« L'argent appelle l'argent. » Après une certaine déception envers Les Lyonnais, Olivier Marchal entame un nouveau polar appelé Carbone, dans lequel il retrouve plusieurs comédiens dont il a déjà joué auparavant et même diriger avec eux. Un scénario qui s'inspire d'un fait vécu, parlant de la fraude à la TVA axé sur les quotas de carbone. Marchal reprend ses ingrédients habituels auquel il avait séduit le public français : des truands, des flics ripoux, des règlements de compte, des belles femmes... Et avec ce Carbone, le réalisateur de 36 Quai des Orfèvres s'impose avec une caméra nerveuse où la tension y est quasi sur tous les plans ! Des scènes chocs auquel on s'y attend pas
- des affrontements physiques très violents -
on est loin des Braqueurs ou d'un Gibraltar de Julien Lelercq ! Les rebondissements ne manquent pas à l'appel
- rien que pour la séquence finale -
cela vaut le détour, Carbone sait être imprévisible au cœur de l’action, même si le schéma narratif peut être connu
(présentation du personnage et ses relations, sa quête, son succès et son ascension)
mais il n'y a rien à envier. Un casting sur mesure où les acteurs sont tous gagnants dans l'affaire ! Avec en tête Benoît Magimel incarnant l'anti héros de cette histoire dépassé par ses ambitions. Il s'avère extra et est bien meilleur dans cette prestation que dans celle du Convoi de Frédéric Schoendoerffer... On est au courant de ses problèmes actuels que l'acteur endure mais cela n'y change rien pour ses fans. Sa partenaire, Laura Smet
n'est pas la bimbo clichée qu'on espérait,
et c'est tant mieux ! Elle apporte une douceur et une fragilité qui lui va plutôt bien. Le rappeur Gringe se révèle surprenant, quoique un peu dérangé... Le comique Michaël Youn est à l'aise dans ce registre, il nous l'avait prouvé dans le thriller La Traversée. Et Gérard Depardieu est vraiment un acteur de qualité ! Les décors sont pertinents accompagné d'une atmosphère très sombre qui permet de voir la ville de Paris sous un autre angle, plus particulièrement la nuit. Une bande son honorable, très actuelle
- Bigflo & Oli, Orelsan -
qui capte notre attention et qui apparaît lors des moments les plus tragiques... Malgré un démarrage timide, le rythme de Carbone se veut trépidant surtout dans sa seconde partie
où la loi n'existe plus !
Le cinéaste aborde également le thème des tradeurs, rappelant le long-métrage passé - l'Outsider - sur l'affaire Jérôme Kerviel sur comment fonctionne le marché financier à travers la bourse mais du carbone, qui permet l’échange de droits (ou quotas) d’émission de CO2, le principal gaz à effet de serre. En clair, Carbone est un polar noir haletant, violent, et souvent imprévisible ! Olivier Marchal sait réaliser des films de voyou, on l'en félicite avec celui-ci. Probablement, le polar français de l'année et de loin !