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Un visiteur
4,5
Publiée le 20 juin 2012
Henri Georges Clouzot est sans conteste l'un des réalisateurs les plus marquants du cinéma français et une fois de plus il le prouve en réalisant cet excellent film qu'est Le Salaire de la Peur" Ce film est un parfait mélange d'action et d'aventures porté par un Yves Montand encore jeune à l'époque et un Charles Vanel qui avait déja acquis son statut de vedette. Le dénouement est tragique.
Chef-d'oeuvre surprenant par son intemporalité et sa force, Le salaire de la peur nous plonge au coeur de l'absurdité des hommes et des situations qu'ils provoquent. Truffé d'acteurs géniaux, de répliques et de scènes cultes ; le réalisme étouffant de cette tragique "anecdote" nous enveloppe carrément et l'immersion est telle que la tension devient palpable, voire génante parfois. Un coup de coeur pour ce grand film. spoiler: malgré la fin téléphonée, bien que quasiment inévitable
Décidément, Henri-Georges Clouzot était l'un des (très) grands du cinéma français. Existe-t-il plus percutant pamphlet contre la corruption de l'argent? Fiévreux, mené de main de maître, «Le Salaire de la Peur» n'a pas démérité la moisson de prix qu'il a reçu, qu'ils récompensent la mise en scène ou l'interprétation. Tout concourt à en faire un grand film : une réalisation au sommet (Hitchcock fait bien pâle figure à côté), un montage exemplaire, des acteurs exceptionnels (Charles Vanel!), un scénario dense et extrêmement bien exploité, une ambiance électrique et étouffante, parvenant à nous faire ressentir la moiteur d'une Amérique Latine fantasmée et la mort planant au-dessus de ces types aveuglés par leur paie de 2000 misérables dollars, au regard de ce qui les attend. Les hommes sont donc prêt à tout pour de l'argent... Que ce soient les américains spoliant les indigènes locaux de leurs ressources et de leur force de travail dans un mépris total, ou les 4 conducteurs chargés de mener à terme leur stock mortel de nitroglycérine. Le suspense est à son comble et la noirceur du récit lui donne une force étourdissante, un charme incisif et indéniable. Mais ce serait gravement sous-estimer Clouzot que de ne voir en lui qu'un misanthrope. L'humanité de ses personnages viciés par l'appât du gain est tout à fait bouleversante, renforcée par l'admirable jeu des acteurs et des répliques pleines de mordant, si bien que l'on se prend rapidement à craindre pour leur vie avec eux. On est véritablement absorbés par l'histoire, fascinés par cette épopée insensée avec pour seules finalités le fric ou la mort. Un chef-d'oeuvre caustique, sombre et intense. Du grand cinéma, assurément. [3/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
Enchaîner les plans le plus rapidement possible, garder toujours l’accélérateur au plancher, multiplier les effets spéciaux, réduire le sens d’un film à un seul concept : la vitesse. Citius, altius, fortius, la rengaine est la même depuis les temps olympiens et a encore de beaux temps devant elle... Raison pour laquelle les frondeurs nous sont essentiels et qui explique pourquoi Le salaire de la peur n’est pas prêt de vieillir. Car le film de Clouzot, c’est l’anti- " Speed ", cette lassante histoire de bus menacé d’explosion si l’aiguille de son compteur descend trop bas. Sa première partie, dans laquelle Clouzot dessine avec précision les personnages principaux, est même d’une lenteur déroutante. Et puis tout d’un coup, le rythme s’emballe: celui du film, implacable, mais pas du camion, obligé, en raison d’un problème mécanique, de rouler le plus lentement possible afin d’éviter toute secousse. Le décalage est saisissant. Alors que dans " Speed ", chaque instant est directement avalé par le suivant, Clouzot tient suspendue chaque seconde, la chargeant d’une formidable intensité dramatique. Puisque le camion n’avance presque plus, c’est la peur qui, grâce à une réalisation magistrale et des acteurs excellents (Charles Vanel recevra d’ailleurs le Prix de la meilleure interprétation masculine), devient le véritable moteur du film. La peur des conducteurs comme celle des spectateurs, tous victimes du talent de Clouzot et de son cynisme sans pitié.
Ce film est un classique du cinéma de Clouzot et on y trouve tout les symbole de la vie d'un homme. La vie vu par Clouzot, à travers une histoire d'aventure. Ce film allie à la fois cinéma d'auteur avec un point de vue très métaphorique et très précis sur la vie mais aussi cinéma d'action, d'aventure, de suspense...
Le film sans doute le plus célèbre d’Henri-Georges Clouzot. On connaît par cœur l’histoire reprise en 1977 par William Friedkin dans « Le convoi de la peur ». Pourtant, à chaque vision le suspense marche à fond même si l'on sait que CharlesVanel finira dans une mare de pétrole. C’est là sans doute le mystère des grands films . Pourtant « Le salaire de la peur » ne manque pas de défauts, notamment dans une première partie un peu longue où Yves Montand montre les limites de son jeu dans des décors parfois peu crédibles. Vanel de son côté confirme qu’il était un immense acteur, passant avec maestria et tout en mezza voce de la posture du caïd à celle du poltron. Sa prestation lui valu en 1952 le prix d'interprétation à Cannes. C’est sans doute la transfiguration de son personnage qui a intéressé Clouzot. Les conditions extrêmes révèlent les hommes à eux-mêmes et Montand et Vanel suivent deux trajectoires parallèles qui jamais ne se croiseront. spoiler: Montand le dilettante un peu falot qui n’hésite pas à maltraiter une Vera Clouzot empreinte de dévotion, se dévoile comme un horrible arriviste quand il entrevoit la possibilité de devenir riche et n’hésitera pas à rouler sur la jambe de son copain d’infortune le moment venu . Vanel au final recueille plus de compassion de la part du réalisateur car s’il est un faux dur, rouleur de mécaniques, il n’en demeure pas moins humain devant un danger qui en réalité devrait amener à la prudence le plus téméraire. Ces deux- là se jouent la comédie depuis le début et se la joueront jusqu’au bout, se contentant seulement d’inverser les rôles quand la partie finira par tourner. Par opposition, l’autre équipage nous montre la supériorité d’un duo construit sur le respect mutuel. Il est vrai que les deux compères n’ont plus rien à espérer de leurs parcours respectifs. Assurément un film mené de main de maître qui nous en apprend beaucoup sur le comportement humain face à l'exceptionnel et à la peur.
Après une longue mise en route qui fixe le décor initial des différents protagonistes, le film démarre enfin. La route, jalonnée d'obstacles en tous genre, est initiatique : pour aller au-delà du désœuvrement symbolisé par le début du film, les hommes doivent prendre des risques. Clouzot signe une réalisation très précise, fouillée, mais qui manque parfois de dynamisme. Dommage car comme souvent son histoire colle bien à l'ambiance de son temps et de son environnement.
Très grosse déception pour ma part. On commence avec une introduction assez calamiteuse de la part d'Henri-Georges Clouzot. C'est mal foutu, c'est bordélique, c'est mal emmené, c'est théâtral et c'est pas toujours très bien joué (Vera Clouzot, beaucoup mieux dans les diaboliques). C'est même pénible. Quand le scénario démarre enfin, on a droit à quelques scènes de suspense avec une mise en scène quand même très classique, à part sur certains passages, mais globalement j'ai connu Henri-Georges Clouzot bien plus inspiré.
Un grand film d'aventures un enchaînement de morceaux de bravoure. Une tension incroyable durant tout le film (hormis le premier tiers du film qui est une sorte d'introduction) cette tension est très bien rendue grâce à la mise en scène. Les prestations des acteurs sont fortes, tout est presque parfait dans ce film.
Le film est parfaitement maîtrisé, le spectateur est pris aux tripes grâce à des acteurs en pleine forme donnant le meilleur. Un grand classique populaire mais loin de ce que peut offrir la subtilité et le génie de Clouzot.
Mon premier Clouzot et quel film, quel film! Une bien belle oeuvre qui m'encourage vraiment à creuser davantage au niveau du cinéma français qui est une de mes plus grosses lacunes (Et tant mieux, ça me fera une belle ribambelle de films à découvrir!). En tout cas ce film m'a quand même bien retourné et bénéficie d'une maîtrise remarquable.
Purée que c'est beau visuellement! Derrière la caméra on a un mec qui sait ce qu'est le cinéma et qui a un sens aiguisé de la mise en scène. Non seulement les quelques plans séquences sont splendides, le montage est parfait mais il y a aussi une grande intelligence derrière tout ça (La scène du camion après le rasage de l'allemand, que je ne spoilerais pas, là où le spectateur est au même niveau que les protagonistes)
Alors déjà qu'on a une réalisation exemplaire, le film est juste un régal visuel grâce à une savoureuse photographie, un magnifique Noir & Blanc qui souligne encore plus la noirceur du film et le côté crasseux et réalistes de certaines scènes (Magnifique séquence du lac de pétrole). Le film prend tout son temps à démarrer et c'est tout à son honneur. On a le droit à une bonne heure d'introduction des personnages où le cadre et les enjeux sont plantés, l'occasion aussi pour le spectateur de ramasser une petite dose d'exotisme tout en constatant le contraste de deux mondes dans un même territoire, les pétroliers américains d'un côté et les modestes sud-américains de l'autre avec au milieu ces aventuriers européens qui pensent comme les riches amerloques mais vivent comme les locaux, au jour le jour mais toujours en quête lucrative, comme tout homme quand on y pense. Suite à cette longue séquence d'introduction on a le droit à une deuxième partie plus éprouvante, plus dure aussi et surtout admirable de tension et d'application. La mort guette à chaque plan et pour rendre une atmopshère aussi suffocante seul un grand cinéaste pouvait le faire, c'est décidé je verrais davantage de Clouzot! L'ambiance du Salaire de la peur a bénéficié d'un grand soin et c'est très appréciable, la quasi-absence de musique y est pour beaucoup, comme quoi la musique n'est pas forcément essentielle selon certaines approches artistiques (A la différence d'un Leone qui se base énormément sur la musique mais toujours pertinente). On a également le droit à de grandes performances d'acteur. Montand est génial tout comme Vanel, j'ai même failli décrocher une larme lors d'une certaine scène. Des interprètes incroyables de réalisme et de sérieux, je suis conquis! Mais si pour moi Le Salaire de la Peur rate de peu le statut de grand chef d'oeuvre c'est dû en partie à quelques passages un peu expédiés, notamment la fin qui est un peu trop exagérée pour ma part (Malgré un plan final des plus saisissants!) mais ces petits défauts sont peu face à de grandes et nombreuses qualités. Un grand film, un incontournable du cinéma français!
Des aventuriers prêts à tout pour quitter une localité minable du Venezuela sont chargés de transporter par camion un gros stock de nitroglycérine. "Le Salaire de la peur" démarre très lentement pour nous mettre dans l'ambiance et présenter ses personnages, mais ce n'est que pour mieux partir une fois les camions en route. Malgré son âge, le film propose un suspens terriblement efficace, avec des péripéties inventives des scènes choc. On reste ainsi scotchés devant la dernière heure, la mise en scène de Clouzot et la photographie étant impeccables. Avec, en prime, les prestations excellentes de Montand et Vanel. "Le Salaire de la peur" est donc un classique doublé de l'une des rares réussites dans le genre pour le cinéma français.
Je crois que c'est le plus vieux film que j'ai jamais vu pour le moment. Et bien je commence à comprendre le point de vue des vieux qui sortent : « c'était mieux avant ! » même si je suis loin de partager leur avis. En effet, comment rester de marbre devant une telle œuvre ? Les acteurs sont tous excellents, et sont à fond dans leur rôle, la photographie noir et blanc rend l'image très bonne et s'allie parfaitement avec les thèmes choisis par le réalisateur (notamment lors de cette scène qui est peut-être la plus marquante du film, là où ils doivent franchir la mare de pétrole, et bien la photographie est tout simplement somptueuse). Le scénario est complexe et d'une structure intelligente et recherchée : on peu le séparer en deux parties distinctes. La première, celle où le cadre est planté, nous met dans l'ambiance, présente les personnages et leurs caractères psychologiques, ainsi que les mœurs et la vie de ce village, la mentalité générale, les différents « camps » et « points de vue » et les lieux importants. L'utilisation de plusieurs langues ne fait que renforcer cette mise en ambiance très réussie. Ensuite s'enchaîne la seconde partie, véritablement intense et pleine de suspense et de stress, mais qui souhaite avant tout préserver un côté réaliste (je pense au moment ou le camion explose, on nous met à la place des personnages de l'autre camion qui ne sauront jamais pourquoi, donc nous non plus). Et c'est tantôt du grand spectacle, tantôt une sensation oppressante que fait naître le film. Mais cette partie s'attache surtout à l'évolution psychologique des personnage, qui est étudiée avec soin et qui nous réserve quelques surprises notamment en ce qui concerne Jo. La fin quand à elle témoigne de la dureté du film : en effet, c'est un film noir, très réaliste et par conséquent violent, triste et pas facile à regarder, une vision des choses comme elles l'étaient véritablement à l'époque, dans le misère et le désespoir, l'époque où la vie humaine avait beaucoup moins de valeur.