« Terrifier », un film de Damien Leone, sorti en 2016.
Il s'agit d'un premier film qui montre en scène le personnage d'Art le clown, joué par David Howard Thornton, ainsi que dans les deux suivants.
Le film en lui-même n'est pas trop mal pour une production à petit budget. En effet, on sent le décalage entre l'histoire, le jeu d'acteur, les scènes gores et le montage. Je ne dirais pas qu'il est incroyable, ni le meilleur, mais le film est réussi sur certains points. Il est réussi parce qu’il joue sur des codes standards de l’horreur, vu et revu, mais dans un seul film.
Le style de montage est un mélange de genre.
Par exemple, il y a des hommages à « Halloween » (1978) de John Carpenter. J’ai remarqué qu’on arrive directement sur un soir d’Halloween avec des scènes gores, sans raison, on sait que le tueur tue pour tuer. On ne sait rien de son histoire, il est juste là. Toutes les personnes qui se dressent sur son chemin sont exterminées de façon brutale, sous des airs rythmés comme dans « Halloween ». Il y a également l’idée de la pauvre victime qui a tout vu et qui reste là, tapis dans l’ombre, avant de revoir son agresseur. Le tueur revient toujours à la vie comme s’il était une force maléfique imbattable, laissant place à une suite.
Il y a aussi des références à « Saw » (2004) de James Wan. Au début, on commence avec deux personnages et finalement, un huit clos se ficèle autour d’un lieu abandonné. Dans Terrifier, il y a déjà la tête du clown tueur qui m’a fait penser à Jigsaw. En effet, les deux ont un visage extrêmement blême, les yeux noirs comme des billes vides, mais qui peuvent devenir expressifs lors des massacres, le kohl autour de leurs yeux, leurs bouches semblent inexpressives tâchées de noir et de rouge, pour manifester plus du dégoût et de terreur. Les scènes de tortures reviennent aussi, au détriment des slashers.
Le jeu d’acteur n’est pas super bon, mais pour des premiers acteurs certains s’en sont plutôt bien sorti. J’étais un peu déçue à cause de certaines scènes extrêmement gores, qui étaient vraiment bien réussies, mais le jeu d’acteur m’a empêché de pouvoir rentrer dans l’histoire. Ils ne sont pas super attachants, ce sont des personnages standards. J’ai apprécié particulièrement le fait d’amener une dame avec un potentiel stress posttraumatique, celle qui tient sa poupée bébé comme s’il était vivant. Il y a également le personnage considéré comme étrange par les deux personnages du début, un dératiseur, qui finalement était moins dérangé qu’on pouvait le penser.
Plusieurs scènes de meurtres sont très bien faites, avec des détails et des consistances qui peuvent sembler très proche du réalisme. Sauf, la gélatine dans une scène, un peu trop kitch à mon goût.
Les références cinématographiques sont bonnes et plutôt maitrisées.
J’ai ressenti quelques morales rapides dans certaines scènes : Quelques personnes sont inconscientes face au danger et préfèrent en faire des selfies (ironie). Il ne faut pas s’arrêter aux apparences, derrière un personnage qui semble être dérangeant il peut se trouver quelqu’un de serviable. Écoutez ceux qui ont l'air taré, parfois ils détiennent la vérité.
Une scène m’a particulièrement marquée et je l’ai beaucoup appréciée, car sa créativité était à son paroxysme à 54 minutes. La fameuse scène où Art le clown se fait passer pour une victime, avec une perruque en guise de leurre quand la sœur de la victime essaye d’appeler les secours ou la police. Il se lève de toute sa splendeur et porte les seins écorchés d’une victime, se déplaçant avec un sourire de malice tout faisant une danse macabre à la Joker.
Si vous aimez regarder des films qui se laissent regarder, ne sachant quoi visionner, laissez-vous avoir par Damien Leone.