En deux mots, "Vice" est fascinant et effrayant. Fascinant de voir l'ascension de cet homme viré de Yale, car il passait ses joueurs à boire et à se battre, et effrayant de voir tout ce qu'il a pu faire avec la complicité de ses collaborateurs alors qu'il n'était "que" vice-président et que c'est soi-disant un poste fictif et sans vraiment de responsabilité. On pourrait faire une critique unique pour chaque tranche de 10/20 minutes tant il y a de choses qui son évoquées dans ce film. La première partie nous montre un homme qui n'a pas encore de grandes ambitions qui parvient toujours à retomber sur ses pattes lors des nombreux échecs qu'il subit notamment dans le milieu politique ce qui l'oblige à aller travailler dans le privé. Une partie intéressante et soft qui est conclue par un générique... Oui, Adam McKay se fait vraiment plaisir pendant deux heures. La deuxième partie est par contre beaucoup plus glaçante avec Dick Cheney plus manipulateur que jamais qui profite des failles du système pour faire absolument tout ce qu'il veut et l'on connait les conséquences de tout ça. De l'attentat du 11 septembre à l'envahissement de l'Irak, tout ce qui est raconté est édifiant. On connaissait plus ou moins les faits dans les grandes lignes, mais on en apprend plus dans les détails avec les rouages et les coulisses de cette situation de crise, ce qui est très intéressant. Ce que j'ai aimé dans ce film en plus d'être parfaitement rythmé et mis en scène de façon très originale avec un ton humoristique très agréable, c'est que le traitement est ludique. Ce n'est pas le même sujet, mais c'est ce que j'avais reproché au réalisateur dans "The Big Short" qui était trop technique et pas assez divertissant. Ici, on apprend des choses et on passe aussi un bon moment, ce qui fait une vraie différence au final. Voix off, propos grinçant, running gag sur les infarctus, le réalisateur nous propose une satire mordante, amusante, édifiante et instructive. En plus de tout ça, Adam McKay peut se reposer sur un casting 5 étoiles. Les seconds rôles sont très bons tandis que Christian Bale qui est méconnaissable et impassible affiche une présence impressionnante. En somme, c'est un très bon film qui est aussi maîtrisé sur le fond que sur la forme.
Bonne interprétation de Christian Bale et Steve Carrel. Un documentaire me semblerait néanmoins bien plus intéressant. Le récit est ici décousu et parfois trompeur, déformant la réalité de façon volontaire spoiler: Le générique de fin en plein milieu du film déjà . Le récit du soldat américain dont on pourrait se passer... Bof.
Intelligent, machiavélique, drôle, tragique, révoltant… La politique dans toute sa splendeur à travers le portrait de ce réactionnaire qui gravit peu à peu les échelons du pouvoir et de son arriviste d'épouse. L'homme est incarné par le transformiste Christian Bale, une nouvelle fois bluffant. Amy Adams excelle, tout comme l'ensemble du casting. La réalisation est audacieuse et le film si documenté que c'en est effrayant. Du grand cinéma !
Politique U.S., fonctionnement des institutions, luttes de pouvoir, d’influence, intérêts, calculs diplomatiques, géopolitique, marketing politique… autour d’un personnage qui, avec ses visions personnelles, a été un acteur majeur de l’histoire contemporaine. Il n’en sortira certainement pas grandi aux yeux d’un large public pour lequel la politique américaine est toujours un peu trouble et calculatrice pour préserver ses intérêts, sans trop s’embarrasser y compris avec ses meilleurs alliés. Quant à ses ennemis, mieux vaut ne pas se trouver sur son passage comme chacun sait. L’affaire est traitée sur un ton pamphlétaire avec procès finalement à charge comme s’y adonnent régulièrement des cinéastes américains, voulant témoigner des affaires politiques de leur pays. Haletant, passionnant. Inquiétant aussi.
Ce film va faire trembler l’Amérique. Ce film est extrêmement brillant aussi bien sur le fond que sur la forme : entre les faits relatés dans le mode d’une fiction ou les aller retour temporels expliquent et expriment aussi bien les pensées profondes du personnage principal incarné par Christian Bale que la véritable histoire de ce pouvoir ultra-conservateur et néolibéral, et en même temps digresse avec les autres personnages en racontant souvent face caméra à la première personne l’histoire, le résultat fait mouche : nous sommes aussi bien informé que divertis ! L’Informé que je suis depuis les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis est aussi profondément ravi que ce soit enfin nommé le nom des frères Koch qui sont les financeurs des néoconservateurs et des lobbys néolibéraux. Clairement, un film à ne rater sous aucun prétexte. Et ne partez surtout pas avant la fin du générique de film.
Vice retrace l'histoire de Dicke Cheney passé de simple homme politique à premier ministre des Etats-Unis. Au premier abord, on peut s'attendre à un film populaire avec une dose d'House of Cards dans les dialogues et le scénario mais le film reste plat et il faut être intéressé par la culture américaine ou par le parcours de cet homme hors du commun.
On comprend surtout pour quelle raison le rôle de Christian Bale était hyper intéressant. Il donne tout comme à son habitude pour camper des anti-héros et des hommes impressionnants. Le reste du casting est parfait.
Une farce jubilatoire par le cynisme de la narration, l'originalité de sa construction et la composition de Christian Bale, remarquable acteur de comoposition, devenu cette fois-ci obèse pour incarner Dick Cheney, colistier puis vice-président, homme de l'ombre et pourtant tête d'influence de l'administration Bush, mais aussi bon père de famille et mari aimant... Un brûlot à visée documentaire détaillant l'irrésistible ascension d'un bouseux arriviste aux plus hautes fonctions de L'État; et si l'arrivisme de Cheney n'était pas dénué d'intelligence, son ascension et son emprise sur le pouvoir ne sont que la résultante d'accumulations d'événements dont l'apogée à été (fortement) facilitée par l'incompétence et la bêtise des Bush; pour preuve : les deux guerres en Irak - en plus d'être totalement inutiles - ont profondément bouleversé l'équilibre géopolitique mondial et démontrent une fois de plus la totale méconnaissance et l'absence de maîtrise des américains quant à la problématique globale du Moyen-Orient... Aussi passionnant qu'effrayant ! 🎬🎬🎬🎬
Ça frappe fort le nouveau film du réal, son rigolo « Very bad cops » ou le cancre du modèle capitaliste ultra-libéral donneur de leçon américaine « The Big Short, le casse du siècle ». Il revient sous forme énergique de satire avec ce chef-d’œuvre max, j’en suis convaincue de sa pédagogie démagogue. L’anonymat prévient, le sourire silencieux observateur, Dick est parti de rien d’une manière insolente, une intrigue autant que le trou obscur de la lumière, c’est-à-dire que quelque chose se trame derrière la calculette politique. L’histoire des États-Unis depuis les années 60 et pendant les 50 ans qui suivront l’administration du parti idéologique de cet énigmatique vice du président Bush, l’état major en urgence nationale suite à l’attentat contre le World Trade Center du 11 septembre 2001, l’enclenchement de la guerre d’Irak. Que c’était réjouissante cette comédie politique, un candidat acteur qui fit campagne présidentiable par un slogan d’anthologie auprès des ouvriers de la période restructurée. Un programme autrefois considéré comme engagé en son temps, continue à influencer sa machine de communication à l’heure actuelle du populisme qui ne fait que le répéter. Ces politiciens devenus Pothus se font trop de films, il y a « Star Wars » et « Machete », le cinéma visionnaire et un débat houleux. A ma gauche démocrate et à ma droite républicain, terminus pour tout le monde dans la joie et la bonne humeur, la descente s’effectuera à la station post crédit.
... sans voix ! Ce film est un p.... de chef-d'oeuvre ! Un regard réaliste et constructif sur la face du monde depuis que les USA se sont institués "chefs du monde". La manipulation élevée en art servile des intérêts des puissants et ses conséquences, focusé sur l'influent Dick Cheney, vice-Président sous Georges W. Bush. Un film exceptionnel de par le traitement subtil de son sujet, mais aussi de par sa narration (qui m'a mise une sacrée claque d'ailleurs) et ses commentaires pragmatiques, ainsi que son montage qui fait des allers-retours incessants entre les époques sans jamais perdre le spectateur en route. Amy Adam et Christian Bale sont particulièrement méconnaissables et excellents dans leurs rôles. Que l'on s'intéresse ou non à la politique, voilà un film à voir absolument !
Sous couvert de narrer l’incroyable ascension au pouvoir de Dick Cheney, plouc arriviste qui deviendra vice-président de l’administration Bush, Vice est davantage l’occasion pour Adam McKay, après The Big Short et sa radiographie du pouvoir corrupteur de l’argent, de sonder les maux de l’Amérique et sans doute celui le plus révélateur : son gout pour l’amoralité & le vice. En résulte, un opéra tragi-comique fun, ironique & cynique paradoxalement à la gloire de l’une des figures les moins glorieuses des USA. (Lire la critique sur le site
Le passé nous l’a très souvent prouvé, les films qui traitent de politique peuvent être trop pointus, académiques et rébarbatifs surtout pour les non-initiés. « Vice » est un biopic qui s’attaque (c’est le cas de la dire) à un personnage méconnu de la scène politique Américaine : Dick Cheney. Voilà une raison de plus de fuir les salles… Malheureux, cela serait fort dommage tant la proposition d’Adam McKay vaut le détour ! Naviguant en eaux troubles, le scénario hyper malin passe de la comédie de satyre au drame historique avec une facilité déconcertante et une audace formelle aussi inattendue que réjouissante. Si la politique vous rebute, vous allez être surpris de trouver ce film à la fois passionnant, instructif et jubilatoire. La lente et méthodique accession au pouvoir d'un homme qui n’était pas destiné à un tel avenir, est plus que surprenante, son combat pour y demeurer est digne d’un pamphlet au vitriol. Le scénario très pertinent, au parti prix très engagé, opère à cœur (ouvert) pour nous montrer les vices des coulisses du pouvoir, jamais un vice-président n’avait été un coprésident, rarement des choix politiques n’ont autant bouleversés l’ordre mondial et donnés autant de pouvoirs à l’exécutif. Si le film est une telle réussite, c’est aussi par la transformation hallucinante de Christian Bale qui campe à la perfection un Dick tour à tour adorable, impitoyable ou effrayant, toujours machiavélique. S’il mérite un Oscar, celui-ci doit être décerné en même temps que celui du meilleur maquillage pour la qualité du travail de Greg Cannom. Bien entendu, derrière chaque grand homme, il y a une femme, Lynne Vincent l’épouse de Dick n’est pas oubliée, elle qui a accédé au pouvoir par procuration et secoué la mollesse titanesque de son mari. La morale en prend un grand coup, vos yeux seront écarquillés en réalisant les conséquences des manipulations politiques, en espérant que cela changera nos choix et la façon dont nous contesterons les futures ignominies politiques.
Ce film raconte comment ce monsieur a réussi à imposer tout ce qu'il voulait, en tant que vice président de Bush. C'est hallucinant de voir comment, à cause de lui, les choses ont changé mondialement, et cela de façon très négative. On ne peut que détester cet homme affreux qui a fait énormément de mal avec ses idées, ses actions, sa mentalité etc...
A l'heure où les biopics lisses et sans surprise sont légions, "Vice" surprend agréablement. Car non seulement il traite d'un personnage mal connu du grand public (Dick Cheney, vice-président de George W Bush), mais en plus, le film fait preuve de beaucoup d'audace. Le scénario revient sur les débuts en politique de Dick Cheney sous Nixon et son amitié avec Donald Rumsfeld, sa carrière, et surtout ses 8 années où il dominera d'une main de fer l'administration Bush. On salue en premier lieu l'interprétation étonnante de Christian Bale, qui se transforme une fois de plus (les prothèses aidant !) pour incarner Cheney, présenté comme un manipulateur froid et droit dans ses bottes, qui rêve de diriger le pays sans concession. L'acteur dira d'ailleurs dans son discours d'acceptation du Golden Globe s'être inspiré de Satan pour sa prestation ! Ce protagoniste glaçant contribue fortement au cynisme d'un scénario qui dépeint la politique américaine d'une manière effrayante, et critique la toute puissance que peu prendre l'exécutif... Pour autant, le film ne ménage pas son humour, entre des effets de montage percutants, des idées de mise en scène assez originales, George W Bush (joué par Sam Rockwell) montré comme une andouille dont Cheney tire les ficelles, et Donald Rumsfled (incarné par Steve Carell) présenté comme un vulgaire arrogant. Adam McKay ne se fait pas non plus avare en commentaires politiques, dénonçant la guerre en Irak, mais aussi le pouvoir de Trump (d'ailleurs directement évoqué à plusieurs reprises). Bref, "Vice" est un film riche et rafraîchissant, qui souffre malheureusement d'une certaine confusion par moments. Il n'a malheureusement pas rencontré le succès commercial qu'il méritait, la faute sans doute à un film qui demeure assez technique pour les non-Américains, et qui égratigne tout autant les politiciens américains que les électeurs (et spectateurs !) qui les mettent au pouvoir.