Pitch Black est l'exemple typique du film sans moyens qui peut exploser incontestablement un blockbuster surproduit mais fade. Pourtant, le résumé n'est pas si original : de la S-F assez lambda, pauvres voyageurs intergalactiques pris au piège sur une planète très lointaine etc. Le genre a dailleurs été quasi-abandonné à la fin des 80's tellement il a été surexploité. Mais l'atout du film reste la réalisation, ainsi que Diesel. Le réalisateur sait où il va, son histoire, sans être complexe, est bien menée, ça s'enchaine assez facilement, et il laisse de très bonnes empreintes visuelles, entre le bleu froid, et l'obscurité totale.
De son côté, Diesel incarne un personnage qui relève immanquablement l'interêt du film. En effet, Riddick est ce genre d'anti-héros que le spectateur prend l'habitude d'adorer au fur et à mesure du film. Fort, froid, calculateur, il a tous les attributs pour donner un sacré rythme et une dimension d'action à un film qui aurait pu se finir en survival mou sans lui.
Les bestioles sont très réussies, mention à Tatopoulos pour son boulot là-dessus. Certaines scènes sont tout bonnement épiques pour un film indépendant (coucher de soleil/duel nocturne...). Mais tout ne sera pas forcément génial : acteurs secondaires parfois décevants et peu crédibles, musique souvent absente, un manque d'ambiance réelle au film, tourné vers le groupe et Riddick. A noter aussi très peu de background sur les monstres, et les personnages (on sera au minimum). Bon pour construire la légende de Riddick, mais mauvais pour les dialogues parfois soupe.
Enfin je ne boude pas mon plaisir, car encore une fois, pondre un tel truc avec si peu de choses, c'est déjà une réussite incroyable. Donc 3/4, et non 2/4, pour l'ambition.