Avec Wonka, Paul King coécrit et réalise un long-métrage familial, idéal pour toutes les tranches d'âges. L'histoire nous fait suivre les aventures du jeune inventeur Willy Wonka, qui vend du chocolat en faisant le tour du monde, rêvant d'éveiller les papilles de ses clients grâce à son génie et son audace. Arrivé dans une nouvelle ville, il se met à distribuer des sucreries à la sauvette en attendant de se développer. Seulement, il va se retrouver pris au piège par
un contrat malhonnête
duquel il va avoir du mal à s'échapper. Ce scénario, adapté du roman de Roald Dahl, nous conte la jeunesse de ce chocolatier hors du commun avec plaisir pendant près de deux heures. L'intrigue nous plonge immédiatement dans son univers et nous fait suivre les péripéties qu'il va rencontrer. Autant d'obstacles pour accéder à son rêve qui ne le démotive pas pour autant. Son optimisme et son haut de forme rempli de merveilles vont bien l'aider à se sortir de ce bourbier. L'ensemble est bien rythmé et sonne comme une comédie musicale tant les chansons sont nombreuses. Le ton est particulièrement amusant et tente également d'émouvoir, chose qu'il parvient un peu moins bien à faire. On s'attache rapidement à cette galerie de personnages tous plus délicieux les uns que les autres et très bien interprétés par une distribution à la hauteur, avec en protagoniste principal un Thimothée Chalamet convainquant dans son rôle. Il est entouré par beaucoup d'autres rôles tout aussi agréables joués par Calah Lane en complice de Willy, Keegan-Michael Key en chef de la police gourmand, Hugh Grant campant un Oompa Loompa surprenant, Olivia Colman et Tom Davis en bourreaux, Rowan Atkinson en prêtre peu pieux ou encore les trois concurrents déloyaux incarnés par Paterson Joseph, Mathew Baynton et Matt Lucas, sans compter tous les autres tout aussi savoureux. Tous ces individus entretiennent de échanges très drôles, soutenus par des dialogues qui le sont tout autant. Si le fond nous fait fondre d'amusement, le film déçoit tout de même légèrement sur sa forme. La réalisation de Paul King s'avère qualitative. Sa mise en scène évolue dans des environnements appréciables. Seulement, cet emballage visuel est bien morose. La faute à un étalonnage jaunâtre peu attirant pendant une bonne partie du récit. Seules deux scènes apportent un peu de couleurs. C'est trop peu. L'esthétique manque clairement d'éclat et de gourmandises afin d'en mettre plein les mirettes. De plus, si les effets spéciaux sont globalement de bonne facture, certains font un peu tâche. Et puis l'excès de numérique se fait grandement ressentir, l'ensemble fait très artificiel et manque définitivement de décors en durs. Ce visuel en demi-teinte est accompagné tout du long par d'innombrables chansons forts sympathiques, s'intégrant parfaitement à l'intrigue et lui permettant d'avancer. Deux d'entre elles se détachent particulièrement, à savoir "Oompa Loompa" et "propre, propre" qui sont mémorables et donnent envie d'être réécoutées bien au-delà du générique de fin. Une fin qui s'avère sans surprise mais tout de même satisfaisante, venant ainsi mettre un terme à Wonka, qui, en conclusion, est un film franchement réussi, méritant grandement le coup d'œil.