Voila le type même de film qui divise les critiques. Le réalisateur, Antoine Derosières, n'hésite pas à parler crûment de sexe à travers ces deux sœurs. Cependant, l'ambiance survoltée du film et la densité des dialogues ne permettent pas au spectateur de souffler quelques instants (et c'est bien dommage). C'est une œuvre dérangeante et très hard, accompagnée d'un langage décousu qui déstabilise. A vouloir briser des tabous, le réalisateur nous offre un film brouillon et malsain malgré le talent de ses actrices et une bande son sympa.
Film puissant, qui réussit à faire rire sur un sujet dérangeant, qui fait réfléchir et surtout qui donne à voir que les femmes ne sont pas contraintes à être victimes d'une société qui a tendance à les acculer, qu'elles peuvent se défendre. Il y a un peu de "king kong théorie" derrière ce film. A voir et à faire voir surtout aux ados pour discuter relations filles/garçons.
Les jeunes filles ont bien changé. Elles parlent de sexe crûment et sans tabou et assument librement leurs désirs et leurs dégoûts en la matière. Tout du moins si l'on en croit A genoux les gars, notamment coscénarisé par les deux principales actrices du film et basé sur des témoignages. C'est réaliste jusqu'à la vulgarité la plus choquante et ne tourne qu'autour d'un seul et même sujet : la sexualité. Le réalisateur parle de film féministe sous prétexte que les filles ne s'en laissent pas compter dans un contexte de chantage à la vidéo : c'est un peu court tout de même et on se gardera de le suivre dans cette assertion. Le côté culotté de l'entreprise est impressionnant mais il génère un certain malaise devant le discours et les actes d'une génération de garçons et de filles décomplexés par le libre accès à toutes sortes d'images sur internet. Dans un registre strictement cinématographique, A genoux les gars consterne par la grande platitude de sa mise en scène et l'abondance de dialogues quand même assez souvent inaudibles. Ceci dit, on rit beaucoup devant des expressions fleuries dignes d'Audiard mais pas sûr que ce ne soit pas une façon de se libérer devant des paroles qui ne peuvent que heurter ceux pour qui la jeunesse n'est plus qu'un lointain souvenir. A genoux les gars ressemble à un slam qui durerait pendant plus de 90 minutes. Ereintant, au-delà de toute autre considération.
A genoux les gars est un film très gênant qui met mal à l'aise et ne peut pas faire partie de plaisir à regarder. On est choqué mais il y a une audace qui peut être appréciée... Ceci dit c'est tiré d'un témoignage (tous les films tirés d'histoires vraies ont été quand même aussi modifiés) et si ça existe il faut bien que ce soit traité. En tout cas, je ne saisis pas comment de tels monuments de crasse comme les deux gars du film peuvent exister ni comment la manipulation peut réussir à ce point contre la fille qui va partir dans un chantage minable. ça traite en tout cas un problème d'idéologie, de relationnel et de culture très peu traité.
C’est un film, qui, et c’est un très mauvais jeu de mots, part en sucette : à partir du postulat de départ, une sorte de marivaudage assez trash, le film est beaucoup trop verbeux, montre une certaine vanité des personnages et une absence de morale. On peut passer outre à l’histoire , de ne voir que l’aspect générationel, mais quand même ! Ce film m’a évoqué « et toi tu est sur qui ? », tout aussi creux, vain et moderne à la fois.
Ce film est caricatural même si il veut montrer des comportements dans certaines banlieues c'est assez choquant de vulgarité. ... sans doute est ce vrai malheureusement
Ma plus mauvaise critique depuis que je me suis inscrit au site d'allocine, film vu lors de mon séjour cinéphile au festival de Cannes, et non en payant ma place dans un cinéma, ce qui ne se serait certainement pas produit... Que dire: insupportable, mal joué, mal tourné, seules quelques chansons un peu rétro sauve de l'ennui et de la lassitude qui ne fait que s'accentuer puisque le film je décolle à aucun moment, avec ses dialogues inaudibles et répétitifs entre les jeunes protagonistes.Pas surprenant que la salle du palais des festivals s'est un peu vidée, quant à moi, je suis quand même parti après le générique de fin par principe, en poussant un ouf de soulagement, alors que l'équipe du film revenait pour se faire quand même applaudir...
un film témoignage sur une jeunesse élevée à youporn et autres porno sur internet.les actrices sont aussi co-auteur , ce qui donne des dialogues frais et drôles.il manque quelques choses pour les personnages une profondeur, excepté celui d' e Yasmina.
Mal fagoté, tourné n'importe comment, énervant. Oui, on peut dire tout ça de ce film imparfait bourré de défauts : les acteurs jouent parfois un peu faux, le montage est souvent chaotique et certaines scènes s'étendent sans nécessité.
Mais, pour peu qu'on se laisse bercer par le flow des donzelles, l'ensemble devient vite séduisant. L'aspect novateur du film, l'approche décomplexée des sujets évoqués, l'incroyable énergie qui se dégage des personnages féminins, la crudité du vocabulaire, la frontalité des situations : tous ces éléments contribuent à faire du film d'Antoine Desrosières un objet filmé non identifié, se situant quelque part entre le cinéma de Kéchiche, Divines et les films de Sophie Letourneur.
Ce qui m'a le plus intrigué et plu dans A genoux les gars, c'est sa dialectique zarbi servie par une logorrhée qui semble irréfragable. Bien sûr les situations exposées ne répondent à aucune logique rationnelle, mais elle finissent par obéir à une certaine rationalité issues des ressorts labyrinthiques d'un discours qu'on pourrait dire écrit par un Marivaux des banlieues.
Le film est enfin (et surtout ?) un formidable manifeste féministe, où si l'on veut la chronique d'une émancipation sentimentale et sexuelle.
Détournons Rimbaud pour décrire ce film : A Genoux les gars - Une comédie ityphallique et pioupiesque. Ityphallique pour son thème central : une pipe qui passe mal ; Pioupiesque pour ses personnages : des idiots musulmans analphabètes et attachants de banlieue. Le film joue sur une ligne difficile: Rester léger, potache comme un adolescent peut l'être sur un fond d'harcèlement sexuel. Et des moments qui génèrent de véritable malaise : la scène de la pipe dans le parking, le personnage de Salim : monument de bêtise crasse etc sont contrebalancés par des instants de complicité, des dialogues idiots et colorés qui montrent une certaine forme d'innocence attendrissante. Parler de sexe dans les banlieues de cette manière, c'est osé. Et surtout c'est très drôle. Il y a des points négatifs bien sûr, la mise en scène est absente, et plus dérangeant encore la représentation faite des rapports hommes-femmes est assez consternante, certes fidèle à une réalité consternante, et n'arrive jamais à dépasser, même quand les rôles sont finalement renversés, la vulgarité qui l'abaisse. On étouffe un peu dans ce monde.
Ce film ne plaira pas à tout le monde, c’est certain, mais je trouve qu’il est très bien réalisé, et il m’a beaucoup plu. Plus de jeunes mériteraient d’en le regarder car ce film parle d’eux. J’ai bien rigolé, surtout à la fin.
Avec À genoux les gars, Antoine Desrosières et ses quatre interprètes principaux (qui ont participé avec le réalisateur et Anne-Sophie Nanki à l’écriture du scénario) offre un petit vent de fraicheur au cinéma français. En effet, ils arrivent à offrir une œuvre traitant d’un sujet assez rare dans le cinéma hexagonal (la sexualité des jeunes de cité) tout en étant souvent hilarant bien qu’il traite certaines thématiques très sérieusesspoiler: (le viol, le chantage numérique, la force du poids social, l’homophobie…) . Le résultat, très agréable, doit énormément à ses quatre comédiens principaux (Inas Chanti, Farid Kadri, Mehdi Dahmane et surtout l’excellente Souad Arsane, pouvant être émouvante et comique à la fois). À genoux les gars est donc un film subtil et drôle avec des personnages tout en nuancesspoiler: (Salim est à la fois un bourreau et une victime de sa bêtise et de son ignorance) montrant la banlieue sous un autre jour que celui de la délinquance (et cela fait énormément de bien !) qui apporte un regain de nouveauté au cinéma français.