Ce n'est un secret pour personne : les films issus du monde cinématographique égyptien ne s'exportent que très peu dans notre pays. Pour s'en convaincre, il n'y a qu'à constater le sort réservé aux films de Youssef Chahine par exemple. Films dont la vision sur les chaînes canalsat relève du coup de bol phénoménal. Et je ne parle même pas des chaînes publiques FR2 ou FR3 fidèles à leur politique : abrutir au maximum. Je vous fiche mon billet qu'elles préfèrent vendre leur âme au diable plutôt que de diffuser de temps à autre un film levantin. Bon, passons. Revenons un peu à nous moutons. Concernant ce film, on va me dire ouais mais c'est un film financé par des fonds danois, suédois et allemands et en plus l'acteur principal, officiellement est libano-suédois. Okay. Mais les mecs, le film se passe en Egypte et en plus regardez la tronche des acteurs : de pures trognes d'égyptiens. Alors, si eux ne sont pas égyptiens et que ça n'étonne personne, je peux bien m'aventurer à dire que je suis turc, brésilien avec des origines russes. Et zut tiens ! Je divague encore. Bon cette fois, j'en reviens au film pour de bon. Nous sommes donc au Caire, capitale du pays et un commandant de police se lance dans une enquête qui pourrait impliquer un membre du parlement. En gros, l'enquête de tous les dangers, laissant supposer que le personnage principal se fait exploser le citron à la fin. Pour tout vous dire, j'attendais beaucoup de ce « Caire confidentiel ». Par beaucoup j'entends un polar rude. Et le fait qu'il soit rude, c'était le minimum que l'on pouvait attendre. Parce qu'en toile de fond, on a quand même le soulèvement du peuple égyptien contre le régime militaire du président Mubarak. Le problème, c'est que ça ne fonctionne pas. Le début est pourtant pas mal. A défaut de promettre mille merveilles, on se dit que ça va tenir la route. Mais en fait non. Le personnage principal semble se désintéresser bien trop rapidement de l'enquête. Et semble bien plus préoccupé par le sort de la jeune chanteuse tunisienne (canon d'ailleurs) qu'il a honorée un soir. Moi je veux bien que le flic en pince pour une gonzesse, mais lorsque ça altère autant l'histoire de départ, là je suis pas d'accord du tout. Résultat, l'enquête devient bien pâlichonne. Et se termine d'une façon mais comment dire... non en fait y a même pas de mots. Deuxième problème. Ça manque de tension. Alors que, vous m'excuserez, mais vu le contexte, c'est pas pardonnable. N'oublions pas que l'histoire du film est censée se dérouler en plein soulèvement populaire. J'en suis désolé, mais jusqu'aux 5 dernières minutes, j'ai pas ressenti le moindre souffle de révolte. En fait, « Le Caire confidentiel » ne traîne que deux tares, mais elles ne pardonnent pas. Et c'est bien dommage car le film est vraiment très bien interprété. Qui sait, peut-être que la marche était un poil trop haute pour l'instant.