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Un visiteur
4,5
Publiée le 3 juin 2019
Le film débute par une scène étouffante. En pleine nuit, sous une pluie battante, un homme rejoint en voiture une résidence ultra sécurisée. C’est sa maison, mais il ne semble pas y être le bienvenu. A l’intérieur, sa femme et plusieurs membres de sa famille, dont ses parents, l’attendent de pied ferme. Aucune parole n’est échangée, il s’effondre dans son lit, accablé semble t-il de tristesse, de honte… Le film nous dévoile petit à petit la vie complexe de Pablo, tiraillé entre ses devoirs de mari et de père de famille et son amour pour un autre homme, Fernando. Pour sa famille ultra conservatrice et pétrie de valeurs religieuses, l’homosexualité est un scandale, une abomination. Le mot même d’homosexualité n’est pas prononcé car n’est pas même pensable. Tout est entrepris, jusqu’à une solution extrême, pour remettre cet homme dans le « droit chemin », pour sauver les apparences d’une famille traditionnelle. Tout au long du film, Pablo tâtonne, hésite, est constamment accablé par cette impossibilité de vivre pleinement et sereinement son désir. Toute la dureté de cette vie empêchée et entravée est magnifiquement portée par le jeu tout en intériorité de Juan Pablo Olyslager, superbe dans ce rôle. A une époque où la lutte pour les droits des couples homosexuels portent ses fruits avec la reconnaissance du mariage dans de nombreux pays, ce film guatémaltèque nous rappelle que cette évolution sociétale majeure est loin d’être la règle, notamment en Amérique du Sud où l’Église défend âprement sa vision de la famille et de la société.
Le premier 1/4 d’heure est aride..: et puis cela se met en place, juste le temps de s’habituer à se trouver placer en observateur de ce petit monde un peu effrayant. La dernière image du film nous réconcilie avec l’humanité !
Hasard de calendrier, "TEMBLORES" évoque le même sujet que "BOY ERASED" sorti le mois dernier, à savoir la thérapie de conversion proposée aux personnes homosexuelles qui ont évolué dans un milieu chrétien (ou religieux tout court, par extension). Il a le même mérite de décrire la violence de ce que j'appellerais "l'homophobie de proximité". La principale difficulté lorsque qu'on fait son coming out est de se heurter à ses proches réfractaires à ce "chemin" de vérité vers lequel notre être le plus profond se dirige. Le film est édifiant dans sa description du poids de l'évangélisme sur la population Guatémaltèque et sud-américaine en général. Il est seulement dommage que la mise en scène et le jeu d'acteurs soient assez rigides et contenus, ce qui nous empêche d'avoir une émotion à la hauteur de la douleur du sujet. Jeune réalisateur tout de même prometteur à suivre.
Même thème que le récent Boy Erased, pays et milieu différent. La dénonciation de l'homophobie généralisée (famille, travail...) est forte et toujours aussi intolérable. Les thérapies de conversions toujours aussi inacceptables. En cela le film est nécessaire. Le Guatemala est tenu par les mouvements évangélistes à tous les niveaux de la société, ce qui n'arrange pas les choses. D'un côté, le film frappe par ce qu'il dénonce donc, d'un autre côté le personnage principal m'a un peu gêné. Le poids de la famille et de la religion est certes très fort, spoiler: mais il ne se bat pas vraiment, il laisse faire et se sacrifie. La mise en scène est un peu trop rigide, la direction d'acteurs aussi. Du coup, il manque une donnée essentielle pour rendre le film vraiment bouleversant : l'émotion. Même si on trouve le récit insoutenable et que l'on compatit au sort du protagoniste, on ne s'attache pas à lui. spoiler: Au final, seule sa honte prédomine et la morale a gagné. On en ressort avec un gout amer et donc légèrement déçu.
Prodigieusement ennuyeux. Tout est moche, les décors, les personnages, les dialogues. C'est un défilé de caricatures, caricatures de bourgeois BCBG homophobes, d'évangéliques hystériques, d'homosexuels malheureux-mais-solidaires... Les spectateurs partaient au fur et à mesure.
Totale maîtrise du sujet pas facile, contemporain du Guatemala, maîtrise aussi des dialogues, de la photo!, et tous les acteurs sont brillants; à l'image de la dernière image: sublime!
Très beau film... C'est vraiment très triste, cette histoire... Cette situation est toujours dans le monde, certaines personnes cherchent à éradiquer l'identité homosexuelle, comme contre la nature... C'est bien dommage de laisser choisir la vie de chacun, il n'ya pas des règles universelles...
Alors que "Boy Erased" aborde la question des "thérapies de conversion" auprès des ados des familles catholiques aux Etats-Unis, "Tremblements" dépeint le portrait d'hommes et de femmes prisonniers de l'archaïsme de la société guatémaltèque. Là-bas, la religion fait partie intégrante de leur culture quotidienne. Dieu rappelle à l'ordre et indique le droit chemin à suivre, rendant toutes dérives anormales et accablantes pour l'ensemble de la famille. Jayro Bustamante, sans juger, montre comment un acte homosexuel vient remettre en cause tout l'équilibre et la sécurité d'une famille imprégnée de croyances. La mise en scène, à la simplicité froide et austère, dresse le constat terrifiant de "brebis égarées par le péché", convaincus de pouvoir s'en sortir par la prière et un "traitement" qui refoulerait les désirs de chair. D'ailleurs, les scènes de transe religieuse sont les plus esthétiques car curieuses, flippantes et fascinantes à la fois. Les thèmes de la responsabilité parentale, des valeurs familiales et de la place au sein de la société découlent indubitablement de cette quête identitaire. On aimerait croire qu'il s'agit là d'un épisode de "Black Mirror" mais la cruelle actualité de cette Amérique latine nous glace et nous fait estimer chanceux d'être né en France. Et enfin, dernier point, derrière ce coup de poing se cache une histoire d'amour empêchée. Elle est secondaire mais émotionnellement déchirante...
" tremblements " est un drame venu du Guatemala sur l'homosexualité déchirant. En effet l'histoire retrace le parcours d'un homme marié et issu d'une famille religieuse , déchiré entre son homosexualité et le poids d'une société ultra conservatrice. Le réalisateur dénonce avec force les travers de la religion et la violence de la société d Amérique latine qui marginalise violement les minorités.
Ce film nous raconte une histoire terrible et absolument révoltante. Tout d'abord, ce qui est très pénible dans ce film, c'est la qualité de l'image toujours sombre, dans les tons de gris, noir et marron, c'est très moche à regarder, sans parler également des vêtements que portent les gens (vêtements laids et semblant venir d'un autre âge) et des décors, on se croirait à une autre époque alors que cela se passe de nos jours. Aussi ce qui est révoltant dans cette histoire c'est que spoiler: le monsieur, père de famille, va complètement se faire retourner le cerveau par sa famille et la religion, alors qu'il avait une liaison heureuse et tranquille avec un homme .
Mais qu'a fait cet homme pour déclencher ce tremblement de terre au sens propre et figuré ? C'est la question que l'on se poser au cours des quinze premières minutes du film. Puis on découvre le pot aux roses !! Ah tout ça pour ça? Décidément la pression religieuse et sociale a la vie longue. Rien ne change sur cette terre. Belle mise en scène, bons messages militants. Vite, tous en thérapie !!
Après s'être intéressé à la communauté maya de son pays, le Guatemala, dans "Ixczanul", son premier long métrage, Jayro Bustamante continue dans "Tremblements" son exploration de la société guatémaltèque. Cette fois, nous sommes dans la société bourgeoise de Guatemala City et le film nous parle de sa perception de l'homosexualité et de l'énorme poids de la religion sur les individus. Malheureusement, Bustamante se montre très maladroit dans la conduite de son récit au point qu'on en arrive à se demander si il cherche vraiment à dénoncer l'homophobie qui règne dans son pays ainsi que les thérapies de conversion que les familles font subir, sous la houlette du pouvoir religieux, à ceux qui "se sont écartés du droit chemin".