Portrait brutal d'un homme politique qui est expulsé du monde politique, de la machine, pour avoir divulgué des enregistrements compromettants. J'ai assisté à la première à Saint-Sébastien et elle a largement dépassé mes attentes.
À mon avis, ce film est très opportun et restera gravé dans les mémoires pendant toute la durée de ce système politique, car il définit les 20 dernières années de notre classe politique en général, et à part cela, c'est un appel, un rappel à la réalité pour que nous n'oubliions pas ce que sont les politiciens dans leur plus haute sphère et ce que nous, citoyens, ne devrions pas faire, nous comporter comme eux, la cupidité, la corruption.
Sorogoyen nous rappelle le plus vibrant des Scorsese, avec ce rythme agile et cette séquence plate de derrière le protagoniste, il ne vous lâche pas une seconde. La caméra bouge avec beaucoup de bon sens, c'est une caméra froide, pleine de gros plans qui fonctionnent très bien dans les conversations, qui sont le fil conducteur de l'intrigue. Au fur et à mesure que le film se développe, il prend peu à peu une forme de thriller, avec cette atmosphère et cet éclairage lugubre.
La musique est aussi étouffante et rapide que le protagoniste lui-même. Les acteurs sont très bien choisis, Josep Maria Pou comme puissant président de la communauté, parfait, dérangeant, De la Torre déchaîné, une autre nomination Goya qui va et œil qui peut le prendre. Sorogoyen avec cela et le grand "Que Dios nos Perdone" s'élève comme l'un des réalisateurs les plus présents d'Espagne et comme l'un des plus brillants directeurs d'acteurs...