La fin de carrière de certains acteurs apparaît clairement bancale. Cette règle est valable partout, et les acteurs outre- atlantique n' y échappent pas. Beaucoup de personnes critiquent les choix de Robert De Niro, allant même jusqu'à dire qu'il a égratigné son héritage par les derniers films dans lesquels il a joué. C 'est une critique qui, certes , peut se discuter mais qui pourrait également concerner Al Pacino. Ce lauréat d'un Oscar, désormais âgé de 77 ans mérite nettement mieux que des rôles piteux tel que celui qu ' il tient dans « Hangman ».
Finalement, une fois que l' on a tous les éléments de l';intrigue en main, nous nous rendons compte que cette histoire n 'a que très peu de sens. Habituellement, nous ne sommes pas plus embêtés que cela lorsqu 'il y a quelques distorsions avec la logique dans un scénario, mais jusqu' à une certaine limite. Et avec « Hangman » nous avons franchi la ligne rouge. Les bêtises commencent dès lors qu' une journaliste du New York Times vient faire un reportage sur la police afin d' en redorer le blason. Ainsi donc, durant toute l' enquête, les policiers vont se retrouver encombrés d' une journaliste , même lorsque la piste deviendra dangereuse.
Cette journaliste, avec l ' accord du capitaine de police locale (Sarah Shahi) reçoit carte blanche pour suivre un policier hargneux (Karl Urban). Du coup, dans un mauvais film, ce pensionnaire de la nouvelle franchise Star Trek se retrouve être la meilleure chose dans ce métrage. Avec son physique solide, l ' acteur a la tête de l 'emploi, tout en apportant une présence et du relief à son personnage. L ' intrigue bascule rapidement dans une sorte de « Seven » du pauvre, avec une série de meurtres à connotation religieuse, sur fond de jeu du pendu. Encore une fois, si on y réfléchit, on laisse l ' affaire du tueur en série le plus mystérieux depuis des lustres aux États-Unis, dans les mains d ' un inspecteur de police, d ' un flic à la retraite et d' une journaliste. Pas de fédéraux ? Pas de FBI ?
Mais le pire reste à venir, et ce n ' est d ' ailleurs pas la première fois que je vois cela dans un film. Une victime se retrouve pendu à la perpendiculaire du ligne de chemin de fer. Il gigote tout ce qu ';il peut, tentant de se défaire du câble métallique qui le prive d ' air. Les policiers arrivent toute sirènes hurlantes, gyrophares allumés. Ils tentent de détacher l ' homme, tout en faisant signe au conducteur du train de marchandises qui arrive et qui va inévitablement tout arracher, entraînant la victime dans une mort certaine. Le train utilise son klaxon pour signaler qu ' il arrive. Et l ' inévitable arrive, le train arrache le câble et percute la voiture de police qui explose dans un fracas terrible. Et là, le train ne s ' arrête pas ! Oui, c ' est volontaire ! Le train défonce un type suspendu au bout d' un câble, percute une voiture de flic avec les gyrophares allumés, et il ne s 'arrête pas. Même pas un coup de frein. Juste un coup de klaxon. Sommes nous sérieux là ? C ' est une tradition aux États-Unis ? On ne s ' arrête pas lorsque l' on provoque un accident ?
Enfin, la séquence finale, qui vient achever ce qui nous restait d ' intérêt pour « Hangman » tout en nous faisant renoncer à voir la véritable compétence d ' Al Pacino dans un métrage qui sort en direct sur vidéo. Ce dernier ne se soucie absolument pas de tout ce qui se passe dans le développement de l ' ntrigue. Il est clairement venu chercher le chèque pour sa prestation, comme en témoignent ses expressions complètements vides. Du coup, si l 'acteur ne fait preuve que de peu d ' intérêt, pourquoi le ferions-nous ?
En conclusion, « Hangman » est un long-métrage médiocre, disposant d ' une histoire familière, d' une intrigue coutumière et d 'un développement vacillant à souhait. La photographie et la bande originale sont basiques , la distribution offre des prestations poussives qui ne permettent pas aux spectateurs d ' éprouver de l ' empathie pour le moindre personnage, et seul Karl Urban livre une performance correcte. Les scènes de tension et d ' action sont asthmatiques et l' on se retrouve régulièrement à la limite du décrochage. Un film à oublier , dont nous pouvons nous dispenser.