Quand on s’appelle Pixar, on n’est pas jugé comme n’importe quel studio, on est jugé sévèrement, scrupuleusement, car les spectateurs que nous sommes s’attendent forcément à assister au dernier cru des chefs d’oeuvres d’exception. Nostalgiques des frissons si intenses et agréables que nous avions ressentis avec leurs bijoux d’animation, on n’aspire qu’à être une seule chose : être fasciné à nouveau ! C’est devenu la norme pour tout adepte tellement le degré de perfection était atteint, du coup, même de bons films nous deviennent vite banals. C’est bien malheureusement le cas de « Soul ». Visuellement il n’y a pas grand chose à lui reprocher, le design des personnages est sympa, les lumières, l’image, les décors sont d’une qualité phénoménale, on se demande même parfois si c’est de la 3D ou si c’est bien réel. Le problème surtout c’est que ce n’est pas très subtil, et bien moins poétique que ce que son thème laisserait présager. Je ne sais pas si c’est un défaut du scénario ou de réalisation, mais ça ne m’a pas vraiment emballé comme histoire. Arrête de te chercher un but dans ta vie, et vis intensément l’instant présent, trouve toi une passion dans laquelle tu vas t’épanouir, nous dit-on, mais la manière est probablement trop directe, dictée sans préserver le mystère, ça marche mieux quand c’est tout juste implicitement suggéré, quand c’est l’image qui transmets le message plutôt que la parole. Le scénario est recherché, mais peut-être l’a-t-il été un peu trop, surchargé en évènements, à en devenir paradoxalement plat. En tous cas je n’ai ressenti ni excitation, ni cette fameuse exhaltation qui m’avait conduit à être tellement émerveillé sur de précédentes animations. Si au moins il y avait plus d’humour, plus de clins d’oeil, mais là aussi le contenu reste assez limité. Même la musique j’ai trouvé ça très moyen, j’aime bien le jazz pourtant, et j’avais bien été complètement conquis par la BO de « Coco » par exemple, là par contre ça n’a pas fonctionné, pas une mélodie ne m’a véritablement interpelé ! C’est une belle animation, certes, avec une morale intéressante qui nous pousse tout de même à la réflexion, mais si à travers de précédentes oeuvres, les studios Pixar avaient réussi à m’atteindre émotionnellement au plus profond de mon âme, ce n’est certainement pas avec « Soul » qu’ils raviveront cette flamme.