Norman Nordstrom, le vétéran aveugle qui avait dû faire face à trois cambrioleurs (qui ont amèrement regrettés d’avoir croisés sa route), a depuis déménagé et quitté son quartier à l’abandon comme pour mieux repartir de zéro. Sauf que le passé va vite le rattraper…
Après l’énorme carton au box-office mondial rencontré par Don't Breathe : La Maison des ténèbres (2016), quoi de plus naturel (hélas) qu’une suite puisse voir le jour. Alors que Fede Alvarez avait fait des miracles en termes de mise en scène, cette fois-ci, il cède la place à Rodo Sayagues, si son nom ne vous dit rien, c’est normal, il s’agit de son premier film. Il officiait déjà en tant que coscénariste sur le premier film et cette fois-ci, il cumule les casquettes (producteur, scénariste & réalisateur). Sans doute est-ce pour cette raison que l’on constate très rapidement des similitudes avec le précédent film (la trame narrative est exactement la même, à savoir trois malfrats qui s'en prennent à un aveugle pour lui dérober, non pas de l'argent mais sa fille, quelle évolution scénaristique ! *ironie*).
Bien évidemment, cette suite fait l’impasse sur l’originalité du premier. On sait à quoi s’attendre, on connait le héros (l’aveugle) et on sait de quoi il est capable. Résultat, scénaristiquement parlant, ce n’est pas folichon. Moins de 10min après le début du film, on nous entraîne sur une fausse piste
(celle du docteur qui kidnappe des enfants pour la revente d'organes)
pour mieux la rejoindre par la suite (un pseudo tour de passe-passe qui n’a franchement rien de bien palpitant). Le film se permet même de nous rejouer l’une des séquences du premier film (celle de la verrière où la vitre menace de céder sous le poids du protagoniste). Là où le premier avait le mérite de nous tenir en haleine sans discontinu grâce à une tension quasi palpable, cette fois-ci, c’est le calme plat, pire, cette suite n'exploite que très peu la cécité du héros (un comble, vu ce qu’ils étaient parvenus à faire dans le précédent opus). Cette suite devient au final un simple prétexte à réutiliser un personnage badass, en dehors d’avoir le plaisir d’y retrouver Stephen Lang, on cherche encore un intérêt à cette suite.
Dans le même registre, à savoir la suite d’un film de genre à faible budget mais à la rentabilité indécente, Sans un bruit 2 (2021) avait été l’exemple même de la suite que l’on redoutait et qui, contre toute attente s’était avéré être une belle réussite. Bref, tout le contraire de Don't Breathe 2 (2021) qui nous laisse un arrière-goût d’inachevé.
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