On en attendait beaucoup de ce blockbuster plein de couleurs. D’abord parce que le sujet semblait original et que Ryan Reynolds et sa communication inspirent la sympathie, mais encore plus parce que c’est le seul blockbuster de l’été qui ne fait pas partie d’une licence. En résumé qui n’est ni une suite, ni un spin-off, ni une adaptation, ni un reboot, etc. Cela montre aussi un triste constat du manque total de créativité d’Hollywood aujourd’hui tout comme du flagrant manque d’audace venant des producteurs de majors, et encore amplifié par l’incertitude de la crise. Malheureusement, si « Free Guy » devrait réjouir les plus jeunes et les adolescents ainsi que le public geek, il en laissera pas mal d’autres de marbre, dont nous faisons partie. Attention, le film n’est ni raté, ni mauvais mais il s’adresse davantage au public précité et les autres pourraient trouver le temps long et à raison.
Partons d’abord sur les bons côtés du long-métrage. Le postulat de départ n’est certes pas totalement inédit, on a déjà vu le même type de récit avec « The Truman Show » pour le côté personnage principal qui vit dans un faux monde sans le savoir. Sinon, on pense beaucoup à « Ready Player One » en beaucoup moins cérébral et référencé ou encore à un « Pixels », mais inversé et de meilleure qualité, concernant l’aspect jeu vidéo. Cependant, « Free Guy » s’en détache par son aspect naïf, quelque peu gentillet et très coloré sans pour autant verser dans le niais. Mais ce pitch génial où un PNJ (Personnage Non Joueur dans les jeux vidéo) se rend compte qu’il peut renverser sa condition puis prend conscience qu’il n’existe pas est génial. Un peu comme si « Les monde de Ralph » prenait vie. Et que dire des effets spéciaux, ils sont vraiment impeccables et en adéquation avec le concept du film.
En revanche, ce blockbuster ludique et qui se voulait amusant finit par lasser une fois son excellente idée de départ exposée. En effet, il y a beaucoup de longueurs et le script fait le choix de sortir du monde virtuel pour s’extraire dans la réalité un bon tiers du film. Bonne idée à la base mais qui finalement se tire peut-être une balle dans le pied. En tout cas pour toutes les personnes non férues de jeux vidéo et d’informatique, car le jargon utilisé par les personnages est parfois un peu opaque pour les profanes. Conséquemment l’intrigue perd parfois de son intérêt dans des enjeux à la fois inutilement abscons pour le grand public et, paradoxalement, banals à la fois. Ryan Reynolds fait le job avec sa bonne humeur habituelle, il y a quelques bonnes idées mais il manque de petits plaisirs qu’on attendait comme des easter eggs (à la « Ready Player One »), plus de références et de second degré pour les adultes et surtout un déroulement moins programmatique et formaté, en dépit d’un côté amusant indéniable. Ce n’est pas mauvais mais c’est juste trop gentil, cela manque d’aspérités et de surprises et, surtout, décevant.
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