Le soir d’Halloween, deux amies croisent la route d’un clown terrifiant…
Damien Leone adapte ici son court-métrage éponyme (2011) et en réalise un film d’horreur particulièrement sanguinolent et trash. Ce n’est pas la première fois que le cinéaste met en scène son boogeyman "Art the Clown", on avait déjà pu l’apercevoir dans The 9th Circle (2008) et l’anthologie de courts-métrages All Hallows' Eve (2013). Cette fois-ci, il occupe une place prépondérante et donne vie à un croque-mitaine particulièrement soigné et flippant (excellente prestation de David Howard Thornton).
Dans les rares pays où le film a été exploité, il a été interdit aux moins de 16, voir même 18ans, ce qui n’est pas sans raison, comme vient le rappeler l’une des séquences particulièrement morbides du film
(celle où Dawn se retrouve suspendue à l’envers par les pieds et sciée en deux au niveau de l’entrejambe et ce, dans son intégralité)
. Damien Leone ne perd pas de temps pour nous faire comprendre à quel point son film sera une véritable boucherie et qu’il ne fera pas dans la dentelle (dès la 5ème minute, le film vire dans l’horreur absolue avec
cette scène d’énucléation
).
Le seul et unique but de Terrifier (2016) est de choquer et très clairement, c’est réussi. Car pour le reste, c’est assez mitigé, à croire qu’il n’y avait aucune direction artistique et de dialoguiste tant les interprétations sonnent fausses et les dialogues sont parfois à la ramasse. Tout le contraire des maquillages prothétiques qui se révèleront être de très (très) bonne facture (pour un budget aussi modeste), le réalisateur ayant fait ses armes en tant que maquilleur et technicien en effets spéciaux, cela n’a rien de très surprenant.
On aurait pu craindre le pire en passant d’un format de 20 à 80min, finalement il n’en sera rien, à condition d’apprécier à sa juste valeur ce film particulièrement trash. Bien évidemment, ce film est à ne surtout pas mettre en les mains des coulrophobes (les phobiques des clowns), "Art the Clown" y est sacrément flippant et totalement barge
(en dehors de scier en deux une nana, il va jusqu’à découper la poitrine d’une autre victime pour se travestir avec).
Le manque de moyen y est flagrant (au niveau des décors qui se limitent à une ruelle sombre, un hangar et la cave d’un pavillon qu’ils font passer pour une morgue), mais cela ne les a pas empêchés de soigner leurs effets prothétiques, du maquillage à l’ancienne qui détonne et nous renvoie à l’époque des bons vieux slasher. Âmes sensibles s’abstenir, si le film s’avère imparfait, il a le mérite d’être sacrément jusqu'au-boutiste.
A noter enfin qu'il existe une suite (2022), reste à savoir si elle sera à la hauteur de nos attentes...
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