Poussière d’ange est un film qui semble beaucoup diviser ses spectateurs, et pour tout dire je fais partie de ceux qu’il n’a pas emballé. Le film est creux, mou, et malgré quelques scènes qui surnagent, notamment grâce à une fin puissante et à un héros borderline fort bien campé, ce n’est pas assez pour faire décoller ce métrage.
C’est vrai que c’est dommage, le casting est bon, et Bernard Giraudeau livre une composition très convaincante. En flic alcoolique, il est particulièrement mémorable au début, avant que son personnage ne se rassérène un peu. Il porte le film à bout de bras, entouré de deux Fanny, dont une Fanny Cottençon qui se contente d’une toute petite place, en guest-star. Fanny Bastien s’empare du premier rôle féminin, un rôle peu clair, obscur, pour une actrice talentueuse mais qui ne semble pas vraiment elle-même comment aborder son rôle insaisissable. Michel Aumont tient aussi un rôle important, qu’il campe avec sa présence habituelle.
Le scénario est le gros point faible du film. Il le fait se trainer en longueur, le métrage ne décollant jamais d’une impression de mollesse très pénible. La narration est trop chaotique, l’enquête avance sans fluidité aucune, et curieusement la partie « sociale » avec la vie du héros est meilleure que la partie policière. Il en a résulté pour moi, tout compris, une vraie difficulté à aller jusqu’au bout, car c’est peu clair, lourd, et par moment plutôt invraisemblable.
Formellement le métrage n’est pas assez convaincant pour rattraper ses défauts. L’ambiance est parfois curieuse, versant dans un quasi-surréalisme (le supermarché), mais au bout du compte ce sont des bribes au milieu d’un polar beaucoup plus lisse et classique en termes de décors, de photographie, et surtout de mise en scène. Le réalisateur a quand même tendance à être beaucoup trop linéaire et plat dans son approche des choses, et cela ne permet pas à Poussière d’ange de dépasser un cadre réaliste très présent, et pour ainsi dire, trop peu singulier. La bande son bien trop faible est aussi un point noir.
Je ne cacherai pas que Poussière d’ange n’est donc pas enthousiasmant. Trop lent, trop terne, surtout très mal raconté, c’est un petit polar qui parvient tout de même à sauver les meubles grâce à son héros fort bien campé par Giraudeau, mais sinon… 1.5