Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
gimliamideselfes
3 069 abonnés
3 967 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 13 janvier 2021
Avec Mademoiselle de Joncquières j'ai l'impression que Mouret fait de meilleurs drames qu'il ne fait de comédies. Pas que je n'aime pas ses comédies, mais je préfère la légèreté avec laquelle il semble aborder le genre. Le film commence et aurait pu être n'importe quel film d'époque qui parle d'amour avec deux êtres qui cèdent l'un à l'autre. Et puis tout va très vite, Cécile de France qui disait ne pas pouvoir tomber amoureuse tombe finalement amoureuse et on comprend donc que le film va devoir raconter autre chose. Un peu comme dans Caprice Virginie Efira tombe très vite amoureuse du personnage de Mouret.
Et c'est donc ce que quelque chose d'autre qui va devenir très intéressant. Ici, la vengeance d'une femme délaissée, qui a goûté à l'amour et à qui on l'en a ensuite privé. Comme dans Caprice le drame latent se met en place avec une certaine gaieté. Les personnages sourient, font semblant que tout va bien, alors qu'au fond rien ne va.
C'est ce qui rend les situations clairement malsaines du film supportables.
Parce qu'en vrai, voir ces gens sourire tout le temps, faire semblant d'être amis, de s'apprécier, le tout avec un phrasé maniéré c'est assez délicieux. J'aime les faux-semblants. Il y a cette impression de douceur quand en réalité tout n'est que noirceur et manipulation.
Encore une fois j'aime beaucoup lorsqu'on comprend au fur et à mesure qui est le réel méchant de l'histoire, comment le ressentiment détruit et jusqu'où il fait aller.
Bref, c'est un film qui ne m'a peut-être pas ému, du moins pas autant qu'avait pu le faire Caprice, mais il m'a vraiment régalé dans sa manière de traiter la vengeance avec le plus grand des sourires.
Un film en costumes, français, comme on n'en avait pas vu depuis longtemps. Cécile de France et Édouard Baer forment un couple étonnant. Amour, manipulation... tel est pris qui croyait prendre.
Des décors et des costumes magnifiques, une réalisation léchée qui s'appuie sur des dialogues ciselés. Des acteurs qui incarnent le rôle. Un bon moment de cinéma.
Film très bien réalisé par Emmanuel Mouret d'après l'œuvre de Denis Diderot. Très beau et bon casting même si Laure Calamy n'a pas été toujours très crédible dans son rôle d'aristocrate. Très beau travail !!!!
4 561 abonnés
18 103 critiques
Suivre son activité
5,0
Publiée le 6 août 2020
Mademoiselle de Joncquières a été une si grande surprise pour moi. Je ne m'attendais pas à aimer ce film mais j'ai adoré. Ce film était rempli de superbes décors et costumes avec des subtilités qui rendaient presque toutes les scènes propres à être peintes. Il y avait aussi une excellente musique qui correspondait au genre mais n'était pas ennuyeuse. Ma caractéristique préférée était la façon dont la sympathie des personnages a changé tout au long du film. L'écriture du scénario et la mise en scène ont accompli cela. La plupart des personnages sont sympathiques à un moment donné et ont tous de bons traits de personnalité. Mais tout au long du film presque tous font des choses moralement mauvaises ou carrément effrayantes ou cruelles. Il semble y avoir quelque chose pour tout le monde. Ce film semblait embrasser et dépasser les clichés de son genre pour aborder la nature humaine, la complexité des relations et les tensions et corruptions inhérentes résultant de l'inégalité (sexe, âge, finances, influence, religion) et de l'égocentrisme (illusion, insensibilité, justice justicière, manque d'introspection, fierté). Je ne sais pas comment ceux qui ont fait ce film ont réussi à le faire mais ce film m'a laissé une foi renouvelée en l'humanité. La valeur de la connexion à d'autres personnes et à la société à un sens transcendant de la moralité, de la justice et des émotions se révèle tout au long du film à travers les échecs des personnages à se connecter et le processus désordonné qui résulte du manque de véritable connexion les uns aux autres et à l’humanité. La fin est bonne selon le personnage que vous aimez...
Mouret tente "Les liaisons dangereuses" et se plante. Malgré les dialogues et les décors raffinés on ne voit pas les personnages mais les acteurs. Gros ennui.
Emmanuel Mouret offre à la France ses Liaisons Dangereuses cinématographiques, grâce à ce nouvel opus dans lequel tous les abus, surtout les pires, sont permis pour se venger. Mais est-ce suffisant pour rassurer son ego et trouver la paix ? C'est précisément à cette question que répond le film, avec une sagesse et un mordant exemplaires, qui sont depuis longtemps les marques de cet auteur génial.
Encore une fois Emmanuel Mouret nous offre un film de grande qualité. Qualité de l'image, décors, musique, dialogues .... tout est ciselé. L'interprétation est remarquable tant pour Cécile de France que pour Edouard Baer. Nous sommes loin des films où musique et bruitage envahissent tout, où les acteurs 'mangent les mots' rendant les dialogues à moitié inaudibles.... loin des films tournés caméra au poing offrant une image instable et sautillante.
Mal joué, et horriblement théâtral... Et alors la palme d'or du film revenant à Alice Isaas : elle fait la gueule du début à la fin, comme dans tous ses films....
Ce film est un vrai régal par sa beauté lyrique. Qui de mieux qu'Édouard Baer pour interpréter ce tombeur aux envolées passionnées. Son phrasé si particulier et distingué se met parfaitement au service de ce drame romanesque. Pour l’accompagner la douce mais non moins machiavélique Cécile de France dont parfois le sourire m’a rappelé ses heures de folie dans HAUTE TENSION. Et pour interpréter Mademoiselle de Joncquières, le choix d’Alice Isaaz est idéal avec son visage pur et innocent. On se fond parfaitement dans cette époque de la renaissance avec de superbes costumes mais aussi une musique classique qui s’adapte parfaitement aux diverses situations. On vit pleinement cette histoire tumultueuse. Et tout comme l’époque, ce film est très élégant mais on arrive à déceler le faux-semblant qui était de mise dans l’aristocratie. Malgré les coups bas, toujours un large sourire et des révérences. Pour les amoureux de la langue de Molière, MADEMOISELLE DE JONCQUIERES sera sublime.
J'ignorais qui était Mouret, j'ai regardé parce que j'aime bien Cécile de France et que c'était inspiré par Diderot. Ce qui m'a frappé d'entrée, mais apparemment je dois être le seul c'est le langage utilisé. Qu'on s'entende bien, il y a la littérature et le théâtre. Dans ceux-ci les auteurs du 17ème et du 18ème siècle font parler leur protagonistes comme ils devraient le faire eu égard à leur rang, mais non comme ils parlaient réellement. Le cinéma n'a nul besoin de ces artifices surtout trois siècles après. Non, monsieur Mouret personne n'a jamais dialogué de la sorte à grands renforts de longues tirades où ne manquent ni double négation, ni concordance des temps. Vous en connaissez des gens qui parlent par tirades, vous ? Vous en connaissez des gens qui ne se coupent jamais la parole. Le dialogue parlé et le dialogue écrit sont deux choses souvent bien différentes. Pour s'intéresser au langage de l'époque, lisez donc les mémoires de Saint-Simon, vous en apprendrez des bonnes ! J'apprend aussi que le film s'est tapé un César des meilleurs costumes ! Normal Mouret et son costumier ont inventé le costume infroissable et insalissable.
J'ai trouvé ce film magnifique tant au niveau des images que du scénario et du jeu d'acteurs. Cécile de France est excellente ainsi qu'Edouard Baert et Alice Isaaz. On passe un agréable moment. C'est le film que je préfère de Emmanuel Mouret.
La vengeance d'une femme trompée peut être terrible, Choderlos De Laclos nous l'avait également montré. Dans cette libre adaptation de l’œuvre de Diderot, on ne retrouve guère le libertinage, si ce n'est dans les mots d'esprit bien plus que dans les comportements. Le film prend, du fait de dialogues chargés, une tournure très emphatique, impression encore renforcée par un jeu d'acteurs qui paraît trop hors sol par moments. L'on n'est guère surpris par le déroulé de l'intrigue, si ce n'est dans son final qui donne le sentiment de tomber un peu à plat. Tout ceci est à la fois académique et prétentieux, sans véritablement marquer les esprits.