Le film est certes très original. Le style d’humour décalé avec, à la fois, des références socio culturelles chinoises, tibétaines, et judéo-chrétiennes, dans un contexte campagnard et pommé, est intéressant. Sauf que tout cela se voit gâché par une forme de cabotinage stylistique. En effet, Geng Jun étire chaque scène à son paroxysme. A tel point qu’elles ressemblent plus à des tableaux que des scènes actives. Les références à « l’Angélus » de Millet sont, par exemple, plus que claires. Ce parti pris de la lenteur, et de la durée, est contre productif. En fait, cette approche exagérément statique et contemplative donne une léthargie morne et chiante à l’ensemble, qui freine, et le suspense, et le comique. Un raccourcissement des scènes aurait instillé une forme de dynamisme au film. Ce qui qui aurait, au final, mieux mis en valeur l’humour, la poésie, et le suspense, dont Free And Easy n’est pas dépourvu. Et comme pour se tirer une énième balle dans le pied, Geng Jun nous sert une fin à la mord moi le nœud, indigeste, hors sujet, et vaine.