Au poste ! est probablement mon film de Quentin Dupieux préféré à ce jour.
Alors que je reproche souvent au prolifique réalisateur de ne pas maîtriser ses idées sur la longueur, je dois reconnaître que ce n'est pas du tout le cas ici.
Au regard de la filmographie complètement déjantée de Dupieux, Au poste ! fait presque figure d'oeuvre conventionnelle. Le film commence en effet dans une ambiance de polar assez classique : un homme est injustement accusé d'un meurtre qu'il n'a pas commis.
Grégoire Ludig est excellent dans le costume du personnage (relativement) rationnel, confronté à une situation qui le devient de moins en moins : le commissaire (Poelvoorde en majesté) a de la fumée qui sort de l'abdomen quand il fume, un policier à un oeil "flou", la femme de ce dernier intervient a posteriori dans les souvenirs de la nuit du crime pour mener son enquête, etc.
Dans ce labyrinthe temporel et surréaliste, on se marre franchement, grâce à plusieurs trouvailles, comme par exemple l'usage immodéré de l'expression "C'est pour ça" par Anais Demoustier, très convaincante en rousse frisée.
La fin n'échappe pas tout à fait à la tentation de "grand n'importe quoi" dont est coutumier Quentin Dupieux, mais cela ne gâche l'ensemble du film, qui constitue un très bon divertissement.
Une comédie fantaisiste à l'humour noir et absurde, plutôt originale dans la forme mais, excepté quelques moments sympas, pas très accrocheuse et décevante au final.
Un film décousu avec de la recherche cinématographique. On se fait balader du début à la fin pour les besoins du film sans bien comprendre ni le final ni le pourquoi du comment. Aussi distrayant que frustrant et qu'agaçant.
« C'est un film de Quentin Dupieux c'est pour ça ! » Dupieux est une personne à part dans le paysage cinématographique français, possédant une vision très absurde en assurant avec son humour noir réjouissant et sa galerie de personnages complètement barrés ! Il réalise son premier film dans une veine « très française » mais aussi son premier film nocturne avec Au Poste ! dont l'action se passe dans un poste de police. Un témoin devient rapidement un suspect, accusé de meurtre. L'affaire est prise en charge par le commissaire Buron... Ce huit-clos y est bien exécuté ! On reconnait bien l'identité du réalisateur spoiler: - dès la première scène - où le ton est donné avec beaucoup de décalage à son propos. De même pour certaines absurdités dans les personnages : spoiler: le commissaire qui possède un trou au niveau de la poitrine, le policier qui a un œil en moins (ou masqué) ou encore un collègue avec une jambe boiteuse... L'interrogatoire est souvent savoureux spoiler: - rien que la scène de l'huître - alliant quiproquos et malaise, et le cinéaste rend hommage aux anciens films avec cette fameuse machine à écrire. Au Poste ! ne dure qu'1h05 (hors générique) et se veut donc très court mais Dupieux sait nous troubler, nous faire rire et en même temps nous fasciner à travers tous ces personnages tordus. Rien que de raconter les faits sur divers flash-backs (et/ou souvenirs) ! Le spectateur se mêle les pinceaux, exactement dans la lignée de son récent film à savoir Réalité. Sa réalisation y est très bonne sur des plans fixes et éclairés avec une photographie élégante et plusieurs prises de son de Guillaume Le Bras s'avèrent pertinentes. La distribution des acteurs est particulièrement plaisante ! Benoît Poelvoorde est amusant sous les traits d'un commissaire prêt à tout pour découvrir la vérité. Face à lui, Grégoire Ludig en dindon de la farce s’enfonçant de plus en plus dans ses bêtises... Et sa moustache lui va comme un gant ! Marc Fraize ajoute également un côté très déjanté à l'univers du film. Plus effacés, spoiler: Philippe Duquesne et le chanteur Orelsan font une apparition sans doute pour les fans... Anaïs Demoustier - actuellement dans Sauver ou périr - se veut surprenante dans un tel registre mais sera assurément plus à l'aise dans le nouveau film de pompier avec Pierre Niney ! A noter que la finale est terrible, quel retournement ! spoiler: Quel spectacle, c'est le cas de le dire ! Donc, Au Poste ! est une comédie originale de Quentin Dupieux, tentant un renouveau dans le cinéma français. On plaide coupable !
Quention Dupieux est de retour et quitte la Californie qu’il aime tant, siège de tous ses précédents films, pour revenir dans sa contrée natale qu’est la France. S’il perd ici en originalité (en étrangeté ?), il gagne en concision et s’offre un casting de haute volée dotée e’une réalisation encore plus acérée. Comme toujours chez le cinéaste roi du non-sens et de l’absurde, il faut être prêt à voir quelque chose de différent, loin de toutes les comédies formatées auxquelles on peut être habitué. Et cela fait du bien de voir un film inclassable de temps en temps, « Au poste ! » prouvant que la comédie française peut sortir des sentiers battus et dérouter ; mais cela fait du bien ! Le quasi huis-clos ne dérange pas et c’est même lorsque le film quitte l’enceinte du commissariat dans les flashbacks qu’il est le moins performant.
« Au poste ! » a le mérite d’être extrêmement court ce qui est plutôt bon signe pour une comédie, ce genre accouchant d’œuvres souvent trop longues. De plus, il y a vrai don d’écriture et l’humour loufoque (donc qui passe ou qui casse selon les films et même les scènes) fait du bien car peu courant. Il n’y a qu’à voir les dialogues succulents et les répliques cousues main que les scénaristes et Dupieux lui-même nous ont concocté pour s’en convaincre. On ne rit pas vraiment à gorge déployée mais on s’en délecte. Quant à l’interprétation, Benoît Poelvoorde est encore une fois royal et on fait la découverte de Marc Fraize, inénarrable borgne accolé d’une réplique en forme de running gag qu’on n’oubliera pas de sitôt. Idem pour Anaïs Demoustier qui change de registre avec maestria laissant dévoiler un potentiel comique insoupçonné.
En revanche, fidèle à son œuvre Dupieux se sent obligé de finir son film d’une manière tout sauf consensuelle, d’ailleurs des indices sur la seconde partie montrent que ça va partir en vrille. Certains peuvent aimer mais c’est peut-être ce qui nuance la réussite du film, lui donnant un aspect méta qui va diviser. C’est sa marque de fabrique et « Au poste ! » est certes moins dans le non-sens que ses premiers films (« Rubber » pour n’en citer qu’un) mais, ici dans ce contexte, ça aurait été bien de faire l’impasse dessus. Néanmoins, certaines situations sont sacrément perchées et emportent notre adhésion par leur côté savoureux et toujours imprévisible (la scène de l’équerre, la fumée qui sort de Poelvoorde, …). En fait, on rit plus intérieurement de la folie ambiante que des situations elles-mêmes. A vous de reconstituer les pièces du puzzle à la fin ou alors de juste profiter d’un moment de cinéma différent et de ne pas chercher plus loin dans le cerveau du réalisateur. Pour apprécier au mieux le film, la seconde option prévaut.
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Selon les dires de Quentin Dupieux Au Poste ! aurait été façonné en réaction à son précédent long-métrage Réalité. L'idée, c'était de revenir à une épure, une approche théâtrale plus en phase avec le pan du cinéma français qu'il évoque (Bertrand Blier, au hasard). Il en applique donc les principes les plus élémentaires avec la règle des trois unités : de lieu (un commissariat), de temps (une nuit) et d'action (un interrogatoire). Bien entendu, c'est la personnalité du metteur en scène qui fait la différence. Sur ce point, les trente premières minutes sont un délice. Le jeu sur les dissonances et l'irruption du délirant trouvent logiquement leur harmonie au sein d'un univers que Dupieux s'amuse à déstructurer. Plusieurs idées de génie font mouche, je pense à ces flashbacks vrillés en mises en abime ou parasités par les délires/névroses de leur narrateur. Avec des joueurs comme Benoit Poelvoorde ou Grégoire Ludig, rompus à l'exercice de la comédie, vous n'avez pas besoin de plus pour remporter la partie. Avec un découpage précis aux mouvements élégants, voilà qui annonce le KO technique... Et puis non, l'uppercut amorcé n'était qu'une feinte molle. Trop conscientes d'elles-mêmes, les percées absurdes deviennent gratuites jusqu'à cette parade finale qui arrive comme un cheveu sur la soupe et fait énormément retomber le soufflet. Comme si Dupieux craignait d'être devenu trop "classique", et s'était mis en tête de retourner la table juste pour le plaisir du geste. Transformant la promesse d'une réinvention en laborieuse représentation.
Absurde et complètement loufoque, et malgré quelques faiblesses ou baisses de rythme, ce film est très drôle. Poelvoorde et Ludig trouvent là des rôles sur mesure.
J'ai vu un film... qui a été une grande surprise... car je ne savais absolument pas ce que j'allais voir, puis au fil de l'eau, j'ai plongé dans un univers complètement inattendu et foutraque qui m'a complètement impressionné. Il y a plusieurs ressorts, plusieurs surprises, et finalement le plaisir d'avoir été brinquebalé en tant que spectateur. L'univers vire à l'absurde et on se sent contraint de faire corps avec l'inculpé.. Les dialogues sont vraiment puissants, surprenants et parfaitement maîtrisés. On est littéralement soufflés par tant d'audace. Benoît Poelvoorde et Grégoire Ludig sont vraiment au top. Et j'ai découvert Quentin Dupieux.
Un film complètement barré, ça se voit dès la première scène. D'ailleurs, il est tellement barré qu'on n'a pas compris le sens du début, ni celui de la fin, et c'est une fin totalement inattendue qui nous surprend en plus ! On se demande alors si le scénario n'a pas été assumé jusqu'au bout... Je m'attendais à spoiler: ce qu'on trouve le cadavre dans l’armoire juste après avoir eu la preuve de l’innocence de Fugain puis que l’œil ait été trouvé au sol... et Fugain allait s'expliquer... et on nous "casse" tout avec spoiler: cette pièce de théâtre ?! Il y avait matière à mieux finir en terme d'humour. Sinon c'est drôle, et le film mélange bien l'humour et le suspense.
Quentin Dupieux est devenu en quelques années un des papes mondiaux de l’absurde malgré une filmographie que je trouve très inégale. Ici c’est un huis clos, le bureau de police tient lieu de théâtre (et ce n’est pas peu dire) pour un interrogatoire hors norme entre un flic décalé et un présumé coupable d’un meurtre qui a pourtant tout d’un citoyen au-dessus de tout soupçon (on ne croit pas si bien dire). Les dialogues entre Poelvoorde et Ludig, ponctués d’aller-retour narratifs brisant la linéarité du récit, sont savoureux et interprétés avec beaucoup de retenue par les deux compères. Tenir la ligne de l’absurde tout le long du film sans tomber ni dans la banalité ni dans le grand guignol n’est pas chose aisé. Si parfois Dupieux en équilibriste choie de sa ligne de crête, là il tient brillamment le cap durant tout le film. 1h10 et c’est plié, pas de chichi, juste un condensé d’humour noir très inspiré. Bref, drôle et inattendu ; cette comédie policière réserve un lot de surprise jusqu’à un final déconcertant. Ce twist référence, et le film est jalonné d’autres clins d’œil (« Buffet froid », « Peur sur la ville », « Garde à vue »,…), surenchérie dans l’absurdité ; surprenant, on peut juste se demander si c’était nécessaire. Petite pépite et peut être le meilleur Dupieux ; mon ado de 13 ans est resté scotché tout comme moi et a apprécié ce cinéma non conventionnel. tout-un-cinema.blogspot.com
Vraiment pas mal. J'avais vu de Quentin Dupieux "Le daim" qui était un peu de la meme trempe au niveau loufoquerie, bien que ce dernier était un film d'horreur. Par contre là, dans cette comédie, les dialogues absurdes et détonants font mouches, grace a des acteurs qui respirent leurs roles, Enfin une comédie qui ne ressemble pas a toutes les autres.et qui captive. Petit bémol sur le final, pour etre tatillon.
Un film étonnant et rafraîchissant! Un policier convoque un témoin pour une audition concernant un crime. La nuit passe et ce qui semble être une simple audition prend des airs de garde à vue.. Ce type de scène a déjà été vu et revu et on s'attends à être en terrain connu. Pourtant le film nous emmène dans des directions surprenantes. J'ai été d'abord un peu agacé de ne pas reconnaître les univers classiques du polar ou de la comédie puis d'être heureux de me laisser emporter et perdre dans l'histoire. Le film penche vers l'univers surréaliste de Bertrand Blier. Vous voilà prévenu !
Vous aimerez ce film si : - vous aimez être surpris, le surréalisme, le non-sens, la fantaisie Vous n'aimerez pas ce film si : - vous aimez les films au genre bien définit avec une construction logique et linéaire