"Dangal" est un Biopic retraçant l'histoire de Geeta et Babita deux ados qui vont voir bouleverser leur destin tout tracé par un coup du sort.
Leur père, un ancien lutteur a la renommée locale frustré d'avoir du abjurer ses rêves de conquêtes internationales va vivre par procuration une seconde chance de voir flotter le drapeau Indien sur la plus haute marche du Podium.
Ce "made in Bolywood" guindé tel un blockbuster Hollywoodien avec plus de 300 millions de dollars de recettes à travers le monde et aussi le plus gros succès en Inde à ce jour. Porté par Aamir Khan, véritable star dans son pays et qui s'est transcendé pour son rôle à la manière d'un Christian Bale en perdant 28 Kilos en l'espace de 5 mois avec une musculature qui en ferait pâlir plus d'un.
Avant d'être un film de Lutte, "Dangal" est avant tout un film sociétal qui met en exergue les préceptes archaïques d'une nation encore en pleine transition.
Loin d'être un film féministe, ce que j'ai cru durant les 30 premières minutes, c'est un film qui s'interroge sur la place de la femme dans cette civilisation. Très jeunes épouses d'hommes dont elles ignorent tout et reléguées à un statut de femme à la maison s'occupant de la bouffe et des gosses, elles n'ont pas vraiment leur mot à dire.
Le Machisme est également montré du doigt au travers du paternel qui est volontairement brossé comme une sorte de despote, en infligeant une discipline très strictes à ses deux gamines, loin de leurs rêves de gosses, qui se soumettent bon gré mal gré aux exigences de leur père. Avant qu'elles comprennent que ceux qui les attends plus tard n'est guère reluisant et que leur père, bien qu'au départ porté par un désir égoïste, le fait par amour et qu'ils les aiment plus que tout.
S'en suit alors l'ascension, non sans écueil des deux gamines, et plus particulièrement l'aîné de la famille : Geeta dans son rêve de sacre. Un temps en proie à la liberté qu'elle n'a pas eu étant enfant, la découverte de son corps de femmes et les phases de séductions inhérentes à son évolution, elle délaissera le sport mais échaudée par des résultats calamiteux elle comprendra alors tout l'impact et l'apport de son père dans sa vie et la femme forte qu'elle est aujourd'hui.
Si l'on échappe évidemment pas aux bons sentiments et à la moral, chose que je ne blâme absolument tant cela a été savamment mis en oeuvre et m'a fait frémir de nombreuses fois pendant le film il offre une superbe publicité au cinéma hindou. Bien qu'il se traîne un peu en longueur de quelques minutes, le résultat fonctionne parfaitement et le réalisateur n'en oublie pas l'essence du cinéma de "Bolywood" en nous concoctant une bande son du tonnerre lui donnant presque un air de comédie musicale.
Une vraie réussite.