Quand tu es un jeune acteur qui trouve de bons seconds rôles mais que tu enchaîne Pitch Black et The Fast and the Furious, nul doute que tu vas devenir une star. C’est le cas de Vin Diesel.
Des jeunes acteurs qui ont été à la tête de deux films d’action en peu de temps, on en a vu beaucoup. Dernièrement, ce fut Taylor Kitsch, avec John Carter et Battleship. En est-il devenu une star interplanétaire pour autant ? Non, pour la simple et bonne raison que les films en question ne lui laissèrent pas autant de scènes importantes comme les deux précédemment cités pour le grand Vin Diesel. Connu auparavant pour sa stature de colosse dans des films plutôt calmes (Les Initiés ou la voix du Géant de Fer), Vin Diesel trouve dans Pitch Black un écrin parfaitement adapté à son talent de bouffeur d’écran. Car le film de David Twohy a beau être excellent, le seul qui en sort réellement grandi, c’est Vinnie (qui deviendra une star interplanétaire avec ce film).
En effet, si on retrouve quand même Radha Mitchell, Cole Hauser et surtout Keith David dans Pitch Black, c’est Vin Diesel qui crève l’écran, grâce à un scénario de David Twohy et des frères Wheat qui donne la part belle à l’anti-héros le plus classe depuis très longtemps. Tueur sanguinaire, méchant, caustique et sans pitié, Riddick est la principale raison pour laquelle Pitch Black marche autant. Mystérieux, doté des meilleures répliques d’un scénario qui ne s’arrête pas à la bienséance et qui possède quelques moments de bravoure impensables dans un film grand public (la découverte des menstruations d’une adolescente ou le dépeçage de très jeunes teenagers), le tueur nyctalope devient un héros contre sa volonté, sans jamais perdre son code de conduite et donc une figure passionnante, dont la lutte interne (doit-il survivre de son côté ou aider les autres passagers du vol ?) est la plus-value indéniable du film.
Heureusement pour lui, Pitch Black n’a pas que Riddick à offrir. Presque autant que Vin Diesel ou David Twohy, le véritable héros du film est David Eggby, dont la photographie du film est si originale et osée qu’elle aurait définitivement mérité une nomination aux Oscars. Sur la planète aux trois Soleils, il tente un éclairage métallique, qui sature constamment l’image, donnant réellement l’impression d’un autre monde. Tout ou presque est gris métallisé et renforce l’impression de malaise sur une planète où vivent des créatures franchement jolies, flippantes et parfaitement bien utilisées. Certaines scènes sont absolument fabuleuses, comme la mise à mort d’un personnage dans l’obscurité, avec un jet de lumière bref mais qui révèle une nuée de créatures prêtes à le dépecer. Dommage qu’elles ne soient pas toutes du même acabit et que certaines manquent un peu d’ambition.
Pitch Black prouve deux choses : qu’avec un peu d’inventivité, on peut faire oublier le manque de moyens et qu’on peut réussir un film avec un score fade et oubliable. Le meilleur Alien-like.