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    Jésus, Michael Lonsdale et ses amis
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    3,1
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    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

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    3,5
    Publiée le 30 août 2024
    "Maestro" est l'achèvement du travail commun de Léa Fazer et de Jocelyn Quivrin évoquant la rencontre en 2006 du jeune acteur à la mode avec Eric Rohmer pour le tournage du dernier film du réalisateur "Les amours d'Astrée et de Céladon". Jocelyn Quivrin avait souhaité porter à l'écran cette rencontre déterminante avec un des pères de la Nouvelle Vague mais son goût immodéré pour la vitesse et une sortie de route sur l'A13 dans le tunnel de Saint Cloud au volant de son Roadster Ariel Atom l'en ont empêché. Peu de temps après Rohmer lui aussi disparaissait à 90 ans. Est venu quelques années plus tard le temps pour Léa Fazer de réaliser ce projet en mémoire de l'acteur trop tôt disparu et de son mentor occasionnel. Pio Marmaï dont la trajectoire cinématographique a quelques similitudes avec celle de Quivrin et l'imposant Michael Lonsdale acteur intellectuel par nature se glissent avec une gourmande délicatesse dans cette évocation des deux disparus pour en faire sous l'égide de Léa Fazer une ode à la transmission entre les générations. La rapidité actuelle du progrès technique et de l'évolution des mœurs rend cette transmission de plus en plus inopérante voire inexistante, les différentes générations vivant désormais le plus souvent en vases clos. Le scénario de Fazer et de Quivrin nous montre qu'il ne faut jamais désespérer de rien et que de la confrontation de deux univers aussi éloignés soient-ils peut jaillir la lumière. Au-delà de ce thème central montré dans un mélange savoureux de tendresse et de malice, Lea Fazer porte un regard attendri sur un cinéma d'auteur fauché en voie d'extinction dont Rohmer était l'un des plus brillants porte-drapeaux. Le tour de force du film est de parvenir à nous intégrer à ce tournage picaresque où le bricolage est de rigueur pour une équipe de fidèles collaborateurs (Dominique Reymond et Scali Despeyrat parfaits tous les deux) dévoués au maître qui tel un demiurge débonnaire et patient s'amuse de toute cette agitation tout en manipulant avec douceur ses acteurs pour obtenir le résultat attendu sur l'écran. Un film parfumé du souvenir des deux disparus dont s'échappent par moment les vapeurs éthérées du "Parfum érotique d'une nuit d'été" de Woody Allen (1982) et qui dans la scène qui suit prend un virages serré vers l'esprit frondeur des "Valseuses" de Bertrand Blier (1973). Une alternance d'humeurs du meilleur effet qui fait de ce film un joli moment du cinéma français. Enfin quel plaisir de voir à l'œuvre Michael Lonsdale qui avec l'économie de moyens qui le caractérise, renforcée par les vicissitudes de l'âge occupe l'écran dans toute sa largeur.
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