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Sylvain P
341 abonnés
1 358 critiques
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1,0
Publiée le 12 avril 2017
Il est certes agréable de pouvoir admirer le beau Paul Bartel sous (presque) toutes les coutures, mais Isild Le Besco se perd dans ce film conceptuel qui ne raconte rien : une relation frère-soeur un peu toxique ne suffit pas à faire un scénario.
L'introduction est intrigante, puis atterrissage dans une fête foraine. Une frère et une sœur, proches, font chacun la découverte de la sensualité. Malgré l’intérêt que l'on peut porter à l'actrice-réalisatrice, ce film a très peut d'attrait, à l'instar de Sieur Laurent Delmas de France Inter qui en faisait ce même jour une critique dithyrambique. Le montage est mauvais, les acteurs-trices sont incompréhensibles à force de mâcher les mots, et le film parait looooooonng... tellement il est creux, mais que c'est long... j'ai cru m'abimer la rétine à force de regarder ma montre ! NUL !!
Un film hors du temps et hors normes. Realisatrice Indomptable. Pour moi, c'est un immense plaisir, et vrai privilège de voir un film aussi libre. Il vient chercher chez nous des sentiments et des émotions profondes. Insoupçonnables... Alors oui, c'est etrange, et déstabilisant. Mais si on aime s'aventurer et découvrir des terres inconnues, on est heureux. Il y a quelque chose qui resonne, et qui reste. Fin magnifique. Merci pour ce geste d'une sincérité et d'une honnêteté rare aujourd'hui...
Une vendeuse de friandises dans une fête foraine, un joli garçon aux airs malicieux, une jeune-fille sans âge, vierge et silencieuse, un père slave ivre du matin au soir, une caravane, une demeure magnifique, une fabrique de bonbons dont la patronne est cette même jeune-fille sans âge : voilà un cocktail loufoque de ce film d'Isild Le Besco "La belle occasion". De quelle occasion s'agit-il ? Celle de s'installer dans cette maison rutilante, celle de coucher avec une fille quand on est soi-même une fille, celle de s'adonner aux jeunes-femmes émoussées ? On en saura jamais. Toujours est-il que ce film dure 1H19 et a l'air d'en durer trois heures. Le spectateur s'ennuie dans ce capharnaüm de paroles qui se veulent profondes et littéraires, d'images qui s'ensuivent les unes après les autres sans cohérence, le tout dans un scénario dont on ne comprend pas comment le Centre Nationale du Cinéma (au passage nos impôts et les recettes de cinéma) a pu le financer. Il y a tant de réalisateurs qui rêvent de produire leur film et sans doute, parce qu'elle s'appelle Isild Le Besco, les portes s'ouvrent à elles. Non vraiment, "La belle occasion" est un film qui n'a pas d'intérêt visuel ou artistique de quelle sorte qu'il soit. Comme quoi, n'est pas réalisateur qui veut.
Un film plutôt ennuyeux qui a du mal à se mettre en place même si les intentions sont louables. Hélas le scénario traîne et la mise en scène égocentrique est inexistante. Pas fondamental !
"La belle occasion" a la simplicité d’un conte. Trois forains : une sœur aînée, un frère cadet et un père violent et malade. Une jeune orpheline dans un grande demeure vide. Le frère séduit l’orpheline qui l’invite chez elle avec sa famille. Saura-t-elle s’en faire aimer ?
Isild Le Besco n’en finit pas de laisser sa trace dans le cinéma français. Qu’elle soit devant ou derrière la caméra, elle interroge la découverte de la sexualité chez de très jeunes gens. À seize ans, elle jouait dans le premier film d’Emmanuelle Bercot (qui réalisera plus tard "Elle s’en va" et "La Tête haute") une jeune fille séduite par un homme mûr. À dix-huit, elle partageait l’affiche avec Daniel Auteuil dans "Sade". Son premier film, "Demi-tarif", sorti en 2003, raconte l’histoire d’une fratrie de trois enfants abandonnés par leur mère, séchant l’école et vivant la nuit.
La même magie opère dans la première moitié de "La belle occasion". Filmée en plans très brefs, la vie chaotique de Sarana, de Ravi et de leur père se raconte comme dans un roman-photo, presque sans dialogues. Au hasard d’une rencontre, la séraphique Mathilde, une belle rousse à peine sortie de l’enfance, croise leur chemin et se laisse fasciner par leur dangereuse liberté. Mathilde est dans le même mouvement attirée et repoussée par le charme félin du jeune homme. Sarana comprend l’attirance mutuelle des jeunes gens et leur servira de pont.
Le problème est que l’enjeu du film est vite posé – et son dénouement rapidement pressenti. Si bien que sa seconde moitié s’étire inutilement, virant parfois au porno amateur maladroit.
Une idée se dessine de l'initiation aux désirs à travers des silences (ou gemissements) dont on peine à percevoir la volonté et le sens, et des scènes sensuelles qui auraient mérité une plus belle intensité. Une idée seulement...
Les lumières s’éteignent et un faible halo de clarté se pose sur une silhouette devant l’écran. C’est sa voix grave et vibrante qui nous accompagne pour notre premier voyage au centre de la terre. Les feuilles sont encombrantes, s’éparpillent mais la lectrice prend chacune d’elles pour en dévoiler lentement la substance. Le texte est soufflé, il respire et pénètre en nous. Nous sommes dans ce corps inerte qui laisse les émotions l’envahir. Nous plongeons lentement acceptant de perdre le contrôle.
La voix se tait, elle nous laisse dans un état de sidération dont nous sommes arrachés par les premières images. Un train du bout du monde, la caméra se mêle aux mouvements des corps et des visages. Une voix encore, cette fois en anglais, et une mélodie lancinante, ‘brothers and sisters’. Le générique nous propulse dans le cosmos avant de nous ramener dans une fête foraine. Pas de manèges mais une machine à barbe à papa et un poney. La caméra nous embarque comme dans une auto tamponneuse, d’un terrain vague à une riche villa inoccupée. Elle colle aux personnages comme le sucre caramélisé, elle les renifle et nous fait voir les parfums et la puanteur. L’image fait sentir. Correspondances. Elle est charnelle et organique. Obsédante. D’amour et de violence. Tout est là, la splendeur et la misère, la douleur et le plaisir.
L’obscurité revient dans la salle. Le vertige est à peine dissipé qu’un chant se lève, une voix fragile et envoutante qui nous fait vibrer encore une fois.
L’expérience est unique et bouleversante car Isild connait le passage vers l’autre monde, celui que nous portons en nous-mêmes. Elle nous en donne les clés si nous acceptons de la suivre.