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Manuel P
13 abonnés
172 critiques
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4,5
Publiée le 29 juin 2018
Beau et mélancolique, un portrait au vitriol d'une société en déperdition, qui se fissure de jour en jour jusqu'à exploser. Un faux film noir en fait, jalonné de personnages fort bien interprétés. Il dégage un charme atmosphérique de cette production à la photo soignée.
La recette classique d’un polar au cinéma: une grande métropole côté noir, un flic entre deux âges, veuf au grand cœur, corrompu, mais pas plus ni moins que les autres. Les villas de luxe et les squats des bas-fonds, prostitution, meurtres, travail clandestin. Un corbeau, du chantage, un peu d’alcool et de kif, beaucoup de cigarettes. Une intrigue, qui emmène et fait travailler du bonnet, sans être d’une grande originalité toutefois. Sauf que ça se passe en janvier 2011, au Caire, à deux pas de la place Tahrir. La révolution tunisienne est en marche, la révolte populaire égyptienne gronde depuis Alexandrie, mais tout ce que le brave commissaire trouve à y dire c’est que « même quand c’est le bordel chez eux, les tunisiens arrivent encore à nous battre au foot ». Tarik Saleh plonge dans les fumées de son pays d’origine, à une période charnière de son histoire. En Egypte, il y a la police, l’armée et la sureté d’Etat. Un monde bien hiérarchisé, où l’argent circule à flot, et où l’on courbe l’échine servilement devant plus haut que soit dans l’échelle des grades et des influences. Un appareil bien rodé, qui vise d’abord à sa propre survie et celle de ses mécènes, hommes d’argents et de pouvoir.
Une description implacable de ce qu'est la corruption à tous les étages des services de police - en Egypte en plein chaos de 2011 en l'occurrence. Ce vertige de ne pouvoir se fier à qui que ce soit, cette insécurité permanente de n'avoir plus aucune référence à ce que devrait être la justice ... Un policier corrompu mais avec des principes, un témoin immigré qui ne sait pas lire l'arabe, un potentat député, un cacique de la police uniquement intéressé par la meilleure répartition des détournements ... personne n'est épargné par le seul désir de sauvé sa peau au milieu de cette fange de déni de justice ! C'est vertigineux !!
Un très bon thriller sur fond de révolution dans la belle ville du Caire et surtout complication le meutre est commis par un proche du pouvoir en place et la les ennuis commencent pour la police chargée de l'enquête. Film montre bien comment fonctionne le système et les dessous de table sont monnaie courante et les geneurs sont suprimes rapidement à voir
Le Caire confidentiel vaut surtout pour son ambiance, bien maîtrisée, notamment par les effets sonores et musicales du film, qui nous plonge dans Le Caire du début des années 2010. Son acteur principal Fares Fares, pratiquement omniprésent à l'écran, a vraiment "une gueule" dont se dégage quelque chose d’envoûtant. L'enquête policière, qui n'a rien de révolutionnaire, est en fait un prétexte pour dresser un portrait, critique, de l'Egypte de ces années-là. Ce n'est pas parfait mais on sort de la séance en ayant l'impression d'avoir vu un bon film.
Bon policier avec ambiance plutôt noire. La corruption est partout dans cette Egypte d'avant la chute de Moubarak. Qu'en est-il maintenant ? Le film montre bien le peuple oppressé et dirigé par la manière forte par une caste riche qui veut faire appliquer des principes qu'elle même n'applique pas du tout (alcool, drogue, femmes ...). Quelques interrogations subsistent quand même en particulier sur l'attitude du témoin principale spoiler: qui ne dit pas vraiment qui elle a vu dans le couloir de l'hôte l et sur l'obstination du policier spoiler: à faire arrêter le sénateur, bien qu'il a l'air de savoir qu'il n'a pas tué le femme.
un flic corrompu.Une femme de ménage soudanaise.un meurtre. le Caire à la veille de la révolution qui renversa la dictature de Hosni Moubarak.Et la corruption, surtout la corruption, partout la corruption! Le polar de l'été.
Inspiré d'une histoire vraie. Enquête policière sur un meurtre, sur fond de pouvoir politoco-financier qui pourrait être banale dans un thriller occidental sauf qu'ici la société est gangrené par l'omniprésence d'une corruption autant passive que active. Le commandant Mostafa n'est d'ailleurs pas en reste. Mais le vrai bonus du film et son grand intérêt est celui de jeter un regard sur la société égyptienne, c'est avant tout une fenêtre pleine d'acuité sur un pays en pleine mutation à une période où le peuple espère un sursaut alors même qu'on tente d'étouffer l'affaire. Site : Selenie
"Le Caire Confidentiel" nous plonge dans un environnement totalement réaliste et crédible, soit quelques jours avant la révolution égyptienne de 2011. Le contexte est en soi passionnant, et il reste omniprésent tout au long du film (la corruption de toutes les échelles de la société, la pauvreté de certaines classes sociales, la richesse inouïe d'une élite retranchée dans des quartiers fermés et gardés) jusqu'au plan final sublime. Quant au polar proprement dit, il est tout bonnement excellent : un scénario en béton, des personnages fouillés et des acteurs très convaincants.
Un très grand polar qui vous passionne tout du long, vous surprend souvent et vous ouvre les yeux, s’il est possible, sur un régime égyptien totalement vérolé, au summun de la corruption du haut en bas de la société, au temps de la chute de Moubarak (2011). Est-ce changé ? Rien de moins sûr. L’histoire, noire et complexe, est suivie de façon très tonique, sans temps mort ni verbiage, mais aussi interprétée par des acteurs très typés. Un polar qui marque les esprits et qui mérite largement ses prix.
Il est finalement assez rare de se faire emporter par un film aussi codifié.
Le Caire confidentiel est en effet conforme à ce qu'on imagine être l'archétype du film noir, tendance Chandler ou pour les plus jeunes, Elroy : un crime sordide, un policier dépassé et manipulé, des puissants qui oeuvrent dans l'ombre, des autorités corrompues, une intrigue confuse.
Le mérite de Tarik Saleh, réalisateur suédois d'origine égyptienne, est de s'appuyer sur des points forts bien spécifiques.
Le premier de ces éléments est le casting admirable, dont l'acteur Fares Fares (qu'on a vu dans Zero dark thirty) est la pierre angulaire : il parvient à paraître à la fois épuisé et inflexible, faible et fort. Du grand art. Tous les autres personnages sont superbement interprétés, jusqu'au plus petit second rôle.
La deuxième force du film, c'est son substrat historico-culturel : le film se commence en plein printemps arabe et se termine avec les évènements de la place Tahir. Ce contexte entre parfaitement en résonance avec l'histoire.
Troisième qualité : la mise en scène et le montage sont formidables de sécheresse et d'efficacité, la caméra ne s'appesantit jamais plus que nécessaire. Alors que certains certains réalisateurs zoomeraient sur un cadavre (comme c'est le cas dans le mauvais Que Dios nos perdone, dont je parlerai prochainement), Saleh est ici tout en retenue. C'est souvent très beau.
Je conseille donc vivement cet excellent polar qui nous donne une vision époustouflante de la cité cairote (alors qu'il a été tourné à Casablanca, mais c'est la magie du cinéma !).
Un excellent polar sur fond de printemps arabe, c’est ce que propose ce Le Caire Confidential. C’est un plongée dans une société corrompue ou les puissants peuvent acheter leur tranquillité et où la vérité ne peut sortir au grand jour. C’est extrêmement bien mis en scène et interprété, cela peut faire penser un peu à Memories of Mutder, c’est un film formidable à découvrir.