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    Soul
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    Audrey L
    Audrey L

    647 abonnés 2 593 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 2 janvier 2021
    Soul est le dernier-né des studios Disney Pixar en cette année cinéma mouvementée, sous la houlette de Pete Docter, soit un nom qui fait déjà frémir d'impatience les amateurs du travail du Doc' (réalisateur de Vice-Versa, Là-haut et Monstres et Cie, et scénariste de Wall-E et des deux premiers Toy Story, "rien que ça"). Nous suivons donc Joe Gardner, un professeur de musique qui rêve de jazzer avec Dorothea Williams, qui, à la suite d'une chute mortelle et d'un passage dans le "Grand Avant" (le monde dans lequel se construisent les âmes), doit aider une âme récalcitrante ("22") à trouver le moyen d'exister sur Terre. Soit un postulat qui nous intéressait sur le papier. Alors, diagnostic, Doc ? On peut le dire franchement : de toutes ses œuvres, Soul est celle qui nous enchante le moins. Sans être un film honteux dans sa filmographie, il ne brille pas autant que prévu, la faute à un scénario maladroit de la première à la dernière minute. Visuellement, on reste bluffé par la qualité de l'animation (fluide, coloré...), amusé par les design particuliers des "Michel" (les gardiens du Grand Avant) qui sont un joyeux mélange entre la Linea et une œuvre de Miro (peut-être la meilleure trouvaille du film), mais aussi complètement désabusé par le design improbable qui enlaidit chaque personnage humain. Les proportions sont exagérées au centuple (regardez seulement le coiffeur...) et ne fonctionnent pas ensemble, même le personnage principal Joe Gardner avec sa tête en forme de losange aux yeux minuscules n'est pas très agréable à regarder. Si l'on se penche à présent sur le fond plutôt que sur la forme, on tombe vite des nues (comme nos personnages). Manque d'humour, de magie (charme) et d'émotions (ça n'est pas la fin tire-larmes facile et utlra-prévisible qui nous satisfera...) et on regrette cruellement le manque (oui, encore) de cohérence dans ce "mode d'emploi de l'Après" qui enchaîne les facilités (il suffit de faire une réunion de musicos pour redonner vie à une âme perdue, on nous explique un système de badges par passions à trouver, et puis non c'était spoiler: simplement un badge "âme prête"
    dont on n'explique alors pas très exhaustivement le fonctionnement de l'obtention de ce visa - comme si on n'y avait pas vraiment réfléchi, donc on fait l'impasse dessus -, on délaisse vite ces mondes d'Avant et Après au profit d'un bon vieux schéma narratif "échange de corps pour faire rire" qu'on a vu cinquante fois au cinéma...). On notera aussi le charisme immédiatement oubliable de ce Joe Gardner, que même les cinq minutes du coiffeur éclipse en terme de profondeur (son histoire et son sacrifice nous intéressent mille fois plus), la morale "Carpe Diem" qui est certes bien jolie mais que le film semble ne pas assumer lui-même comme en témoigne sa dernière pirouette narrative qui nous fait perdre les yeux (Quel beau sacrifice, plein d'intelligence et puissance... spoiler: Ah. En fait, non.
    ), également contré par le "simple" gag des Michel qui collent une étiquette de caractère qui dirigera chaque âme fraîchement "née" (donc oubliez le libre arbitre, l'expérience et les choix de vie... C'est toujours "carpe diem", la morale ?). Et oubliez la musique, on a droit à une unique petite séquence de jazz au montage catastrophique (des mini-scènes enchaînées très vite, pour être bien sûr de ne pas profiter d'une belle écoute), et cela n'est pas la bande-son transparente qui ramènera la soul (la musique) dans la partie. Aussi, pour les audiophiles, on vous conseillera largement la VO, n'en déplaise au sympathique "22" de Camille Cottin, car le doublage d'Omar Sy ne nous fait voir que la star derrière le personnage (impossible de ne pas voir Sy avec un micro à l'enregistrement en studio). Enfin, si l'on reprend la morale qui nous dit de nous méfier des rêves trop grands qui nous empêchent de profiter de la vie, on repense à une certaine princesse Raiponce qui nous a remplie la tête avec sa chanson "J'ai un rêve" (qui justement défend le fait d'avoir des "rêves trop grands" pour embellir la vie), choisissez qui vous voulez écouter à pile ou face. Vraiment, on retient l'animation comme toujours de luxe des studios Disney Pixar, le passage chez le coiffeur qui nous passionne plus que le reste de la narration, et les Michel qui sont absolument géniaux. Autrement, Soul se débat avec un scénario plein de fausses notes, et finit par manquer à ses deux définitions : l'âme et la musique.
    Qlj78
    Qlj78

    16 abonnés 90 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 20 janvier 2021
    Ouch... Quelle déception. Pixar nous a habitué à bien mieux que ça. Je sais que j'ai fait une critique récente descendant Toy story 3 et le qualifiant comme le pire des Pixar, bah, là, avec Soul, on a réussi à faire encore pire ! Le film se contredit dans son propre message, l'évolution des personnages est expédiée, fait sur le pouce et l'univers est très peu créatif et du copié-collé de celui de Vice-Versa. Aussi, la fin foire tout l'intérêt du film en l'air et sa grande menace n'aboutit à rien d'extraordinaire. Aussi, un personnage censé être menaçant, ne l'est aucunement et passe plus en étant ridicule qu'autre chose. À mon sens, Pixar n'est jamais tombé aussi bas dans un de ces scénarios. D'ailleurs, c'est à se demander quelle est la vraie signification de ce film car il est vraiment dur à suivre, contrairement aux autres Pixar. J'avais plus l'impression de suivre un DreamWorks raté dans la manière d'être drôle et de dévoiler une morale pour enfants. Bref, très déçu. Luca aura intérêt à remonter la pente.
    yO0f’s
    yO0f’s

    26 abonnés 218 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 26 décembre 2020
    Quand on s’appelle Pixar, on n’est pas jugé comme n’importe quel studio, on est jugé sévèrement, scrupuleusement, car les spectateurs que nous sommes s’attendent forcément à assister au dernier cru des chefs d’oeuvres d’exception. Nostalgiques des frissons si intenses et agréables que nous avions ressentis avec leurs bijoux d’animation, on n’aspire qu’à être une seule chose : être fasciné à nouveau ! C’est devenu la norme pour tout adepte tellement le degré de perfection était atteint, du coup, même de bons films nous deviennent vite banals. C’est bien malheureusement le cas de « Soul ». Visuellement il n’y a pas grand chose à lui reprocher, le design des personnages est sympa, les lumières, l’image, les décors sont d’une qualité phénoménale, on se demande même parfois si c’est de la 3D ou si c’est bien réel. Le problème surtout c’est que ce n’est pas très subtil, et bien moins poétique que ce que son thème laisserait présager. Je ne sais pas si c’est un défaut du scénario ou de réalisation, mais ça ne m’a pas vraiment emballé comme histoire. Arrête de te chercher un but dans ta vie, et vis intensément l’instant présent, trouve toi une passion dans laquelle tu vas t’épanouir, nous dit-on, mais la manière est probablement trop directe, dictée sans préserver le mystère, ça marche mieux quand c’est tout juste implicitement suggéré, quand c’est l’image qui transmets le message plutôt que la parole. Le scénario est recherché, mais peut-être l’a-t-il été un peu trop, surchargé en évènements, à en devenir paradoxalement plat. En tous cas je n’ai ressenti ni excitation, ni cette fameuse exhaltation qui m’avait conduit à être tellement émerveillé sur de précédentes animations. Si au moins il y avait plus d’humour, plus de clins d’oeil, mais là aussi le contenu reste assez limité. Même la musique j’ai trouvé ça très moyen, j’aime bien le jazz pourtant, et j’avais bien été complètement conquis par la BO de « Coco » par exemple, là par contre ça n’a pas fonctionné, pas une mélodie ne m’a véritablement interpelé ! C’est une belle animation, certes, avec une morale intéressante qui nous pousse tout de même à la réflexion, mais si à travers de précédentes oeuvres, les studios Pixar avaient réussi à m’atteindre émotionnellement au plus profond de mon âme, ce n’est certainement pas avec « Soul » qu’ils raviveront cette flamme.
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 28 décembre 2020
    Film qui tient la route mais qui par son doublage Français est en dessous la VO (Sy est insupportable). L'histoire est des plus simpliste avec un Joe qui va découvrir le "grand avant"....
    Ghighi19
    Ghighi19

    70 abonnés 1 877 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 28 janvier 2021
    C est bien la première fois que je sors à ce point mal d un Pixar ou Disney...on ne sait plus exactement et là n est pas le propos . Comme souvent c est techniquement éblouissant ça on ne peut rien dire par contre je suis beaucoup plus touché par ce qu'il se passe pour le personnage principal. Il renonce donc à son rêve pardon mais en ces temps difficiles je trouve ça grave qu on nous inculque comme message : finalement la vie c est simple vos rêvent ne servent à rien ce ne sont que des rêves. Pardon mais je suis fier de rêver encore et de me dire que m vie peut-être autre chose que de regarder le ciel .
    Thierry G
    Thierry G

    5 abonnés 1 critique Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 1 janvier 2021
    Beau film sur le plan esthétique mais franchement je n'ai pas du tout accroché à l'histoire. Trop de décalage entre la morale et sa déclinaison sur le scénario. La philosophie est "bonne" mais le résultat concret est d'un ennui total sauf si on est adepte des films "intellos"ou l'on préfère la morale à l'histoire! Absolument pas un film pour enfant en tout cas!
    Flōrens PAB
    Flōrens PAB

    87 abonnés 614 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 26 décembre 2020
    Malgré une animation irréprochable, une représentation du grand avant inventive et des couleurs somptueuses, ce nouveau Pixar déçoit, la faute à un scénario sans grand intérêt et au criant manquant d'humour. Les amateurs de jazz seront eux aussi déçus puisqu'il est peu question de ce genre musical.
    Boom Shaka laka
    Boom Shaka laka

    11 abonnés 80 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 26 décembre 2020
    Certaines critiques qui ne servent à rien encore une fois, juste à sortir des mots techniques pour faire l'expert.. A force c'est fatiguant
    Film très bien et on reconnaît tt de suite la touche Pixar seul bémol un peu longuet de temps à autre.. Voilà
    Cinévore24
    Cinévore24

    349 abonnés 718 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 décembre 2020
    Le plus métaphysique des films Pixar (et peut-être le moins accessible pour le jeune public).

    Réalisée par Pete Docter (Monstres & Cie, Là-haut, Vice Versa), dotée d'une formidable animation, à la fois réaliste et plus abstraite, et accompagnée d'une musique jazzy et planante, cette nouvelle production inventive se veut plus mature au niveau des thématiques qu'elle aborde.

    Car contrairement à ses prédécesseurs, ce "Soul" peut s'avérer moins "grand public", et ce en choisissant de nous plonger dans les méandres de l'âme humaine, de ses passions, de ses questionnements et de ses contradictions.

    Une sorte de récit initiatique, nous interrogeant sur ce que chacun d'entre nous veut décider de faire de sa vie, et sur comment la vie elle-même peut parfois s'en mêler pour nous amener autre part.
    Car la vie peut nous réserver bien des surprises et des plaisirs, qu'ils soient rares ou ordinaires. Tout dépend si nous sommes prêts à ouvrir les yeux, à les accepter et à en profiter tant que cela dure.

    Parce qu'en fin de compte, ce qui importe vraiment, c'est la part de nous-même que nous aurons pu laisser en ce bas monde avant de le quitter, et cela en la transmettant autour de nous, d'une manière ou d'une autre.

    Un film pour les âmes passionnées, sous toutes leurs formes. Une œuvre profonde (peut-être un tantinet trop courte, se concluant par une résolution un peu expéditive) et loin d'être conventionnelle, qui demandera peut-être du temps à certains pour pouvoir l'apprécier à sa juste valeur.

    Mon seul vrai regret ? Que cette poésie visuelle, hymne à la vie et au partage, ne puisse pas être partagée sur tous les grands écrans du monde, et finisse directement sur une simple plateforme.
    2985
    2985

    260 abonnés 1 051 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 décembre 2020
    Les mauvais Pixar ça n'existe pour l'instant pas, et ce n'es pas avec Soul que cela va commencer. Probablement le moins accessible aux plus jeunes de par ses thèmes abordés et ses sous entendus, Pixar abordent une fois de plus les thèmes qui lui sont chers sur la vie et ses doutes, les relations sociales et familiale et même la mort, tout en se différenciant de ces prédécesseur comme Coco ou Vice-versa. Toujours à l'aise pour retranscrire les émotions à travers ses personnages attachants, Soul est une nouvelle pépite du studio pas son meilleur certe mais à la qualité indéniable, en ce qui concerne l'animation est l'es irréprochable comme d'habitude.
    Arthus27
    Arthus27

    97 abonnés 568 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 8 août 2023
    Comme à son habitude, le studio Pixar développe une histoire originale et déploie un univers très riche et créatif. La qualité de l'animation est irréprochable, avec comme toujours un jeu sur les textures et le matériel très subtil et intelligent. En revanche, Soul n'est pas au niveau des autres production du studio en matière d'écriture, que ce soit l'histoire un peu trop simpliste, ou les personnages qui manquent de profondeur. En résulte un film qui plaira surement aux enfants, mais moins aux parents exigeants.
    24titouille
    24titouille

    40 abonnés 676 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 3 novembre 2023
    Ce film d'animation est le fruit d'une collaboration entre les studios Disney et Pixar. Cette collaboration est une franche réussite, Joe Gardner est un professeur de musique mais aussi pianiste de jazz d'exception. La veille d'un concert de jazz avec une grande saxophoniste, Joe tombe et se retrouve alors entre la vie et la mort. Il est projeté sur une passerelle vers le grand après mais il s'en échappe et tombe dans le grand avant. Il va alors devoir aider une jeune âme à trouver sa voie pour être envoyé dans un corps humain.
    Voilà pour le scénario qui s'étoffera tout au long du visionnage. Le plus grand atout du film c'est son côté universel, le cœur du film se réside dans le fait de savoir si notre vie est décidé avant ou si elle réside dans une succession de nos propres choix.
    L'intelligence du scénario, une réalisation et une bande original de jazz à tomber fait de ce film d'animation une œuvre qui traversera le temps avec aisance.
    Yves G.
    Yves G.

    1 498 abonnés 3 516 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 7 janvier 2021
    Professeur de musique dans un collège new yorkais, Joe Gardner a une passion, le jazz, et une ambition, rejoindre le groupe de Dorothea Williams. Alors qu'il est sur le point de réaliser son rêve, il est victime d'un accident qui le laisse pour mort. Son âme, en route vers l'Au-delà, réussit à s'échapper vers l'En-deçà, où les âmes à naître reçoivent une dernière formation avant de se voir délivrer le badge qui leur permettra d'arriver sur Terre. James se voit assigner la tâche de former 22, une âme particulièrement rebelle qui refuse de naître. Les deux personnages, aux intérêts symétriques, concluent un pacte : James profitera du badge de 22 pour réintégrer son enveloppe corporelle. Mais rien ne se passe comme prévu.

    Le dernier Pixar nous parvient enfin après un parcours bien chaotique. Sa sortie en salles était prévue l'été dernier. Repoussée à l'automne, elle fut finalement annulée à cause de la pandémie. C'est donc uniquement sur la plateforme Disney + que Soul est visible depuis le 25 décembre. Maigre consolation : à la différence de "Mulan", qui exige des abonnés à Disney + le paiement d'une séance spéciale, "Soul" leur est accessible sans obole supplémentaire.

    "Soul" est signé par Pete Docter, le créateur de légende des studios Pixar qui avait déjà écrit et réalisé "Monstres et Cie", "Là-haut" et "Vice-versa". On y retrouve sa patte. Comme dans ses précédents films, des questions métaphysiques y sont brassées : la vie après la mort, le sens de la vie, la vocation.... Comme dans ses précédents films, il relève le plus audacieux des défis : matérialiser l'immatériel, donner à voir ce qui ne saurait être vu.

    Mais l'alchimie ne fonctionne pas aussi bien dans "Soul" que dans "Là-haut" ou dans "Coco" qui avaient arraché des larmes à tous les spectateurs de la planète. L'émotion n'est pas au rendez-vous cette fois-ci.

    "Soul" se présente comme un film sur le jazz où on entend pas beaucoup de musique. Il se présente aussi comme un film sur l'âme qui s'englue dans un salmigondis New Age ni convaincant ni émouvant. Et il pèche par un dernier défaut : un scénario confus, mal séquencé, qui s'achève en queue de poisson, comme un coureur de demi-fond qui n'aurait pas su trouver le bon rythme.

    Ne mégotons pas. Soul a l'immense vertu de traiter un sujet original et ambitieux, loin des suites paresseuses auxquelles même Pixar s'est désormais converti. Il le fait avec une richesse visuelle assez bluffante, qu'il s'agisse des scènes new yorkaises ou de l'En deçà psychédélique. Mais dans la longue liste des chefs d'œuvre Pixar, il est à craindre que Soul pâtisse de la comparaison avec "Là-haut" ou "Coco" plus réussis.
     Kurosawa
    Kurosawa

    591 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 5 février 2021
    "Soul" est peut-être le plus beau film des studios Pixar depuis "Toy Story 3", car il est l'un des plus ambitieux, des plus complexes et des plus émouvants. Si le film bouleverse autant dans son final qui dévoile son "message", c'est parce que sa révélation, contrairement à ce que beaucoup disent, est assez inattendue. Il est en effet difficile d'imagine une issue aussi malickienne alors que la vision du monde déployée est très ordonnée et mathématique. Tout entre dans des boîtes, elles-mêmes rangées dans des casiers, disposés à leur tour dans de gigantesques allées : cette manière de classer les émotions, les sentiments et les âmes va à l'encontre d'un hédonisme qui éclot dans les dernières minutes du film. Alors, comment expliquer ce contraste ? Serait-il question d'une inexplicable incohérence ou d'un matérialisme non assumé ? Il faudrait plutôt voir ce retournement comme le reflet de la prise de conscience d'un personnage qui se met à définir son propre bonheur. Joe Gardner est professeur de musique et aime particulièrement le jazz, une passion qui serait, selon le cliché bien connu, sa "raison de vivre". C'est ce cliché que le film va prendre au sérieux en imaginant un pré-monde ou les âmes en formation ont besoin d'obtenir un badge magique pour descendre sur Terre, soit la preuve du moment où elles sont prêtes à occuper un corps et à le rendre heureux. Vision mécanique – voire simpliste – du bonheur, dont le film est parfaitement conscient, et qui va être remise en question dans une scène sublime où 22, une âme solitaire qui occupe à la suite d'une erreur hilarante le corps de Joe, se rend chez le coiffeur de ce dernier et expose avec naïveté la joie extatique de découvrir le monde. Plutôt que de passer pour un cinglé, Joe (c'est en tout cas à lui que pense s'adresser le coiffeur) se décentre enfin en évacuant son seul sujet de prédilection qu'est le jazz. C'est en écoutant le discours non pas d'un domaine qu'il ignore, mais la vie et le bonheur qu'elle procure d'un point de vue sensoriel que le coiffeur est ému : cette scène est aussi décisive pour Joe que pour le film, tous deux s'engageant alors dans une autre philosophie qui considère moins le bonheur comme déterminé par une passion, mais comme une stricte attention portée aux autres et aux éléments naturels les plus triviaux. En renouant avec la splendeur visuelle des meilleurs films Pixar et en complexifiant son concept plutôt que de l'arrêter à ses certitudes ("Vice Versa" symbolisait ce problème), "Soul" ressemble davantage à un autre film de Pete Docter, "Monstres et compagnie", qui dépassait lui aussi une construction du monde très cadrée pour atteindre l'émotion à travers la mise en scène des affects les plus élémentaires.
    tisma
    tisma

    298 abonnés 2 016 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 26 décembre 2020
    Des graphismes qui impressionnent d'années en années, un message qui vise directement notre petit cœur, des gags qui fonctionnent, des moments tendre, des moments touchant, voilà des ingrédients de films Pixar que l'on retrouve encore dans celui-ci ! Et puis, tout le mystère de l'histoire n'est ni dévoilé dans la bande annonce ni dans le synopsis pour garder toute la surprise et entrer dans une histoire trépidante, concise, et merveilleuse! Un petit bijou de fin d'année !
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