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    Tenet
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    Grégouch M
    Grégouch M

    51 abonnés 834 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 17 janvier 2021
    Dur de rédiger une critique sans avoir tout compris au film, pour ne pas dire rien du tout. C'est vraiment complexe et malgré les superbes acteurs, l'intensité du film, les effets spéciaux dingues, les questions sont trop nombreuses et que trop peu résolues.
    J'aime les films ou le réalisateur laisse un flou sur l'identité du héros ou la teneur de la menace (comme dans mission impossible 3 quand on ne sait finalement jamais ce qu'est 'la patte de lapin"), je trouve que les mystères sont réjouissants cinématographiquement, mais "Tenet" arrive au paroxysme du mystère, on y perd le plaisir pour se forcer à essayer de comprendre.
    traversay1
    traversay1

    3 531 abonnés 4 819 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 6 septembre 2020
    Durant sa première semaine d'exploitation française, Tenet a réalisé 40% des entrées, aplatissant sans vergogne la dérisoire concurrence. En tant que sauveur du cinéma en salles, Christopher Nolan se pose un peu là, fort de son image de virtuose du "blockbuster d'auteur". Sauver le monde, telle est la mission des héros du film, pas moins, ce qui donne idée de l'endroit où la barre est placée. Une prétention qui se retrouve dans le ton du long-métrage qui ne s'autorise aucune trace d'humour ni de poésie mais qui donne lieu à des dialogues volontiers abscons, censés nous expliquer pourquoi l'humanité est en danger et comment de gentils américains vont faire le maximum pour y remédier et contrarier les plans de méchants russes (les indiens sont au milieu et on a oublié les chinois, il est vrai qu'il faut préserver ce marché pour les recettes à venir). Passons sur l'inversion du temps qui sert de base au scénario, jamais clairement expliqué et qui permet ainsi à peu près tout et n'importe quoi, avec un éparpillement façon puzzle, au fil du récit. Ce qu'il faut savoir, comme certains personnages le répètent à plusieurs reprises, c'est que : "ce qui s'est passé, s'est passé." Cela, au moins, le commun des spectateurs mortels l'aura compris, sans décodeur. A vrai dire, toutes les théories quantiques et l'enfumage cérébral ne servent à Nolan qu'à nous servir, sur un plateau, une version pyrotechnique de James Bond, avec balade aux quatre coins du monde, fusillades en série, poursuites en voitures et autres joyeusetés, soulignées lourdement par une musique assourdissante. Et le côté humain dans tout ce chaos ? Pratiquement absent, seul l'attachement viscéral d'une mère pur son fils, anecdotique par rapport au reste, suggérant que ce cinéma-là a encore quelques sentiments derrière le grand spectacle de la vitesse et de la violence. Ouf.
    cortomanu
    cortomanu

    73 abonnés 414 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 15 septembre 2020
    D'une virtuosité totalement vide, Nolan poursuit sa filmographie déconstructviste. Scénario conçu par des geeks tombés dans la matrice quand ils étaient petits, dialogues écrits par des Bogdanoff en plein trip quantique... s'il n'y avaient quelques scènes violentes et visuellement surprenantes pour réveiller le spectateur, celui-ci s'endormirait pour échapper à l'ennui.
    Caine78
    Caine78

    6 650 abonnés 7 398 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 6 octobre 2020
    Au départ, j'étais impatient. Le nouveau film de Christopher Nolan est toujours un événement, et le voir revenir à la science-fiction avec ce projet aussi mystérieux qu'intrigant, forcément, c'était excitant. Et puis le confinement est arrivé : report de la date de sortie mais toujours autant de motivation, si ce n'est plus tant le mastodonte Warner est le seul titre-événement ayant le courage de sortir après le 11 mai. Les premiers retours sont alors arrivés : beaucoup de déception, y compris parmi les plus grands fans du cinéaste. La motivation redescend, traînant un bon moment (aussi pour des raisons professionnelles et la volonté de le voir sur un vrai bel écran (comprenez pas le cinéma de ma ville) avant de me décider, espérant être du côté des pro-« Tenet » tout en expliquant fièrement par la suite à quel point le scénario n'était pas si compliqué et que désormais, dès qu'on appelait au moindre effort intellectuel, il n'y avait plus personne pour répondre présent. Malheureusement, je suis loin, TRÈS loin de pouvoir le faire. Pire : je n'ai absolument RIEN compris (ou presque), et je crois même que c'est la première fois de ma vie que ça m'arrive à ce point-là. Dès la première scène (extrêmement efficace, au demeurant), j'étais un peu perdu, même si, pour le coup, c'est en grande partie volontaire afin de créer une étrangeté. Mais celle-ci s'enchaîne avec les explications « scientifiques » de Clémence Poésy, censées nous éclairer sur (presque) tout ce qui va suivre, sauf que je n'ai pas pigé un seul mot de ce qu'elle disait. Ça va trop vite, nous embrouillant plus qu'autre chose sur les questions de temps inversé, si bien que j'étais inquiet pour la suite : à raison. Le pire, c'est que j'ai très vite renoncé à comprendre quoi que ce soit, saisissant juste (et encore) les grandes lignes pour me concentrer sur le « show », éminemment imposant. Car Nolan reste Nolan, et point de vue formel, « Tenet » est un bulldozer lancé à 200 kilomètres/heures ne s'arrêtant jamais. Aucun temps mort, et pourtant pas tant de scènes d'action, ce qui permet de les mettre d'autant plus en valeur : spoiler: l'opéra, donc, le crash de l'avion, la course-poursuite sur l'autoroute, le combat inversé, l'assaut final
    ... Le problème, c'est que l'indescriptible flou autour des voyages temporels, de qui est qui, de qui fait quoi et pourquoi, contrôle quoi et comment (Andrei Sator (vaguement) excepté), a été un tel blocage pour m'immerger que je n'ai pas réussi à prendre beaucoup de plaisir, comprenant tout juste que tout ce que nous avions vu auparavant était en réalité spoiler: les conséquences de l'action du « commando futuriste » et que Neil se sacrifiait à la toute fin du film
    (et encore, après explications de quelqu'un qui est lui-même allé les chercher sur la toile). Après, j'ai du mal à croire qu'un réalisateur de cette trempe se soit à ce point désintéressé de son scénario. Il y a forcément des idées fortes, séduisantes, m'ayant échappé. Aussi, je n'exclus pas de le revoir un jour, quitte à m'arrêter sur certaines scènes, m'en imprégner histoire de voir la suite avec plus d'implication émotionnelle. Ce n'est toutefois pas bon signe qu'on en soit réduit à ce genre de pratiques pour comprendre (un peu) une œuvre, d'autant qu'il est évident que Nolan a cédé à certaines modes du moment pour l'occasion. Cet aspect sentimental avec l'amour d'une mère pour son fils (à ce titre, Elizabeth Debicki semble reprendre quasiment à la lettre son rôle dans « The Night Manager »!), cette volonté de ne jamais s'arrêter, de ne presque jamais prendre de pauses narratives, même très brèves, de proposer des personnages moins ambigus, moins complexes que d'habitude, une chanson très dispensable au générique de fin (cela peut paraître anodin, mais ça ne l'est pas tant que ça)... Au final, j'aurais pu mettre quatre ou six que ça n'aurait pas changé grand-chose. « Tenet » n'est pas un mauvais film. Il est même plutôt au-dessus de la moyenne des blockbusters contemporains et d'écrire que je me suis ennuyé serait mentir tant je n'ai jamais senti ces 2 heures 30 passer. Reste qu'on était en droit d'attendre plus d'un tel réalisateur. Certes, ses scénarii n'ont jamais fait dans la simplicité, mais j'avais toujours réussi à les suivre, les comprendre en grande partie. C'était justement ça (au-delà d'une impressionnante maîtrise technique) qui le distinguait des autres grosses productions. Là, ne reste que le plaisir des images (saisissantes), du son (impressionnant) et une ambition semblant démesurée sans qu'elle se concrétise jamais (ou presque) sous nos yeux : si même l'auteur de « The Dark Knight » et « Inception » n'est plus à la hauteur de sa réputation, il y a vraiment de quoi être inquiet pour l'avenir...
    Dandure
    Dandure

    167 abonnés 203 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 27 août 2020
    Attention cet avis comporte ce genre de: spoiler: mais euh...c'était quoi le plan du méchant en fait? Et comment le gentil a gagné au juste?
    Grande nouvelle: Nolan fait du Nolan! Comme à l'accoutumée, il met un point d'honneur à aborder des pitches pourtant originaux avec un sérieux assommant. Cette fois, il repousse les limites de l'abstraction et parvient à compliquer une histoire pourtant simple de "film d'action" ( spoiler: un agent doit stopper un trafiquant d'armes
    ) en aller-retour conceptuel plutôt brouillon.
    Au début, on ne sait pas trop ce qui se passe, à la fin, on n'a pas tout compris. Entre les deux, on est complètement perdu. Pourtant on a bien vu qu'il avait dégonflé les codes classiques des James Bond et autres missions impossibles. On pourrait trouver stimulant ces petits jeux de logique et se demander si au final, tout cela à un sens cohérent. Comme d'habitude, il faudrait regarder plusieurs fois le film pour comprendre ce qu'on a vu. Mais on ne va pas le faire. Déjà parce que le regarder à l'envers n'apporterait rien contrairement à ce que le titre laissait suggérer. Et puis parce, trop froid, trop moche, trop engoncé dans une esthétique militaro-béton-armé, Tenet n'a rien d'autre à raconter qu'une histoire basique de
    spoiler: gentil/méchant avec une princesse à sauver
    . Et c'est bien là le plus décevant. Jusqu'à présent les films de Nolan (Le prestige, Inception, Interstellar...) fonctionnaient comme des "films d'action" en trompe l’œil pour raconter une histoire autrement plus intime. Là, rien, aucune émotion, aucune histoire à raconter autrement qu'à travers les règles décidées et accessibles aux seuls Nolans. Bref, j'ai l'impression d'avoir vu le meilleur pilote possible d'une future série lambda.Pour rester dans la thématique, je voulais mettre 0, non chiffre qui se lit aussi bien à l'envers qu'à l'endroit. Mais ce n'est pas prévu. 2,5 ne rendrait pas compte de ma déception, 2 de mon exaspération de la promo du film, 1,5 de mon ennui pour un film incompréhensible de 2h30. Bon, bah 1.
    cinesylvain
    cinesylvain

    30 abonnés 215 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 30 août 2020
    Forcément de très nombreuses critiques déjà publiées pour ce film tant attendu en cette période si compliquée pour le cinéma... Quoi ajouter de plus: on est en face d'un grand film réalisé par un grand réalisateur avec au compteur plusieurs grands classiques, après Dunkerque qui m'avait laissé un peu sur ma faim pour un film de guerre et malgré ses qualités indéniables , notre metteur en scène revient à ses fondamentaux avec un budget très conséquent. Le résultat est bluffant, les 2H30 de film passent sans ennui, un rythme très voire trop soutenu, une interprétation sans faille et des scènes d'action d'anthologie, sans oublier la bande-son faisant intégralement partie du déroulé de l'histoire. Alors, pourquoi-pas la note maximale? Parce que malgré toute l'attention que l'on porte pendant la séance, difficile de ne pas décrocher par moment, de par la complexité du récit avec toute cette notion du temps, et du coup comme souvent annoncé ça et là, une deuxième vision s'imposerait...
    manoemanoe
    manoemanoe

    10 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 29 août 2020
    Affligeant...
    Je sais bien que j'aurais dû sortir avant, ne pas attendre la fin de ces interminables 2h30 ! Je ne sais pas ce que j'espérais...

    Les regards gênés des spectateurs à la sortie en disaient long, on sentait bien qu'il ne fallait pas trop demander aux gens ce qu'ils en avaient compris ! Les plus indulgents disaient "Je pense qu'il faut le voir deux fois !" Deux fois ?! Mais une est déjà de trop ! Si une histoire doit être racontée deux fois pour être comprise, ce n'est pas le spectateur qui a un problème, c'est l'histoire !

    Sincèrement, je pense que les acteurs eux-mêmes n'ont pas la moindre idée de ce qu'ils ont raconté. On a dû leur dire "Bon, dans cette scène, tu fais ça, tu dis ça, avec cet air-là ! Nan mais t'inquiète ! cherche pas à comprendre ! fais juste ce qu'on te dit !"

    Je ne m'étends pas plus, il y aurait pourtant beaucoup à dire : sur les personnages dont absolument aucun n'est attachant ni intéressant ; sur la bande-son tonitruante ; sur les dialogues faussement philosophiques censés de loin en loin donner une once de sens à tout ça sans y parvenir ; sur le petit clin d'oeil au "carré magique" de Pompéi (le carré palindrome, Sator Arepo Tenet Opera Rotas) : j'en viens à soupçonner Nolan d'avoir découvert et de s'être enflammé comme un dingue sur cette petite curiosité qui intéresse les élèves de collège le temps d'un cours sur l'éruption du Vésuve...

    Quant au mot "tenet", titre du film, sésame censé ouvrir des portes, en fermer d'autres, être "le précieux" et le danger tout à la fois, il n'est plus jamais dit de tout le film après cette scène (présente dans la bande-annonce) ? Peut-être que si, mais alors ça devait être pendant une de mes micro-siestes...
    Math719
    Math719

    181 abonnés 690 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 26 août 2020
    C'est un film avec moult rebondissements, mais honnêtement a force de vouloir perdre le spectateur et en faire un film compliqué on arrive à perdre le fil du film, et ça en devient ridicule ! Certaines scènes reste sympa, le scénario est vraiment trop spécial. Je suis pas rentré dedans...
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 347 abonnés 4 137 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 2 septembre 2020
    “Memento” se lisait à l’envers, “Inception” nous invitait au plus profond de notre subconscient, “Interstellar” offrait une dimension parallèle, tandis que “Dunkerque” se composait de plusieurs repères chronologiques. “Tenet” va encore plus loin. Christopher Nolan aime jouer avec le temps et son titre “Tenet” nous donne déjà de nombreuses pistes. Ce palindrome fait partie du carré magique Sator composé de quatre autres mots. Ensemble, les mots peuvent être lus de haut en bas, de bas en haut, de gauche à droite et de droite à gauche.
    Dans “Tenet”, une technologie du futur basée sur la radioactivité permet d’inverser le temps. A la suite d’une mission à l’Opéra (tiens encore un mot du carré Sator) de Kiev, un agent secret de la CIA sans nom, joué par John David Washington, est recruté par une organisation secrète dans le but d’empêcher la Troisième Guerre Mondiale provoquée par le méchant Sator. Il va collaborer avec Neil, joué par Robert Pattinson. Tous les deux vont découvrir le principe d’inversion, des balles inversées et des tourniquets permettant de faire ce dangereux voyage.
    Dès le début, une scientifique demande au protagoniste, et au spectateur par la même occasion, de ne pas chercher à comprendre, mais de ressentir. Bien entendu, nous allons faire l’inverse et le réalisateur s’amuse à distiller de nombreuses fausses pistes et de vrais indices dans l’intrigue pour nous faire réfléchir si nous sommes dans le passé, le présent ou le futur.
    Entre explosions, bagarres, destructions d’immeubles, courses poursuites en voiture. Christopher Nolan nous donne parfois l’impression d’être dans un film de Michael Bay. Le réalisateur aurait très bien pu nous offrir un drame avec le même principe, mais on a bien compris qu’en faire un film d’action était plus spectaculaire afin de toucher un public plus large. Aussi, ces nombreuses séquences à sensation, sont l’occasion de nous faire perdre le fil de notre réflexion, comme si la consigne du début revenait sans cesse.
    Nous sommes un peu sceptique face à cette intrigue illusoire présentant des personnages aux profils creux. Mais comme à chaque fois, les films de Christopher Nolan méritent plusieurs lectures et finissent par s’apprécier dans le temps.
    D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
    Citrouilleman
    Citrouilleman

    75 abonnés 602 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 29 août 2020
    Un film d'action, science fiction au scénario abracadabrant dans lequel je me suis perdu avec ces nombreux aller-retours temporels et mouettes qui volent à reculons. La réalisation est très bonne et les scènes d'action spectaculaires mais l'interprétation est froide et sans âme. Peut-être faut-il un second visionnage pour comprendre toutes les subtilités du scénario ? Est-ce un palindrome cinématographique comme le suggère le titre où la fin serait le début ?
    Stephen B
    Stephen B

    38 abonnés 31 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 26 août 2020
    Le pire des films de Nolan de loin.
    Pour peu que vous ayez encore 4 ou 5 neurones fonctionnels dans le cerveau vous devriez vous dire tout au long du film "bon dieu qu'est ce que je fous là ?"
    Scenario vraiment faible noyé dans du bruit tant visuel que sonore. Des non sens et incohérences flagrantes. Une mise en scène médiocre, avec évidemment un plus pour la scène de gueguerre avec des figurants qui n'ont aucune idee de ce qu'ils doivent faire (vraiment j'ai ri pendant le film) et des acteurs qui ne font pas mieux.

    Mais bon le plus affligeant reste les incohérences temporelles, des choses créées pour fonctionner dans un sens mais dans le sens inversé n'ont aucune raison d'être et vis versa. Bref Nolan cherche a noyer le poisson avec des dialogues pseudo techniques en version gipsy de snatch histoire que personne n ai réellement le temps de vraiment écouter les anneries sorties, et des scènes brouillonnes et en quasi accélérées dans le même but.

    Bref Nolan a fait un film pour faire un film sur son nom en vogue. Clairement sans aucun effort sur un scénario qu'il a dû envoyer aux producteurs sous cette forme :

    Nolan: "Un chevalier des temps modernes qui se bat pour sauver le monde parceque c'est le meilleur de tous les chevalier mais c'est un chevalier, alors il y a une jolie dame a sauver."

    Producteurs: "Shut up, Take my money son !"
    T-Tiff
    T-Tiff

    91 abonnés 1 181 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 août 2020
    Il est particulièrement difficile de noter "Tenet", le nouveau film de Christopher Nolan, qui risque de profondément diviser les critiques. Par ailleurs, le film sort dans un contexte très particulier. En effet, il représente la première grosse sortie au cinéma depuis le début de la crise du coronavirus. Toute l'industrie du cinéma a donc les yeux rivés vers "Tenet", qui fera probablement un score au box-office plus faible que celui qu'il aurait pu faire en temps normal, mais qui a la lourde tâche de faire retourner les spectateurs dans les salles de cinéma. En tout cas, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il faut voir "Tenet" au cinéma. Ce film est la quintessence de la filmographie de Nolan, qui nous propose ici un nouveau concept temporel par lequel certains objets n'avancent pas dans le temps mais reculent. Difficile donc de trouver le sens de l'œuvre, puisque celle-ci en a deux, l'un avançant, l'autre reculant... Nolan a volontairement rendu son film incroyablement complexe, avec des séquences s'enchaînant les unes après les autres sans vraiment faire de liaisons expliquant la transition. Ainsi, le personnage principal, ou Protagoniste, se retrouve presque malgré lui transporter d'un bout à l'autre du monde, sans que ni lui ni le spectateur n'aient vraiment le temps d'assimiler ce qui lui arrive. Il est incarné par un bon John David Washington accompagné par l'excellent Robert Pattinson, Elisabeth Debicki et Kenneth Branagh, mais aussi Michael Caine, le temps d'une scène, parce qu'on est bien dans un film de Nolan. Le plus gros défaut du film vient probablement des relations entre les différents personnages, qui sont souvent peu crédibles. Pour le reste, Nolan nous donne à voir une œuvre unique, mêlant le film d'espionnage avec la science-fiction. Les scènes d'action sont incroyablement bien filmées, et le final explosif est étourdissant, avec une musique très rythmée de Ludwig Göransson qui remplace Hans Zimmer. Globalement, on ne voit absolument pas passées les deux heures et demie de film, nous restons scotchés à notre fauteuil devant "Tenet", qui souffre toutefois des défauts inhérents globalement au cinéma de Nolan et spécifiquement au concept de ce film. "Tenet" est toutefois un film qu'on prend un réel plaisir à découvrir, profondément innovant, et passionnant de bout en bout. Est-ce que ce sera suffisant pour sauver le cinéma ?
    Nicolas S.
    Nicolas S.

    91 abonnés 1 548 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 30 août 2020
    Nolan, véritable amoureux du cinéma, a pris le risque de sortir son film dans cette période incertaine pour les salles de cinéma. Une telle initiative devait être soutenue et j'ai donc pris ma place de cinéma.

    Je me suis ainsi retrouvé devant un film d'action très efficace. Le montage est au cordeau, la mise en scène des combats est prenante, les courses en voitures sont folles, etc ... Mais surtout, Nolan n'a pas hésité à se passer d'effets spéciaux pour certaines scènes qui sont pourtant parmi les plus énormes en termes de logistique.

    On retrouve dans "Tenet" la patte du réalisateur : une musique omniprésente, une obsession pour le temps et les casses-têtes et des acteurs talentueux. "Tenet" est éminemment personnel. C'est son film d'espionnage à lui. Avant peut-être un James Bond ?

    En tout cas, le choix de John David Washington et de Robert Pattinson est payant : ces deux excellents acteurs ont trouvé une certaine alchimie dans leur jeu. Leur duo fonctionne.
    J'émettrai plus de réserves sur Elizabeth Debicki qui ne bénéficie pas d'un personnage très intéressant. D'une manière générale, les personnages féminins sont assez transparents dans ce film.

    De même, le scénario est intéressant mais l'idée de base est trop complexe à tenir sur le long terme et certaines erreurs apparaissent vite. Donc j'oscille entre me dire que c'est une bonne idée et en même temps me dire que l'exécution ne pouvait être que bancale.

    Malgré cela, "Tenet" m'a tenu éveillé tout du long et je me suis régalé avec ses scènes d'action. Cela valait bien un ticket de cinéma.
    lhomme-grenouille
    lhomme-grenouille

    3 323 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 30 août 2020
    Il y a quelques semaines de cela je revoyais « Inception » et j’écrivais ceci :
    « A bien tout prendre, pour moi, il n’y a qu’un seul vrai problème à cet « Inception » (mais de taille) : c’est la surcharge. […] Et c’est vraiment dommage, parce que s’il y avait eu moins d’action, moins de règles, moins de personnages, moins d’arcs narratifs et d’escaliers de Penrose, peut-être qu[e Christopher Nolan] aurait pu davantage développer le propos de ce film… »

    Si je précise cela d’entrée avant de vous parler de ce « Tenet » c’est bien évidemment tout d’abord pour le plaisir de m’auto-citer, mais c’est aussi et surtout parce qu’ « Inception » c’était il y a dix ans.
    Déjà, dix ans plus tôt, le cinéma de Nolan avait ce côté surchargé, bavard, bruyant, ampoulé qui fait que beaucoup l’adorent tandis que d’autres le détestent cordialement.
    Et pour ma part, même si aujourd’hui ces kilotonnes de fioritures amenuisent quelque peu mon entrain, je continue d’adorer « Inception ».
    Je continue de l’adorer parce qu’à côté de ça il y avait dans ce film un sens de la mise en scène absolument magistral ; parce qu’à côté de ça il y avait aussi un propos fort intelligent et brillamment conduit ; et surtout parce qu’au milieu de tout ça savaient jaillir de temps en temps de vrais moments d’humanité comme je les aime tant au cinéma.
    Autant de qualités que j’aurais aimées retrouver dans « Tenet ».
    Autant de qualités qui, selon moi, manquent désespérément à l’appel…

    Car il a fallu que, comme un hasard malheureux, le héros de ce « Tenet » résume à lui-seul et malgré lui le parcours de Christopher Nolan en tant qu’auteur avec ce film.
    Alors qu’il pense avancer à toute vitesse, en fait il passe son temps à reculer, et chaque action accomplie ne s’avère être au final qu’un sabordage de ce qui avait été entrepris précédemment.
    Ainsi, pire qu’une simple annulation de ce que fut jadis le cinéma de Christopher Nolan, « Tenet » se pose davantage comme un terrible surplace fastidieux qui non seulement fatigue beaucoup, mais qui en plus ne mène nulle part (…ou du moins pas très loin).

    Quel terrible mal que celui qui touche Christopher Nolan…
    Voilà un homme qui, par hasard et talent, s’est retrouvé à faire une jonction assez irréelle au sein du monde du septième art : celle du spectacle et de la réflexion ; celle du blockbuster et du cinéma d’auteur. Et non content d’avoir créé un monde, il a fallu que cet homme se lance dans le pari fou de reproduire cet exploit tous les deux ou trois ans.
    C’était visiblement trop pour un seul homme.
    Trop rapide. Trop gros. Trop ambitieux.
    Trop tout.
    Et avec ce « Tenet », Nolan apparait comme un cinéaste dont la cadence de travail est si échevelée qu’il ne semble même pas s’être rendu compte qu’il était en train de perdre le fil de son propre cinéma.

    Déjà le prologue annonce tous les problèmes à venir.
    On a à peine le temps de poser un lieu que déjà tout se précipite.
    L’action est lancée de manière échevelée. Les informations s’enchainent tellement vite que beaucoup sont amenées à nous échapper.
    Il se trouve d’ailleurs que le hasard de mes séances ciné m’a amené à voir ce prologue trois fois avant de le redécouvrir une quatrième fois en amorce de la projection de ce film en intégralité. Eh bien malgré cela, encore à la quatrième fois, j’ai découvert et compris de nouvelles choses.
    Et attention je ne parle pas de détails hein ! Je parle de plans qui sont censés nous faire comprendre de quoi – *grosso modo* – il est question.

    spoiler: (Moi par exemple je n’avais pas grillé au premier visionnage que les Américains n'avaient choisis leur écusson sur leur manche qu’APRES avoir observé celui présent sur les véhicules de police fraichement arrivés sur les lieux. De la même manière qu’encore au quatrième visionnage, je n’ai toujours pas vraiment compris qui était avec qui, qui était où, qui cherchait à faire quoi, qui pose des bombes et pourquoi, etc…)


    Alors peut-être est-ce parce que je suis devenu vieux, mais moi, entre ce montage trop serré, ces informations trop nombreuses et cette musique omniprésente et très grossière, j’ai galéré.
    Pire j’ai eu l’impression de toujours courir après un train.
    Les choses allaient tellement vite que je ne prenais même pas le temps d’apprécier ou de m’imprégner.
    J’étais en stress permanent.
    Je ne profitais pas.

    Alors certes, ce n’est pas le premier film de Nolan à être construit comme ça. C’est vrai.
    Mais de la même manière qu’ « Inception », « Dark Night Rises » et « Interstellar » ont eu tendance à accélérer la machine par rapport aux premiers « Memento », « Batman Begins » ou « Prestige », ce « Tenet » passe encore à la vitesse supérieure pour – à mon sens – perdre tout équilibre et toute raison.
    Ça va trop vite. Il y a trop de péripéties. Trop d’informations.
    Et si le premier quart d’heure qui succède au prologue tient encore la route, prenant la peine de ménager quelques (très) petites pauses le temps de laisser s’installer un univers et un mystère, le reste se transforme très vite en un condensé indigeste de ce que Nolan sait faire de pire.

    Comme persuadé que la richesse de ses univers ne dépend que de la quantité de mystères qu’on y trouve, Nolan a mis les bouchées doubles sur ce « Tenet » jusqu’à l’écœurement.
    Ah ça il y en a des personnages à connaître, des lieux à visiter, des règles à maitriser, des détails à saisir, des péripéties à enchainer ! Mais comme le temps presse (ce qui prêterait presque à sourire quand on sait qu’encore une fois chez Nolan ce film dépasse les 2h30) alors on compacte tout.
    Pas de temps mort. Pas le temps de poser les personnages. Pas le temps de poser les atmosphères. Pas le temps de poser les tensions.
    Chaque scène se réduit très vite qu’à une éternelle logorrhée d’informations qui ne prend jamais corps. Et le pire c’est que, me concernant, la moitié du temps (et je suis gentil) je ne savais même pas pourquoi le héros se trouvait là, à parler avec cet énième personnage, ni même ce qu’il cherchait à obtenir de cette conversation.

    spoiler: (Le pompon fut pour moi l'attaque du port franc d'Oslo. Durant tout le moment de planification - mais aussi durant toute l'attaque ! - je me suis demandé « mais en fait ils font ça pourquoi exactement ? » Or ce ne fut qu'une fois toute la scène terminée que le film m'a enfin donné la réponse dans la bouche de son protagoniste principal : « Moi à la base je n'étais venu que pour trouver un tableau ! » Une réponse qui a très rapidement généré chez moi une autre question : « Mais pourquoi il le voulait ce tableau ? C'est quoi son intérêt par rapport à cette guerre inversée ? » Une question qui devait être certainement de trop puisqu'à celle-là, jamais le film n'apporta de réponse. Un comble tout de même...)


    Dans ce film, le précepte est la précipitation.
    Pas le temps de mâcher ni même de digérer.
    Les scènes s’enchainent en mode « bon c’est pas tout ça… »

    Le pire, c’est qu’arrivé à la moitié du film – et alors que j’observais cet enchainement frénétique de scènes sans entrain ni passion – j’ai eu le malheur de faire ce triste constat : malgré le fait que j’ai assisté à…

    spoiler: …un attentat dans un opéra, à une intrusion furtive au sein d’une résidence privée à Mumbai, à un détournement de Boeing, au rapt d’un tableau, à de la castagne avec des gros bras russes, à une course de trimarans et à une prise d'assaut de convoi militaire…



    …j’ai eu l’impression – malgré tout ça – que je n’avais finalement assisté à rien de significatif.
    Non seulement je me suis dit que des personnages étaient clairement inutiles et auraient pu être effacés de l’intrigue pour gagner en clarté et en temps…

    spoiler: (Au début du film c’est notamment ce que je me suis dit au sujet de Priya, qui ne sert clairement à rien. Et le pire c’est ce que la fin me confirmera. Verdict que j’ai par la suite étendu à d’autres personnages eux aussi totalement facultatifs comme Mahir, Crosby, Victor ou Laura. Tous existent si peu dans ce film qu'ils auraient pu être fusionnés en un seul et unique personnage sans que cela ait de réelle incidence sur l'intrigue. D'ailleurs avec le recul j'en viens même à me demander ce qu'apporte vraiment le personnage de Kat à l'intrigue, à par celui d'être la pauvre demoiselle en détresse.)



    …Et ce triste bilan s’est avéré également valable pour certaines péripéties.


    spoiler: …Parce qu’à bien tout prendre, ce prologue dans l’opéra de Kiev il ne sert à rien. Au final il s'y passe peu de chose. On sauve un agent dont on ne sera plus rien. On élimine des terroristes dont on ne reparlera plus. On pose des bombes mais au final on ne sait même pas pourquoi. Le peu de choses qui s’y passent et qui se révèlent par la suite utiles à l'intrigue pouvaient clairement être transposées dans une autre scène. On aurait même pu penser une autre scène d’introduction capable d’amener plus clairement certains personnages (moi, après quatre visionnages du prologue, je ne suis toujours pas sûr de comprendre qui est vraiment le héros à la base) tout en sachant amener plus rapidement certains éléments-clefs de l’intrigue, comme Sator ou les tourniquets par exemple.


    Et le pire dans tout ça, c’est qu’alors que je listais tout le superflu qui était présent dans cette première moitié de film, je constatais en parallèle de ça à quel point le cœur d’intérêt de l’intrigue était totalement laissé de côté.

    spoiler: (Bah oui, parce que l’air de rien, pendant tout ce temps où on discute de tableaux, où on détourne des avions et où on s'amuse à faire des tours de bateaux, eh bah cette histoire d’objets inversés, elle tombe un peu aux oubliettes. En gros à part cette apparition inopinée du "double" du héros lors du braquage à Oslo, on n'a rien à se mettre sous la dent. Aucune explication ni aucune information à ce sujet tandis qu'au parallèle on multiplie les scènes pour nous expliquer que Sator c'est vraiment pas un gentil mari. Paye ton sens des priorités et de l'équilibre !)




    C’est terrible à dire mais au bout du compte, la seule chose à dire concernant l’écriture de « Tenet » c’est qu’elle est mal gaulée. Mais vraiment mal gaulée…
    C’est mal gaulé parce que ça n’a pas su évacuer le superflu au profit de l’essentiel.
    C’est mal gaulé parce que ce n’est pas clair. Des informations *popent* tout le temps dans tous les sens sans qu’à aucun moment la mise en scène ne sache nous les faire hiérarchiser.
    Et le pire c’est que c’est aussi et surtout mal gaulé parce que, parfois, ça n'a juste pas de sens.

    spoiler: (Je pense notamment à la plupart des scènes en temps inversé. Entre Sator qui refait sa conversation une fois passé le tourniquet, le héros qui se tire sur lui-même dans l’aéroport (mais pourquoi ???) ou bien encore les voitures qui font la course-poursuite à l’envers (alors que bah non, ça non plus ce n’est pas logique au regard de la séquence en inversé) : tout ça ne tient pas la route au regard de la propre logique du film ! Et je suis gentil, je ne parle pas du moment où le héros décide de céder la mallette de plutonium à Sator en échange de la vie de Kat alors que - de 1 - il avait affirmé plus tôt à Neil qu'il était prêt à sacrifier femmes et enfants et que - de 2 - Kat, au fond, il ne la connait pas ! Pourquoi serait-il attachée à elle à ce moment là du film franchement ???)



    D’ailleurs, de tous ces points, c’est sûrement le dernier qui, pour moi, est le plus révélateur du naufrage que constitue ce « Tenet » au regard du reste de la filmographie de Nolan.
    Ce film développe un univers qui n’est même pas cohérent avec lui-même.
    Et si je peux encore entendre qu’il y avait dans « Inception » ou « Interstellar » quelques détails sur lesquels on était en droit de se poser des questions, il n’empêche que, pour l’essentiel, concernant ces deux films, ça se tenait.
    Mais là, par contre, dans « Tenet », malgré la plâtrée de règles qu’on se bouffe à longueur de film, l’intrigue passe son temps, soit à se contredire, soit à se contorsionner pour éviter que ça coince, voire même parfois à oublier de préciser certaines règles qu’on se retrouve à devoir déduire par soi-même.
    Et la pilule a pour ma part d'autant plus de mal à passer que j'ai l'impression que Nolan a préféré jouer la carte de l'enfumage pour masquer tout ça au lieu de vraiment réfléchir à rééquilibrer son édifice scénaristique.

    ...Et oui, pour ceux que ça surprendrait, je l'ai dit.
    J'ai utilisé le mot que les adorateurs de Nolan ont toujours proscrit de leur vocabulaire le concernant : l'enfumage.
    Vraiment ça me coûte de le dire, mais à bien tout prendre et à bien tout démêler, le bilan de ce « Tenet » se révèle pour moi sans appel.
    Une fois qu'on a bien tout en main et qu'on se pose la question de la fonction de chaque chose, de l'aboutissement de chaque arc, et de la finalité de tout cet édifice, on se rend compte qu'il y a dans tout ça beaucoup d'esbroufe pour pas grand-chose.


    spoiler: Alors d'accord c'est joli les raids menés par des soldats inversés. Mais concrètement ça sert à quoi ? C'est quoi l'intérêt d'une prise en étau temporelle ? Encore maintenant, quand je repense à la bataille finale, j'ai du mal à comprendre en quoi c'était plus pertinent d'envoyer deux bataillons aux temporalités inversées lors de la bataille finale plutôt que deux bataillons normaux. On pourrait même d'ailleurs se poser la même question pour ce qui est de toute action inversée. Car au fond, on vire ça du scénario et on le remplace par de banals voyages dans le temps en mode « Doc et Marty », au fond ça ne change rien du tout à l'affaire. Pire encore : allons plus loin dans le raisonnement et virons carrément le principe d'inversion du scénario. Qu'obtient-on ? ...Ô surprise on retombe sur du banal James Bond avec un gentil, un méchant, un monde à sauver et une bombe à désamorcer... Et tout ça l'esbroufe en moins.



    Et toute la tragédie de « Tenet » se trouve résumée à ça : quand on vire le principe central qui est au cœur de l'intrigue, le film vit toujours. Il est même plus lisible et plus simple.
    Certes, l'intrigue devient dès lors atrocement banale - à la façon de n'importe quel James Bond - mais fondamentalement parlant l'intrigue reste viable.
    Imaginons un seul instant qu'on fasse la même chose avec « Inception ».
    Virons le principe des rêves dans le rêve qu'on infiltre afin de contaminer l'esprit du rêveur, est-ce que la scène du réveil de Fischer dans l'avion est toujours possible ?
    Est-ce que la scène de Cobb et de ses enfants avec la toupie qui tourne sur la table est encore possible ?
    En d'autres termes : est-ce que ces scènes peuvent encore avoir le même sens et la même signification si on remplace le concept d'infiltration des rêves par quelque-chose de plus terre-à-terre ?
    La réponse - je pense - sera évidente pour tout le monde : c'est non.
    Car l'inception, dans « Inception », c'était le cœur du propos ; c'était la finalité du cheminement du spectateur à l'intérieur de l’œuvre.
    Alors que dans « Tenet », le « précepte », il débouche sur quel propos ? Il nous fait cheminer jusqu'où ?

    Chercher un propos dans « Tenet », franchement, c'est clairement se fatiguer pour pas grand-chose.
    Au-delà des quelques discours fumeux que peuvent parfois s'échanger le protagoniste et son antagoniste il ne reste à la fin qu'une seule et maigre idée :


    spoiler: ...celle que les bombes les plus efficaces - celles qui font vivre le monde - ce sont celles qui n'explosent pas. Ainsi, les vrais héros du monde sont forcément les héros de l'invisible, car si le monde tient encore debout, c'est grâce à eux.



    Et l'air de rien, quand on connait la propension qu'a Nolan à toujours tisser des parallèles entre ses héros et sa posture de réalisateur, je trouve ça quand-même assez faiblard et surtout un tantinet mégalo...

    spoiler: (Parce que bon, cinématographiquement parlant, ce héros de l'invisible qui maintient le monde fictif en vie, c'est le réalisateur lui-même. En d'autres mots, Nolan se pose comme un protagoniste-dieu sans qui ce monde ne tient pas. Personnellement je trouve ça gonflé de la part d'un mec qui n'a cessé de saborder son œuvre à force d'artifices superflus. En guise d’efficacité de l’auto-fellation, on repassera.)


    Du coup, après avoir dit tout ça, reste-t-il malgré tout quelque-chose à tirer de ce « Tenet » ?
    Bah oui… Tout de même… Et le contraire aurait été étonnant de la part d’un gars comme Nolan.
    C’est même d’ailleurs ça qui rend ce film si frustrant.
    Il y avait clairement là-dedans de quoi faire rêver.
    L’intrigue de base était excitante et laissait augurer d’un univers assez incroyable.
    De même que - comme déjà dit précédemment - toutes ces scènes mixant deux temporalités ont eu ce mérite de produire de belles images assez originales et efficaces visuellement.
    Enfin, quelques détails visuels de l’intrigue comme ces tourniquets ou ces bataillons procédant à des attaques en étau temporel avaient un potentiel assez fou.
    Mais bon, de cette guerre tant promise on ne verra finalement rien.
    Quant à l'intrigue elle sera souvent gâchée par des effets vraiment téléphonés.

    spoiler: (Le pompon fut pour moi l'attaque du port franc d'Oslo. Durant tout le moment de planification - mais aussi durant toute l'attaque ! - je me suis demandé « mais en fait ils font ça pourquoi exactement ? » Or ce ne fut qu'une fois toute la scène terminée que le film m'a enfin donné la réponse dans la bouche de son protagoniste principal : « Moi à la base je n'étais venu que pour trouver un tableau ! » Une réponse qui a très rapidement généré chez moi une autre question : « Mais pourquoi il le voulait ce tableau ? C'est quoi son intérêt par rapport à cette guerre inversée ? » Une question qui devait être certainement de trop puisqu'à celle-là, jamais le film n'apporta de réponse. Un comble tout de même...) 0


    Quant à cet univers visuel, au final Nolan se montre finalement si peu inspiré à nous le mettre en couleur (notamment avec cette photo assez sombre), en musique (certains passages musicaux sont clairement lourdingues) et en mouvement (avec vraiment peu d’inspiration en termes de mise en scène) que pour ma part j’ai vraiment eu du mal à vraiment en profiter.

    Alors oui, tout n’est pas à jeter.
    Ce n’est pas atroce. Loin de là.
    Mais bon, tout ça pour ça quoi au final ?…
    Moi Nolan je l’aime bien ce gars-là.
    J’aime sa posture. J’aime son audace. Et surtout j’aime à penser que son principal défaut a toujours été de chercher à trop en faire ; de vouloir trop nous en donner…
    Seulement voilà, avec ce « Tenet » on n’est clairement plus au temps de l’excès de générosité au sein d’une œuvre intelligente et maitrisée comme pouvait l’être « Inception ».
    Parce qu’au fond « Tenet » n’est ni intelligent, ni maitrisé.
    Ça peut certes être créatif et généreux parfois, mais que pèsent ces deux qualités quand celles-ci sont décantées et noyées dans une centrifugeuse chargée comme un mulet ?

    Avec « Tenet » une évidence me saute désormais aux yeux : Nolan a besoin de lever le pied, d’arrêter, et de regarder en arrière.
    Car vouloir courir tous les deux ans vers de nouveaux horizons cinématographiques c’est bien, mais encore faut-il s’assurer qu’à force de tourner en rond chaque pas fait ne contribue pas petit-à-petit à creuser sa tombe…
    L'Effet Mer M
    L'Effet Mer M

    27 abonnés 3 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 27 août 2020
    Jamais compris le principe du "moins je comprends, plus le film est bon".
    Alors je vois déjà en soirée des potes geeks qui s'improviseront experts en voyage spatio-temporels, maintenir fermement que c'est un grand film et du grand cinéma, mais non... c'est vide, y'a aucune histoire, les acteurs sont mauvais, les mauvais poncifs sont présents: méchant russe, fin du monde évitée de justesse par notre héros...
    Nolan ne comprend même pas ce qu'il filme et évite son.sujet car rien ne tient dans ce film et heureusement que les pirouettes scientistes existent pour donner une pseudo consistance... bref c'est mauvais.
    L'ambition de faire un film inversé etait intéressante, mais le scenario et la mise en scène ne met jamais cette tentative en avant.
    Reste juste pour se consoler les images efficaces et le côté action, mais les pseudos messages philosophiques à gros sabots sur 'la vie ne vaut pas d'être vécues dans un monde que l'on a détruit' et 'seul l'amour peut sauver le monde' ont fini de rajouter d'achever un produit bien commercial vide de sens et d'intérêt.
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