Ça faisait longtemps que je voulais me regarder le film d'horreur de Gareth Evans (réalisateur et scénariste de "The Raid" et "The Raid 2"). Je crois même l'avoir vu figuré parmi les meilleurs films originaux Netflix. Malheureusement, j'ai rapidement déchanté et je n'ai franchement pas accroché. Pourtant, on peut dire qu'on est servi avec cette histoire de secte démoniaque, de déesse emprisonnée et de folie torturée. Le pitch ? Un ancien missionnaire se rend incognito sur une île éloignée de la civilisation, au large des côtés galloises, afin d'infiltrer une secte qui a kidnappé sa soeur. Au coeur d'un village isolé où une divinité est vénérée pour apporter de bonnes récoltes, on croise une population de fanatiques et de nombreux tordus. L'ambiance est poisseuse et alourdie par un malaise sous-jacent. Mais dans ce cadre humide, alors qu'on comprend rapidement que quelque chose ne tourne pas rond, rien ne se passe... Et c'est peut-être là où le bât blesse ; la durée et la gestion du rythme. Je me suis très vite ennuyé et l'intensité de certaines scènes ne suffisent pas à nous tenir en haleine. Il faut aussi avouer que Dan Stevens, dans le rôle principal, un homme exempt de toutes croyances, ne m'a absolument pas convaincu, tout comme la plupart des autres rôles d'ailleurs que j'ai trouvé très "passe-partout". Seul Michael Sheen apporte une dangerosité singulière et intéressante à l'ensemble. Car oui, "Le Bon Apôtre" rappelle d'autres concepts similaires sans vraiment se démarquer... Difficile de ne pas repenser à l'extrémisme communautaire de "Midsommar", "Le Village", "Silent Hill" ou encore "Rosemary's Baby". Certes, on retrouve la veine jusqu'au-boutiste, sanglante et bagarreuse de Gareth Evans. Certains passages, qui traitent de la violente folie des hommes, perturbent et dérangent. Mais la dimension mystique m'a beaucoup moins emballé et se mélange de façon assez indigeste à l'ensemble. Il faut dire que les nombreux aller-retours entre les différents décors n'aident en rien, tout comme les sous-intrigues qui nous embourbent dans la mélasse. Malgré ses qualités visuelles, le récit manque d'urgence et d'épaisseur, ressasse les déjà vu sans pleinement envouter. Le scénario, aussi, se perd dans ses enjeux et peine à retomber sur ses pattes.