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    Le Salaire de la Peur
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    dougray
    dougray

    213 abonnés 1 904 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 avril 2015
    "Le salaire de la peur" est souvent considéré comme le chef d’oeuvre de l’extraordinaire Henri-Georges Clouzot. C’est un peu injuste au vu des "Diaboliques" ou de "Quai des Orfèvres" qui étaient également des merveilles. Mais force est de reconnaître qu’on se trouve face à un très grand film dont l’ambition démesurée est pleinement récompensée. En effet, il ne faut pas oublier que "Le salaire de la peur" traite d’un sujet pouvant paraître limité (un road movie avec des camions pouvant exploser à tout moment) et s’accorde, de surcroît, une durée étonnement longue pour un film français de l’époque (près de 2h30). Mais, le génie de Clouzot est, bien évidemment, de ne pas avoir limiter l’intérêt de son film à la seule question de savoir si la nitroglycérine va exploser ou pas. Car, Le salarie de la peur est, avant tout, le portrait d’une bande de baroudeurs désabusés, perdus dans une Amérique Latine rêvée qui s’est transformé en prison infernale et qui tentent, par tous les moyens, de se payer le billet de retour au pays. Ce background apporte une formidable densité au récit et permet de rendre indispensable la longue introduction qui précède le départ des camions et qui, avec un autre réalisateur, aurait pu n’être qu’un fastidieux préalable à l’action. C’est grâce à cette introduction qu’on comprend les motivations des personnages dans cette mission suicide (l’appât du gain ayant moins d’importance que la perspective de quitter le pays) et qu’on apprécie à sa juste valeur leur évolution. Car, comme toujours chez Clouzot, la nature humaine et ses nombreuses contradictions est à l’honneur et le réalisateur ne cessent de prendre le spectateur à rebrousse-poil. A ce titre le personnage de Mario (charismatique Yves Montand) est un modèle du genre puisqu’il apparaît, tout d’abord, comme une sorte de prince charmant flegmatique et sûr de lui, puis se montre bien plus rustre et en quête d’un mentor, pour finalement, se révéler tête brûlée sans grands états d’âme ! Le personnage ne cesse de muer à mesure que l’intrigue avance… comme si Clouzot voulait rappeler que ce sont bien les événements qui façonnent les Hommes et que l’instinct de survie est le plus fort. Monsieur Jo (Charles Vanel) est, également, passionnant puisqu’il se présente comme un cador magnifique et se révèle être, finalement, un lâche trahit par ses nerfs (voir par son âge). Chacun des personnages a, donc, son histoire et ses motivations, de l’Italien condamné par la maladie (Folco Lulli) à l’Allemand mort à l’intérieur (Peter Van Eyck) en passant par la bonne amoureuse du héros (Véra Clouzot). Ce dernier personnage m’a, d’ailleurs, laissé un peu dubitatif et surprend de la part de Clouzot qui nous avait habitué, dans ses autres films, à des rôles de femmes fortes et qui fait de ce seul personnage féminin une sorte de chien à la botte du premier qui lui donne un peu d’affection ! Faut-il y voir une volonté du réalisateur de ne pas accorder trop d’importance aux femmes et d’accentuer l’ambiguïté de la relation entre Mario et Jo ? C’est fort possible… et ce d’autant plus que cette ambiguïté expliquerait, également, la scène finale, qui peut laisser dubitatif de prime abord (mais pourquoi risquer sa vie maintenant qu’il a obtenu ce qu’il veut ?) mais qui pourrait être une manifestation du remord du personnage suite au sort qu’il a réservé à son compagnon. Cette façon de voir le film semble, d’ailleurs, être confirmée par l’évolution de la relation entre Mario et Jo qui passe de l’euphorie suivant le coup de foudre de leur première rencontre à la déception en découvrant la vraie nature de l’autre… déception qui engendre la haine, fait commettre l’irréparable puis s’achève dans le regret et la mort. Le seul fait que l’on puisse interpréter "Le salaire de la peur" sous cet angle en dit long sur la richesse du propos et le talent de Clouzot… qui n’a pas oublié de soigner la forme en plus du fond. En effet, le réalisateur a su tirer le meilleur de son intrigue sur le plan du suspense en limitant le nombre d’obstacles rencontrés par les camions (ce qui permet d’éviter la redite) et en les rendant terriblement crédibles (ce qui permet une immersion du spectateur)… tout en passant d’un camion à l’autre afin de rythmer son intrigue. Mais, surtout, il nous offre des plans terriblement évocateurs (le puits en feu, la mare de pétrole où s’engouffrent les personnages…) et même des moments de grâce à inscrire au Panthéon du cinéma (l’explosion du premier camion est filmée avec génie). "Le Salaire de la peur" n’a donc pas usurpé sa flatteuse réputation et peut, sans doute, être considéré comme le plus grand film de son réalisateur.
    🎬 RENGER 📼
    🎬 RENGER 📼

    6 260 abonnés 7 255 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 31 mars 2024
    Au fin fond de l’Amérique Centrale, une compagnie pétrolière propose une forte somme d’argent à quiconque acceptera de conduire deux camions bourrés de nitroglycérine sur des pistes sinueuses et escarpées pour éteindre un incendie sur un puits de pétrole. Le trajet sera loin d’être de tout repos…

    Henri-Georges Clouzot adapte ici le roman éponyme de Georges Arnaud et nous offre un road movie mortifère et particulièrement haletant. D’entrée de jeu, le film déroute, dans sa première partie, il ne s’y passe pas grand chose, la présentation des protagonistes occupe à elle seule près d’une heure de film sur les 140 minutes que compte le film.

    Le cadre est posé, on se retrouve de plein fouet dans une petite bourgade perdue on ne sait où dans un pays qui ne dit pas son nom. Serait-ce le Panama, le Nicaragua ou le Salvador ? Nous n’en saurons rien (le dépaysement est total et pour cause, le tournage s’est déroulé en Camargue). La chaleur y est suffocante, l’air est sec, on est dans un univers machiste et virile où la femme est reléguée au second plan, la potiche qui récure le sol ou qui va assouvir les besoins charnels des hommes… Une représentation d’un autre temps mais qui permet de poser les bases d’un univers bien ancré dans son époque, un milieu où la rudesse ne fait pas de cadeau.

    Si la première partie était d’un calme olympien, il n’en sera rien à partir du moment où les quatre hommes prennent la route chargés d’explosifs. La tension est à son comble, les routes de l’impossible se dressent devant eux, le moindre accroc et c’est la mort assuré spoiler: (le souffle de l’explosion du premier camion est d’une intensité sidérante)
    , les chemins escarpés, les virages en lacet, les éboulements, le cratère de pétrole, tant d’obstacles qui se mettront en travers de leur chemin et qui ne fera qu’accentuer cette tension omniprésente.

    Plus de 70 ans plus tard, Le Salaire de la peur (1953) n’a rien perdu de sa vigueur. D’une prodigieuse maîtrise de bout en bout, qui justifie à elle-seule ses nombreuses récompenses (le prix d'interprétation masculine pour Charles Vanel et le Grand Prix (l'ancêtre de la Palme d’Or) au Festival de Cannes en 1953, l'Ours d'Or au Festival de Berlin la même année, ainsi que le BAFTA du Meilleur film en 1955). A signaler enfin que ce film connaîtra pas moins de 3 remakes, avec Violent Road (1958), Le Convoi de la peur (1977) & Le Salaire de la peur (2024).

    (critique rédigée en 2011, réactualisée en 2024)

    ● http://bit.ly/CinephileNostalGeek ● http://twitter.com/B_Renger ●
     Kurosawa
    Kurosawa

    523 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 14 février 2014
    Une histoire d'amour, une histoire d'argent, mais surtout un grand film sur la peur: cette oeuvre d'Henri-Georges Clouzot est absolument remarquable. L'interprétation d'abord, qui s'apparente à de l'artillerie lourde, avec en point d'orgue le duo Montand-Vanel. La relation entre les deux hommes est passionnante et fait naître une tension oppressante, avec une évolution singulière des rapports de force qui s'exercent entre eux. Et si le film possède un suspense d'une qualité rare, c'est principalement grâce à sa construction. Une présentation de la situation lente et précise, avec des personnages déjà plus que tendus. Puis une partie centrale riche en rebondissements, inventive, et extrêmement bien rythmée. Enfin, la partie finale est un grand moment de mise en scène, où le spectateur, en totale empathie avec les personnages, compte les secondes tant il ne peut plus retenir sa respiration. Génial, cruel et flamboyant. Tout proche de la perfection, Clouzot est un géant !
    Estonius
    Estonius

    2 563 abonnés 5 258 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 8 juillet 2013
    Une ambiance si pesante qu'on croirait le film vraiment tourné en Amérique Centrale. Le pitch est simple mais bien amené, bien contextualisé la longue séquence d'introduction est à ce propos remarquable) , et bien rendu. Il n'y a aucun personnages positif dans ce film, (Vanel fait le dur mais c'est un couard, Montant est misogyne et même raciste). La photo et les cadrages sont excellents, la direction d'acteur nous montre un Yves Montant parfois quelque peu hésitant, mais un Charles Vanel véritablement bluffant. Quant au suspense, il est distillé à la perfection. Les personnages secondaires sont très bien brossés, notamment Vera Clouzot, sublime en serveuse de troquet et Dario Moreno, son patron. Un classique incontournable.
    vinetodelveccio
    vinetodelveccio

    55 abonnés 802 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 16 janvier 2014
    Un film assez long qui use jusqu'à la corde ses personnages et reste assez basique. Si Clouzot nous a habitué à délivrer des chefs-d’œuvre, celui-ci, apriori, n'échapperait pas à la règle. Malheureusement, il arrive qu'on ne rentre pas dans un film, quelle que soit sa réputation. La mise en place est très longue et reprend quelques clichés du genre (des ratés coincés dans un village d'Amérique du Sud) sans jamais s'en affranchir. Après une heure de considérations qui m'ont peu intéressé, on entre dans une histoire beaucoup plus passionnante qui tente d'explorer la peur, l'amitié et la cupidité. Si l'histoire parvient parfois à faire monter le suspense, l'évolution des personnages reste caricaturale et la mise en scène bien trop classique.
    Backpacker
    Backpacker

    56 abonnés 780 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 8 septembre 2007
    Extraordinaire adaptation cinématographique du roman de Georges Arnaud. Le duo Montand/Vanel fonctionne à merveille et le suspense est entretenu jusqu'à la dernière minute. Un chef d'oeuvre...
    shmifmuf
    shmifmuf

    159 abonnés 1 761 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 6 janvier 2013
    Un film avec une tension psychologique extrême.
    Montand et surtout Charles Vanel sont parfaits dans leurs rôles.
    Un chef d'oeuvre intemporel.
    _domimi_
    _domimi_

    7 abonnés 386 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 13 mai 2014
    A quoi reconnait-on (notamment) une œuvre cinématographique majeure : à son intemporalité, et la manière qu'elle a de s'imposer à vous le temps de sa projection.
    Nous sommes ici face à un film complexe et évolutif. Deux parties bien distinctes aussi bien dans la mise en scène qu'elles proposent, les émotions qu'elles véhiculent mais également la manière de traiter un des sujets central de ce film : la mort et les forment qu'elle peut prendre pour ces personnages (relative dans la 1ère partie, bien réelle dans la seconde).
    La maestria du film réside également dans l'impact que ces 2 parties vont avoir sur l'évolution des relations entre les 4 protagonistes (les pouvoirs et les ascendances s'inversent, les amitiés deviennent animosité) mais également sur le comportement de chacun : les faibles deviennent les forts, les admirés deviennent les moqués, la nature profonde de chacun s'exacerbe.

    Le tout servi par un quatuor d'acteurs exceptionnel qui tentent désespérément de s'accrocher à la vie alors que c'est la mort qui les a attrapé bien avant ce convoi.
    Jipis
    Jipis

    34 abonnés 360 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 5 juillet 2012
    Une réussite captant parfaitement le contenu médiocre et crasseux d'un site misérable pourvu d'une poubelle humaine en fin de parcours attendant sous une chaleur accablante l'apparition d'une opportunité.

    Une condamnation éternelle à tuer le temps dans un espace gigantesque, sans barreaux complètement démuni avec la faim, la lèpre, et les fièvres comme relationnel quotidien.

    Constat alarmant sur un état dont l'occasion de l'anéantir s'avère encore plus négatif.

    On quitte la perversité et l'oisiveté pour la lâcheté et la terreur sans espoir de découvrir la fin des tourments.

    Un film exemplaire sur la misère intellectuelle et les incontournables transformations caractérielles d'esprits déchus de toute luminosité se débattant furieusement dans des évasions impossibles.
    halou
    halou

    105 abonnés 1 532 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 août 2012
    Le film est parfaitement maîtrisé, le spectateur est pris aux tripes grâce à des acteurs en pleine forme donnant le meilleur. Un grand classique populaire mais loin de ce que peut offrir la subtilité et le génie de Clouzot.
    HamsterPsycho
    HamsterPsycho

    93 abonnés 1 180 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 21 septembre 2017
    Un magnifique film qui combine action, suspense et réflexions sur l'homme et sa nature. On s'attache à tous les personnages, même les moins reluisants. Une adaptation très réussie du roman de Georges Arnaud.
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 10 août 2010
    Je suis le seul à mettre 2 alors voilà: Le salaire de la peur est un film culte, mais c'est pas parce qu'il est culte que je vais faire des fleurs, j'ai trouvé le film long, mais d'une longueur presque pesante. Malgré la longueur j'ai trouvé Montand en pleine forme et donc distrayant!!! Le salaire de la peur est tout de même à voir pour les fans de Montand et de Clouzot.
    Lionel33000
    Lionel33000

    26 abonnés 285 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 avril 2024
    Bonjour
    Quel plaisir de redécouvrir ce grand film français de 2h35 de tension et suspens
    Une très bonne distribution, un grand Montant, et même si Gabin a refusé le rôle au dernier moment, Vanel est énorme en lâche
    A redécouvrir ou voir, en oubliant le remarque nullissime de 2024
    Roub E.
    Roub E.

    753 abonnés 4 840 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 23 mai 2014
    Un film qui n a aucunement perdu de sa puissance malgré les années. L évocation de la misère et de ce qu elle est prête à faire accepter aux hommes et toujours aussi forte. Quand au suspens, on est face à un sommet du genre.
    Sterwerze
    Sterwerze

    29 abonnés 57 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 20 octobre 2019
    un film stressant et oppressant avec une fin frustrante. Une réalisation menée d'une main de maître par Clouzot.
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