Avis sur La Souffleuse de verre

Film intéressant a plus d'un titre qui se déroule en Allemagne vers 1890 mais qui montre avec violence et pertinence le combat de certaines femmes pour s'imposer dans un monde d'hommes . De plus la mise en scène et les décors naturels sont magnifiques ainsi que les acteurs . La note 2.8 s'avère très sévère ...

On peut pas lui reprocher cette sincérité dans le récit mais une mise en scène plutôt conventionnelle et une réalisation passable.
C'est gentillet dans le fond et la forme.

Cette histoire fait penser au début de la saga BD et TV de Jean Van Hamme "Les Maîtres de l'orge" (qui se passe à peu près à la même époque...) où il était question de bière tandis qu'ici, il s'agit de verre ! Dans les deux cas en effet, des jeunes ne peuvent accepter une "destinée" de simple employé(e) mal payé(e), sous l'autorité d'un patron acariâtre ou paternaliste. Ils/Elles se débrouillent donc pour mener leur propre entreprise artisanale dans le village, avec les risques que cela comporte, en exploitant un savoir-faire plus ou moins hérité/acquis...Notons que le travail délicat du verre offre quelques jolis effets visuels et c'est une raison, parmi d'autres, de voir ce téléfilm.

Un film allemand qui retrace une conquête féminine, celle en rapport avec le métier de souffleur de verre. Celui-ci était réservé aux hommes jusqu'à la fin du dix neuvième siècle, les femmes étant cantonnées à la décoration du verre. Loin de s'être fait facilement, les deux sœurs qui ont perdu leur père, souffleur lui-même, vont devoir se battre et trouver des idées originales pour pouvoir imposer leurs création. Il y a quelques moments qui peuvent choquer dans le film, reflet du pouvoir de domination des hommes sur les femmes à cette époque. Il peut néanmoins être vu aussi comme un film de Noël.

L'histoire se déroule en Allemagne en 1890 où deux soeurs vont perdre leur père, souffleur de verre de génération en génération. C'est un film féministe qui laisse une image détestable de la gente masculine. Ca se laisse regarder aisément mais malheureusement c'est trop sage pour réellement passionner. La réalisatrice Chistiane Balthasar met un peu de piment dans la deuxième partie pour arriver à un résultat assez moyen dans l'ensemble qui peut faire penser à un conte de Noël.

La Souffleuse de verre est un film qui parle beaucoup de la discrimination je veux dire la vraie discrimination pas celle qui est bourrée de nos jours. Il y a des moments assez tristes qui impliquent aussi des viols (pas seulement implicites) mais ils ont empêché qu'ils ne deviennent trop graphiques pour que le jeune public puisse aussi regarder ce film. De plus avec des films d'époque comme celle-ci on met toujours l'accent sur les costumes, les décors et le maquillage et je pense que même si ce n'est pas exceptionnel ou quoi que ce soit, cela correspond assez bien. En tout cas permettez-moi d'ajouter que je n'ai pas lu le roman sur lequel ce film est basé donc je ne peux pas parler beaucoup des améliorations et des faiblesses entre les deux ou des changements en termes d'histoire mais je serais surpris si le livre était considérablement pire. Je pense donc que c'est un bon film peut-être plus pour le public féminin que masculin mais on ne voit pas trop souvent de bons films d'époque et cela suffit pour que tout le monde regarde ce film s'il aime ce genre. Le problème est que c'est un film féministe qui laisse une mauvaise image des hommes...

SORTIE VAD/DVD/BLU RAY : « LA SOUFFLEUSE DE VERRE », OÙ COMMENT FAIRE VOLER EN ÉCLATS LES « PLAFONDS DE VERRE » !

Disponible depuis quelques jours (17 septembre) en Vidéo A la Demande, « La souffleuse de verre » sera disponible à partir de demain (22 septembre) sur supports DVD et Blue Ray. « Enfin ! » peut on s’exclamer puisque ce téléfilm allemand a été diffusé le 9 décembre 2016 sur la chaîne franco-allemande « Arte » et trois jours plus tard sur la chaîne allemande « ZDF », commanditaire de l’oeuvre (raison pour laquelle il se classe entant que téléfilm mais vaut largement plus que grand nombre de films sortant en salles).

Conçu comme un programme de « pré-noël », il est tout aussi intéressant à regarder le reste de l’année. Alors, parce que nous lui trouvons trop de qualités pour le négliger, nous saisissons l’occasion de sa sortie sur supports pérennes pour le mettre en avant par le présent article.

Synopsis

Noël 1890, dans la forêt de Thuringe. À la mort de leur père, souffleur de verre, Johanna et Marie se voient contraintes d’accepter des emplois ingrats et mal payés pour survivre. Mais elles nourrissent un rêve secret : relancer l’atelier de verrerie paternel. Un pari insensé dans cet univers dominé par les hommes. Confrontées à l’injustice, les deux sœurs vont devoir se rapprocher et trouver ensemble la force de se rebeller.

Tourné à Prague (République Tchèque, ndlr) et ses environs du 8 mars au 16 avril 2016, pour les programmes de « pré-noël » des chaînes de télévision « Arte » (France-Allemagne) et « ZDF » (Allemagne) – qui en est le commanditaire et producteur -, « La souffleuse de verre », réalisé par Christiane Balthasar est bien plus et très nettement mieux que ce à quoi il était destiné. Avec cette adaptation du roman éponyme correspondant au premier tome de la trilogie écrite par Petra Durst-Benning, scénarisé par Léonie-Claire Breinersdorfer, la réalisatrice nous propose bien plus qu’un « joli film d’époque », en costumes et décors naturels – très bons, au demeurant. C’est l’histoire tristement connue par l’immense majorité de la gent féminine depuis, au moins, l’apparition de la première civilisation dont elle nous parle. Qu’il s’agisse de la tutelle masculine sous laquelle les sociétés placent les femmes, les viols au nom de l’impossibilité pour une femme de vivre de façon indépendante sans être, forcément une putain, de la violence domestique ou encore, ici, de ce fameux « plafond de verre » qu’est l’empêchement pour une femme d’accéder à certains métiers et/ou postes à responsabilité au nom d’un « c’est un métier d’homme », « c’est interdit aux femmes de bonnes mœurs ».

Décidant, comme nous le faisons assez rarement, de ne point trop en dire sur ce film (il vaut, à tous les niveaux, bien plus qu’un très grand nombre de films « officiels », raison pour laquelle nous lui donnons ce qualificatif bien qu’il soit, techniquement, un « téléfilm ») afin que toute personne qui, lisant notre article avant de le voir, puisse plus pleinement le découvrir – et donc le savourer -, nous terminerons simplement en faisant savoir que, bien que des moments très durs soient présentés dans ce film, ils ne sont pas présentés de façon ni « visuellement attirant » pour donner envie d’en faire autant (nous pensons particulièrement à la scène de viol), ni « spectaculaire », ni avec une surcharge de dramatisation, de pathos où quoi que ce soit de ce genre. Le but clairement visible de la réalisatrice est de montrer que être victime n’est pas une fatalité et que c’est en refusant de s’y complaire (ainsi que dans son discours) que l’on devient une personne libre – en l’occurrence, une femme libre, pour ce film -, mais en c’est à force de volonté, en croyant en soi et en ses capacités propres – ne comptant pas sur une loi égalitaire et non basée sur l’égalité – que l’on brise les chaînes de l’esclavage, de quelque type qu’il soit et, encore mieux, cela vous libérera, aussi, du sentiment de haine que l’on cache derrière le mot « vengeance » et qui fait devenir bourreau et/ou esclavagiste soi-même, en prétextant la Justice !

Alors, n’attendez surtout pas noël pour voir « la souffleuse de verre » ! Vous aurez bien assez de l’envie de l’offrir à quelqu’un le 25 décembre…

Christian Estevez

N.B.: critique publiée sur le site de "FemmeS du Monde magazine" le 21 septembre 2020.

Ce film est un petit chef d'oeuvre. On a peine à imaginer qu'il s'agisse d'un téléfilm car il peut rivaliser avec "The Bookshop", par exemple. L'histoire est très dure mais remarquablement jouée, sans outrances. Un petit bijou à voir absolument.