Au bout de cinq minutes, je savais que j'allais tailler un costard à Permis de tromper. J'ai voulu vérifier et j'ai vu. Ce n'est pas parce que c'est un film argentin que je vais l'épargner. Dès le début où le qualificatif "mon amour" tient lieu de ponctuation, ça a commencé à m'énerver. Ce n'est qu'une façade ne demandant qu'à s'effriter. Au cours d'un repas, les deux tourtereaux font le serment idiot de s'autoriser une infidélité si c'est avec la dernière célébrité à la mode. Ni une, ni deux, il faut que le mec, ressemblant vaguement à Luis Rego jeune avec son air endormi, tombe nez à nez avec son fantasme. Il faut croire qu'en Argentine ça doit être monnaie courante de tomber sur des célébrités. C'est comme si moi, en France, je tombais sur Emmanuelle Béart en sortant de chez moi. Ridicule. Bref, alors qu'il ne s'est rien passé entre eux, elle va se monter tout un scénario et lui balancer des horreurs en plein visage et devant tout le monde. Quand je dis des horreurs, je n'exagère pas. J'en étais limite mal à l'aise pour lui le pauvre. A partir de là, il va y avoir une critique assez lourdingue des réseaux sociaux, des inconvénients de la notoriété, du monde du show-business. Figurez-vous que oui c'est dur d'être une sex-symbol car les hommes ont peur de vous et les fans ne font que de vous harceler avec leurs demandes de selfie. Et tant pis si ça permet quand même d'habiter une maison sublime payée en faisant le clown devant une caméra. Pas drôle pour un sou, profondément antipathique jusque dans ses rôles secondaires, navrant dans son final, ce n'est pas Permis de tromper que ça aurait dû s'appeler mais Permis de ne pas regarder. Et encore, ce n'est pas une permission mais un conseil. Si l'Argentine, à l'avenir, pouvait se les garder...