailleurs aussi simple qu'elle est géniale : un homme décédé dans un accident revient sous forme de fantôme dans la maison qu'il occupait avec sa compagne. Alors que le temps passe, sa femme quitte la maison mais lui reste, assistant impuissant au cycle de la vie et à l'emprise du temps. La singularité du film tient d'abord dans le look de son fantôme : David Lowery a collé à Casey Affleck un grand drap blanc sur la tête avec deux trous au niveau des yeux (qu'on ne voit jamais). En donnant au fantôme un look tout droit sorti de nos costumes d'Halloween de notre enfance, Lowery donne à son mort un aspect un peu amusant qui se retrouve parfois inquiétant et souvent émouvant car derrière le drap, on devine toute la détresse d'un personnage perdu dans une maison qui finira, elle aussi, par disparaître. Tourné en 1.37 dans un style privilégiant les longs plans, "A Ghost Story" commence par dérouter (le plan où Rooney Mara mange une tarte pendant plusieurs minutes est déjà d'anthologie) puis finit par laisser l'émotion apparaître. De la simplicité de son dispositif (un fantôme sous un drap, une maison), Lowery fait naître l'émotion à mesure qu'il fait défiler le temps. Son inéluctabilité qui nous tuera tous et le besoin de l'être humain de poser sa marque dans ce monde. A travers quelques séquences (une rencontre entre fantômes, une chanson écoutée, un discours énoncé), le film bouleverse au plus haut point et se montre d'une poésie inattendue mais totalement bienvenue. Derrière le film d'auteur que l'on sentait un peu pompeux se cache en fait un film d'une mélancolie profonde venant sonder au plus notre âme et nous rappeler notre mortalité. C'est beau et c'est tragique. Mais c'est surtout beau.
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 26 décembre 2017
    Euh... comment dire ?.... Un film prétentieux avec un scénario de court métrage, qui rassemble tous les poncifs du cinéma d’auteur sans jamais pouvoir y prétendre : format carré genre super8 avec coins arrondis, succession de plans séquences interminables et vides (les cinq minutes de la séquence de la tarte, juste pour éprouver notre patience) et la philosophie à trois balles sur la vie, la mort, tout ça... qui me rappelle les conversations avec ma grand-mère après le café. Pour faire court, n’est pas Bergman qui veut, n’est pas Warhol qui veut, et ce naufrage nous emporte aux tréfonds de l’ennui.
    JimBo Lebowski
    JimBo Lebowski

    395 abonnés 1 080 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 septembre 2017
    Un film que je n'attendais pas énormément pour tout dire, l'accroche dramatico-fantasmagorique sur le deuil semblait juste assez intéressante et le duo d'acteurs me plaisait sur le papier, en fait je craignais surtout de voir une pseudo romance plus ou moins niaise, dans le genre cliché du phénomène de Sundance & co, c'est à dire une jolie enveloppe bien creuse. Alors qu'au final pas du tout, A Ghost Story se révèle être une œuvre neuve sur bien des aspects, qui propose des choses, des idées de mise en scène, des émotions diverses, des bouleversements de registres, etc, bref une vraie surprise.

    Au premier abord A Ghost Story semble s'intéresser au couple, c'est à dire à l'humain et à des sentiments simples, mais dans un climat au cadre en diapositive comme pour déjà évoquer le souvenir, un plan d'étreinte s'attarde entre Rooney Mara et Casey Affleck puis coupe sur une scène d'accident, en à peine 10 minutes le film passe déjà à autre chose, on pourrait se dire que tout cela serait prématuré, mais ce n'est en fait qu'un point de départ pour une longue traversée qui trouvera son sens. Notamment par la réalisation, où David Lowery paraît alterner entre la facilité et la totale inventivité pour mettre en image sa vision de la vie après la mort, j'ai souvent pensé au film The Presence vu il y a quelques temps, où un fantôme "hante" la maison de son ex femme, avec un degré intimiste assez inédit au cinéma, bien qu'ici on exclu le côté épouvante pour se concentrer exclusivement sur le regard du personnage de Affleck, couvert et perdu sous un long drap mortuaire. On a l'image du spectre caricatural de lugubres châteaux écossais qui cette fois traînera ses chaînes au fil d'un récit teinté de désespoir, revoir le visage de Mara, alitée, régurgitant sa tarte après s'en être empiffrée puis repeignant une poutre d'un blanc immaculé, jusqu'à son départ ; le laissant seul, un autre film commence...

    Car jusque là l'histoire était assez attendue, celle d'une âme en peine résolue à vivre dans l'ombre de sa moitié et le regret éternel, que c'est finalement cette maison vide qu'il choisira de hanter en voyant débouler de nouveaux occupants, Lowery va alors s'amuser des registres au lieu que de s'installer dans une forme de marasme ambiant, et c'est plutôt bien vu car surprenant. Allant même jusqu'à pasticher les films d'épouvante à la Conjuring ou passer d'un ton résolument taiseux à une longue séquence de monologue pseudo métaphysique lors d'une soirée arrosée, mais le plus intéressant reste la mise en scène du temps qui passe, à la fois par le point de vue fantomatique du personnage que du montage parfois abrupte, rappelant d'un sens l'avant dernière séquence de 2001 l'odyssée de l'espace. C'est tout le côté cruel du récit qui ressort, comme par exemple lorsque entre deux plans le living room plein de vie et chaleureux passe à l'état de taudis poussiéreux, tout s'éteint, et au delà de la perte de l'être cher c'est aussi celle de l'espace-temps, jusqu'à encore une fois franchir les portes d'un autre film...

    À ce moment précis la trame du long métrage nous donnes la sensation qu'elle peut aller très loin, quitte à partir dans un vagabondage infini jusqu'à ce que toute l'humanité disparaisse, d'un environnement à un autre où on ne saurait distinctement situer l'époque, de plus tout est plus grand et resserré, étouffant, jusqu'à atteindre un point de non retour, conformément au regard de Affleck dont nous nous sommes identifié. Regard vide d'un visage masqué qui n'exprime rien formellement mais qui implicitement en dit beaucoup, car il laisse place à une émotion à la fois abstraite et universelle, et mine de rien c'est assez fort, Lowery transpose cette enveloppe en chacun de nous. Et bien que la dernière séquence soit pour le coup assez prévisible la grammaire mise en place tout du long fait que la transcendance sous-jacente du film fonctionne en l'état, c'est même assez déroutant mais dans le bon sens du terme, car on avait d'ores et déjà accepté de se perdre dans ce voyage où passé, présent et futur se confondent et se confrontent, une certaine vision du purgatoire terrestre.

    A Ghost Story est avant tout un film singulier, qui de prime abord ne paraît pas vraiment inventer quoi que ce soit mais qui au fur et à mesure installe une ambiance mélancolique, fascinante et introspective, je pense même que le spectateur pourra en retirer un sentiment différent, qui peut être de la tristesse, de la quiétude, de l'enchantement... ou simplement de l'ennui ; personnellement j'ai ressenti de la douceur, une douceur à la fois belle et terrifiante, plongé dans un conte post mortem à la quête ultime : revoir une dernière fois le visage de Rooney Mara.
    Onir
    Onir

    79 abonnés 127 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 27 décembre 2017
    Les premières 20 minutes sont tout simplement mortellement chiantes...
    Plusieurs personnes sont parties, et j'étais à deux doigts de partir moi aussi, étrange cette lenteur qui ne semble servir absolument à rien, ces plans interminables ...

    Dieu merci c'est passager et après le départ de " la femme " l'histoire devient intéressante, mais n'intéressera peut être pas tout le monde, hormis les personnes qui ont un réel intérêt pour le thème de la vie après la mort et des " âmes errantes ".
    J'ai finalement aimé, vraiment dommage ces 20 premières minutes, mais ça aurait été dommage de partir.

    Ce fantôme qui au départ nous semble tellement ridicule sous son drap blanc devient ensuite touchant.
    Mais c'est quand même dommage qu'il y ai si peu de films traitant de ce thème autrement qu'à travers le film d'horreur ou ce style de film, qui clairement ne parlera pas au plus grand nombre.
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