Il ne fait pas bon d'être un flic intègre dans certaines parties du monde... Noredin Mostafa ne l'est pas totalement, mais si on le compare avec ses collègues, c'est presque un modèle. Avec son troisième film, Tarik Saleh nous fait vivre une enquête de police avec une question qui reste en suspens tout le long à savoir si une justice est possible ou pas ? Le commandant va défier sa hiérarchie, mais aussi tout un système judiciaire à deux vitesses et corrompu pour tenter d'élucider cette affaire et surtout que justice soit faite. L'enquête en question est assez simple, il n'y a ni suspens ni rebondissement, on a rapidement tous les éléments en main pour comprendre le gros de l'histoire. Avec cette histoire qui rejoint l'Histoire, le réalisateur dresse le portrait de l'Égypte juste avant le Printemps arabe. Une immersion dans une ville rongée par le cancer de la corruption au cœur d'une société moralement hypocrite dans laquelle certaines personnes sont délaissées et d'autres, utilisées ou exploitées. Je n'ai pas été totalement pris par cette enquête trop simple par contre le film pour tout ce qu'il montre est intéressant et bien fait.
Inspiré d'une histoire vraie. Enquête policière sur un meurtre, sur fond de pouvoir politoco-financier qui pourrait être banale dans un thriller occidental sauf qu'ici la société est gangrené par l'omniprésence d'une corruption autant passive que active. Le commandant Mostafa n'est d'ailleurs pas en reste. Mais le vrai bonus du film et son grand intérêt est celui de jeter un regard sur la société égyptienne, c'est avant tout une fenêtre pleine d'acuité sur un pays en pleine mutation à une période où le peuple espère un sursaut alors même qu'on tente d'étouffer l'affaire. Site : Selenie
Le Caire, janvier 2011. Quelques jours avant que le printemps arabe ne déferle sur l'Egypte, une chanteuse est retrouvée morte dans une chambre d'hôtel de luxe. Un inspecteur va mener l'enquête, et s'embourber dans une histoire de chantage et de connexions politiques. La trame de "The Nile Hilton Incident" est très classique, faisant écho aux films noirs à l'ancienne. L'intérêt du film est plutôt le portrait qu'il tisse en toile de fond du régime de Moubarak : corruption généralisée, police brutale et à la botte du gouvernement, misère de la population, et personnes de pouvoir s'intéressant davantage à leurs intérêts qu'à celui d'une cocotte minute prête à exploser. Un sujet original, traité avec réalisme par ce film suédois (!) tourné à Casablanca (les autorités post printemps arabe ayant refusé le tournage en Egypte). Malgré quelques longueurs dans l'intrigue, Fares Fares est très convaincant dans ce rôle de policier qui fait partie intégrante du système, et qui va prendre du recul dessus. La réalisation de Tarik Saleh est très professionnelle, mais vu le thème abordé on aurait espéré quelque chose d'un peu plus percutant. Intéressant néanmoins.
On baigne ici dans une ambiance malsaine où la corruption règne, difficile d’avoir de l’empathie pour des personnages froids, désincarnés qui parlent le plus lentement possible en enchaînant cigarettes sur cigarettes (histoire de prendre la pose et que la fumée emplisse l’image). Puis finalement, l’intrigue se met en place avec des rebondissements efficaces, le contexte historique prend de l’importance et le héros évolue suffisamment pour qu’on ait envie de le suivre.
Un polar bien fichu, sur fond de corruption, à l'interprétation solide et à la réalisation efficace. Dommage que le scénario manque un peu de surprise et que l'enquête passe finalement au second plan.
Thriller un poil paresseux nous montrant les dessous vérolés de la capitale égyptienne entre népotisme, policiers corrompus et pauvreté. L'intérêt principal de ce film réside dans l'époque où il se situe, les quelques semaines qui ont précédé la chute d'un Moubarak à bout de souffle, quasi-dictateur depuis quarante ans d'une Égypte épuisée par la mal-gouvernance. Un inspecteur solitaire se lance dans une enquête difficile malgré de multiples embuches politiques et policières. Finira-t-il triompher de l'adversité ou bien sera-t-il noyé dans le n'importe-quoi qui semble avoir remplacé la dictature défunte ?
Avec "Que Dios nos perdone", "Le Caire confidentiel" est l'autre film européen ayant choisi le mode du polar en reflet des événements politiques majeurs du XXIe siècle. Cette production germano-suédoise s'intéresse au printemps arabe en Égypte au prisme du meutre d'une chanteuse, librement inspiré de celui de Suzanne Tamime. Tark Saleh, pour son second long-métrage, fait le portrait d'une société égyptienne bariolée, rongée par la corruption et les faux semblants. Son polar est classique de par sa facture et remplit parfaitement son cahier des charges. Il y incorpore en effet la plupart des ingrédients du genre ; femme fatale, photographie sombre, policier torturé, rapports conflictuels avec la hiérarchie, rebondissement final. Dire qu'il s'agit du polar de l'année est un peu fort mais l'intrigue de "Le Caire confidentiel" est assez captivante et évite les longueurs.
Très bon thriller........................réalisation maîtrisée.....................se regarde d'un trait avec plaisir..............je conseille................3 étoiles et demie................!!!!!!!
sur fond de corruption au sein de la police, de soulèvement populaire en Egypte, une enquête décousue et confuse. quelques incohérences, aucun rythme, on frôle trop souvent l'ennui!
"Le Caire Confidentiel" nous plonge dans un environnement totalement réaliste et crédible, soit quelques jours avant la révolution égyptienne de 2011. Le contexte est en soi passionnant, et il reste omniprésent tout au long du film (la corruption de toutes les échelles de la société, la pauvreté de certaines classes sociales, la richesse inouïe d'une élite retranchée dans des quartiers fermés et gardés) jusqu'au plan final sublime. Quant au polar proprement dit, il est tout bonnement excellent : un scénario en béton, des personnages fouillés et des acteurs très convaincants.
Le Caire Confidentiel est un polar noir à la Jean-Pierre Melville des années 70, plus qu'un thriller comme on peut s'y attendre. L'enquête policière est classique mais l'intérêt du film est ailleurs, dans sa résonance politique en mettant en lumière la corruption policière et le système politique égyptien. Ce n'est pas pour rien que le réalisateur a choisi le printemps arabe en arrière plan. Farès Farès déjà vu dans les excellentes enquêtes du département V, joue parfaitement ce flic emporté par l'enquête et ses convictions profondes. Un bon polar malgré une histoire déjà vu.
Sur fond de début de révolution en Egypte, le film nous fait suivre une enquête sur un meurtre pour nous dépeindre une société corrompue à tous les étages. Du puissant chef d'entreprise qui peut agir en toute impunité jusqu'au petit flic qui arrondi son salaire dans des petits trafics, en passant par le procureur obéissant au doigt et à l'œil aux politiques, tout y passe. La société est pourrie et un flic pas franchement clean non plus va finir par se révolter contre le système dont il est l'un des rouages, tout comme les gens qui envahissent les rues et feront tomber le régime. L'histoire policière centrale est simple et convenue, elle est très décevante tant elle manque de suspense, reste mollassonne et ne parvient pas à donner corps à des personnages assez désincarnés. Pas inintéressant mais pas passionnant, "Le Caire Confidentiel" est bien moins attractif que pas mal de films indiens par exemple qui exposent des thématiques très proches. On peut se demander si son succès international et critique n'est pas surtout le fait que c'est l'un des très rares films à nous parler (en bruit de fond) des révolutions arabes.
Excellent film noir idéalement situé dans un contexte agité, propice aux histoires sombres et tendues. Loin d'être un artifice superflu, c'est au contraire un révélateur qui met en valeur l'intrigue et les personnages. Un peu à la manière des premiers livres de Michael Connolly qui se servait des émeutes raciales de Los Angeles pour développer son héros. Le film est bien construit et tient le spectateur en haleine. C'est tout ce qu'on demande d'un polar noir.