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Marc L.
44 abonnés
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3,0
Publiée le 16 juillet 2019
Depuis le temps qu’il s’obstine à pousser le marivaudage à se faire une place dans le monde moderne avec des résultats inégaux, il fallait bien qu’Emmanuel Mouret en arrive à la seule conclusion qui vaille : il y a un temps pour chaque chose. ‘Mademoiselle de Joncquières’ est l’adaptation à l’écran de ce qui n’était qu’une digression au sein d’un roman de Diderot appelé “Jacques le fataliste et son maître” : un conte moral dans lequel une galante délaissée par son libertin d’amant décide de ruiner la réputation de ce dernier en lui présentant comme un modèle de pureté une jeune fille que les coups du sort ont condamné à la prostitution. L’idée centrale du projet ne fait pas le moindre doute : il s’agit une fois de plus pour Emmanuel Mouret, de lever le voile, délicatement, sur les tours et détours mystérieux empruntés par les sentiments amoureux. Dans cet objectif, le réalisateur a écrit de ces dialogues ampoulés dont il a le secret et qui illustrent à merveille l’art de tourner cent fois autour du pot avant de consentir à lâcher une moitié d’indice, expose avec délicatesse ces sentiments qu’on réprime jusqu’à en perdre le souffle et qui ne peuvent dès lors plus ressortir que sous la forme de la métaphore ou de l’euphémisme, et confie le rôle qu’il tenait habituellement dans ses précédents films à Edouard Baer, qui forme un duo pétillant avec Cécile de France pour se démêler de ces Liaisons (pas trop) dangereuses. La logique demeure théâtrale et la sobriété des moyens, remarquable. Du reste, c’est ce que Mouret a toujours imaginé, écrit, raconté et filmé, dans ses autres films au cadre contemporain : c’est juste que cette fois, il y a des robes à panier et des perruques poudrées à l’écran.
Une virevoltante Cécile de France déclame avec subtilité la délicieuse langue foisonnante du XVIIIème siècle au sein de superbes décors. Malheureusement l'ennui pointe son terrible museau assez rapidement tant l'intrigue est prévisible. En outre, la personnalité des autres personnages est peu fouillée, rendant toute empathie impossible tandis que l'ombre des Liaisons dangereuses plane, implacable. Un ersatz bien inférieur.
Joli film que l'on suit avec intérêt et plaisir. Il faut se mettez un peu dans le bain Avéc les dialogues et on se rend compte de la justesse des propos comme c'est bien écrit bien parlé. La musique aussi joue son rôle. Cécile de France est resplendissante ! C'est vrai que c m'a fait pensé aux liaisons dangereuses... À la fin cela me fait penser à l'expression l'arroseur arrosé! Je recommande à 100%!
J’ai trouvé ce film très distrayant. Le langage châtié de l’époque est bien rendu par les deux acteurs principaux. Je ne suis pas fan de Cécile de France et là je dois avouer qu’en la regardant jouer ce rôle de la femme au cœur brisé qui cherche sa vengeance pour se sentir libre, j’ai été sous le charme de son jeu. Le jeu d’Édouard Baer est aussi parfaitement réalisé, lui que je connaissais dans des rôles plus frivoles et comiques. Cette petite intrigue en tenue d’époque m’a fait passer un bon moment. Il faut aimer écouter « l’art de discourir » si on veut entrer dans le film et savourer le temps qui passe en les regardant jouer avec un plaisir évident. La qualité se tient dans les dialogues et tout le film est assez théâtral. Ce n’est donc pas pour l’histoire qui se retrouve dans les Liaisons dangereuses ou comment un libertin tombe amoureux d’une (fausse ici) ingénue qu’il faut le regarder. Cécile de France est très expressive dans son rôle et Édouard Baer est suffisamment connu pour son goût des mots et son phrasé personnel pour prendre du plaisir non seulement à les regarder mais aussi à les écouter dialoguer. Si on attend de ce film une intrigue qui nous tient en haleine, on risque évidemment d’être déçus. Il faut juste se laisser aller à contempler les paysages, les costumes, se laisser bercer par la poésie des mots et la subtilité du jeu des deux acteurs principaux pour lesquels on sent une réelle complicité. Et le tour est joué : on passe un bon moment.
Emmanuel mouret s' attaque cintre toute attente au film d' époque et y réussit parfaitement en adaptant le fameux Jacques le fataliste de Diderot. Au contraire de bresson qui actualisation son adaptation dans les années 40, mouret se plonge dans le passé. Sa mise en scène à la fois discrète et audacieuse, mouret n' hésitant pas à filmer ses personnages de très loin, fait la part belle aux dialogues et aux acteurs. Fort bien écrit, les joutes verbales sont courtes mais justes et bien menées. Quant aux acteurs, Ils sont également crédibles. Édouard baer fait du Édouard baer en costumes,et son phrasé si particulier colle à l' univers. Cécile de France se révèle fort à l' aise en marquise, passant aisement avec son charme qu' on lui connaît de l' amoureuse à la vengeresse.
Le neuvième long-métrage d’Emmanuel Mouret repose beaucoup sur la qualité de l’interprétation de Cécile de France et d’Édouard Baer qui se sortent avec brio de ce film en costume aux rôles complexes, aux dialogues très littéraires et peu naturels (mais très jolis) mais aux thèmes modernes. Le sur-jeu aurait plombé le film, le sous-jeu l’aurait rendu ennuyeux. Parfaitement équilibré, il nous implique dans cette quête féministe de vengeance.
Comme un locuteur non-natif de français, je regarde souvent les films français pour améliorer ma vocabulaire. Je compte plus en moins 60 de nouveaux mots que j'ai appris en regardant ce film. Je devrais dire qu'en général je n'aime pas bien les films romantiques de cette sorte, la mélodrame, le tomber en amour et désamour plus vite que je peux cligner les yeux, ça me fait lever les yeux au ciel. Au contraire de tout cela, je trouve en même temps que le dialogue dans ce film est un art de sa propre sorte. Je n'ai jamais pensé qu'il y a une telle grande nombre de moyen de décrire son propre regret, encore moins de décrire un regard d'une seconde d'une belle femme comme une plus belle chose que l'on a jamais vue. Je suis peut-être un peu sot de penser comme ça, mais c'est l'un des moments rares que je regarde un film de ce genre, donc c'est plutôt possible que je ne connais pas mieux.
Quand on dépasse le côté figé des scènes et le style académique de la réalisation, on pourra savourer les dialogues des acteurs qui utilisent un français subtil, raffiné et on retiendra surtout une excellente histoire de vengeance de la part d'une femme de la noblesse (Madame de la Pommeraye) trahie dans ses sentiments par un homme (le Marquis des Arcis). En retour, elle va déshonorer ce dernier en utilisant Mesdames (mère et fille) de Joncquières à ses fins.
Le scénario est assez basique avec une belle marquise qui se laisse séduire par un libertin lui promettant l'amour éternelle qu'il sera incapable de tenir , laissant sa victime élaborer une vengeance élégante . Le point fort du film est évidemment ces échanges verbaux savoureusement prononcés qui deviennent un véritable plaisir pour le spectateur . Les deux acteurs Cécile de France et de Edouard Baer, s’en donnent d'ailleurs à cœur joie, d’autant plus que les décors et des costumes sont superbes.
XVIIIème siècle dans l’aristocratie, une femme séduite par un libertin et abandonnée par cet homme pour une autre histoire passionnée décide de se venger. Cette vengeance prendra les oripeaux de la défense du droit des femmes ; un plaidoyer féministe avant l’heure ! Ou plutôt de lutte des classes? Un doute subsiste car l’amante éconduite usera d’un stratagème sournois pour couler la réputation de ce libertin séducteur mettant au cœur du dispositif une jeune femme ; elle, non aristocrate. De fait, ce film aux aspirations féministes révèle aussi un autre combat d’autant plus important ; une forme de lutte des classes. Emmanuelle Mouret adapte là un épisode de « Jacques le fataliste » de Diderot ; et qu’il est délectable de suivre ce marivaudage porté par une écriture purement exquise. Dans ce film où l’action est quasi inexistante, la parole devient une performance de haut vol portant à elle seule tout le film. L’esprit est au cœur de délectables échanges au cours desquels se jouent rapport de force, complot ; et au milieu desquels, les personnes n’ayant pas les codes de la conversation font office de victimes innocentes. Et pour porter ces dialogues, c’est là que le bas blesse. Edouard Baer balance son texte avec un naturel confondant ; Cécile de France parait quelquefois engoncée dans ce XVIIIème siècle et Laure Calamy est souvent calamiteuse. La mise en scène n’a aussi rien de génial ; car derrière quelques accents Rohmeriens, des jeux d’ombres et de plans statiques, elle est très académique. La finesse et l’intelligence assurent un bon moment sans pesanteur intello car la légèreté est au rendez-vous. tout-un-cinema.blogspot.com
Le thème a beau être traditionnel, il n'en est pas moins très intéressant! Non seulement pour le texte succulent mais aussi pour la mise en scène, toute en retenue qui va de pair avec les dialogues parfois sulfureux prononcés avec le sourire ou des regards feints! Les décors, les costumes et la musique font un écrin à cette belle prose, les enjeux parés des attributs de l'époque sont toujours les mêmes dans notre époque plus dépouillée: le jeu des sentiments et des convenances, la place de la piété au regard des autres, l'apparence et la vérité... Seul Edouard Baer m'a un peu dérangée au premier abord, c'est bête mais je n’arrivais pas à me détacher de ses rôles précédents... sinon les acteurs et mêmes les figurants se fondent dans l'histoire. A revoir, pour profiter pleinement des détails et des dialogues!
Une fin heureuse et bien faite sauve ce film de la catastrophe. Il est incroyablement mal joué, le scénario est assez plat et le petit budget se fait sentir. On oublie.
Dans la noblesse Française du 18ème siècle, une jeune veuve d’abord allergique à l’amour et au mariage finit pas aimer et céder aux endurantes avances d’un Casanova pourtant notoirement séducteur. Quand celui-ci renoue avec ses manies frivoles, elle fomente une vengeance initiatrice de vertus, en organisant désir inassouvi, convoitise démesurée et pourquoi pas asservissement déshonorant son ancien ami, grâce à la complicité de Mademoiselle de Joncquières, une prostituée au rôle destiné à broyer la fortune, la réputation comme le cœur du cavaleur. Victoire totale, mais bien sûr comme personne n’eût pu le supposer. Ni notre géniale héroïne qui endosse progressivement la panoplie du bourreau en se noyant d’amertume, ni le sans-cœur touché dans son désespoir pathétique, son amour et son romantisme insoupçonné, ni l’irrésistible jeune fille calculatrice qui voit éclater pureté, conscience et subtilité. Quel petit bonheur à voir et à entendre que ce vaudeville tiré du roman de Denis Diderot de 1784, aux dialogues délicats et joueurs, en une langue française fine, riche et colorée, tombée aujourd’hui dans un si sombre oubli. Chaque phrase dévoile et induit, chaque tirade dénonce et provoque, chaque repartie implique et s’amuse, avec les valeurs, les idées, la philosophie de l’amour et du libertinage, de l’épicurisme qui flambe et du couple qui s’émousse, de la douleur et la rédemption, ou encore du travestissement et de la sincérité, rarement présents là où on les attend.
Le film débute... Edouard Baer, que par ailleurs j'apprécie, est fade, le ton monocorde et l'oeil éteint, comment peut-on croire qu'il est un coureur de jupon et séducteur alors qu'il a plus l'air d'un dépressif ? Bizarre... En outre son soudain emballement pour la jeune inconnue est totalement invraisemblable et le film ne produit aucune tentative d'explication à cela sur le moment. Ennuyant ! Mais Cécile de France, heureusement, est délicieuse à croquer, avec sa voix douce, ses belles robes et ses fleurs... et même si le film semble mou et creux, superficiel sur les situations et la psychologie des personnages.... on se range de son côté, on prend son parti, même si on ne comprend pas vraiment cette mise en scène bizarre, ce manque de passion... MAIS.... Tadam !!! Pour qui s'accroche et suit avec attention la suite et la fin du film, tout fini par prendre sens !! Car la personne sensible, sincère et respectueuse s'avère ne pas être celle qu'on croit !! Un film donc diablement bien fait, réalisation et montage, jeux des acteurs, surprenant et délicieux, par l'histoire qu'il nous conte, et parce qu'il n'y a ni cascades, ni poursuites, ni sang, ni injures, ni musique assourdissante...
Fuis l'amour il te suit. Suis l'amour il te fuit. Voilà la devise et le résumé de ce superbe film en costume. On retrouve des accents de Rohmer, parfois mais il y a de la finesse, du charme en plus! Des dialogues savoureux dans un Français choisi, un jeu d'acteur entre Edouard Baer et Cecile de France exceptionnel font de ce film un régal pour les yeux et les oreilles. L'intrigue n'est pas nouvelle, mais elle est renouvelée magnifiquement par l'ensemble. On suit avec passion cette "farce" jouée au Marquis comme si c'était actuel. A ne manquer sous aucun prétexte.