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AZZZO
302 abonnés
810 critiques
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4,0
Publiée le 30 septembre 2018
C'est un cinéma qui nous fait voyager dans le temps et la délicatesse, c'est une petite douceur surannée, une fantaisie baroque en costumes. Cécile de France et Edouard Baer se prêtent à l'exercice avec brio. On savoure l'intelligence et la poésie du verbe de Diderot. Touchant et diabolique. Un film très réussi.
Bonjour, Hier, petite séance entre copines. Que dire...Ce film est mou, long. On s'ennuie beaucoup, le jeu de séduction est beaucoup trop étendu. Seul les 30 dernières minutes sont intéressantes, et le double rebondissement final me fait monter la note à 1.5/5. Le jeu des acteurs est ennuyeux,Edouard Baer ne s'en sort lui pas trop mal mais les autres manquent réellement de charisme, surtout Laure Calamy qui pour moi joue faux. Les dialogues ne sonnent pas très juste et je trouve qu'ils manquent de prestence. En bref à oublier vite. A bientôt...
De bons acteurs, de très beaux costumes, des dialogues ciselés, voilà de bons ingrédients pour un film réussi. On retrouve un faux air des liaisons dangereuses, on a ici également manipulateurs et manipulés. Que ne fait pas faire la jalousie et le dépit...
« Mademoiselle de Joncquières » en étant une réalisation d’Emmanuel Mouret, ne pouvait déjà qu’intriguer ne serait-ce que par sa filmographie, tour à tour inégale mais toujours bien personnelle et digne d’intérêt ! De son univers très sentimental, où le marivaudage rôde toujours aux alentours, le voici cette fois carrément les pieds dans le plat avec un franchissement de cap assumé, en adaptant cette fois un épisode de « Jacques le fataliste et son maître » de Diderot ! Si bien qu’en se fixant une trame historique, telle cette vengeance de cœur envers le marquis des Arcis, fomentée par Madame De la Pommeraye, Emmanuel Mouret est à la fois dans son plus parfait élément et en même temps se glisse sur les rails d’un récit qui le guident complètement ! Si bien que la langue française dans son aspect le plus noble de l’époque, devient dans la bouche des comédiens un atout de plus qui convient parfaitement au cinéma de ce réalisateur ! En soi, une idée finalement évidente et excellente comme une sorte de consécration logique et bien pensée... Car on se régale évidemment et tout simplement de ces joutes oratoires qui par l’intermédiaire de Cécile de France et de Edouard Baer, deviennent un délicieux plaisir de l’oreille... Un point fort déjà fort remarqué dans ces films précédents (« Caprice », « Fais moi plaisir »,...), mais qui ici par le contexte historique, prend encore davantage tout son sens à la vue des décors et des costumes somptueux. Les deux acteurs s’en donnent à cœur joie, d’autant plus que le réalisateur les dirige parfaitement, à l’image de sa façon d’être et de jouer lui-même à l’écran. Mais qu’on ne s’y trompe pas, malgré de belles phrases rondement et joliment prononcées, les dialogues sont cependant piqués au vif, chacun se renvoyant la balle avec tact et finesse à tout instant et que le meilleur gagne ! Cette vengeance échafaudée par Mme De Pommeraye a d’ailleurs des parfums d’actualité surprenants quand on songe au féminisme avant l’heure, auquel renvoie ce film finalement ! Les rôles secondaires avec la présence d’Alice Isaaz notamment, donnent encore plus de pertinence et de force à cette histoire, par la délicatesse décalée qu’elle apporte dans ce jeu de quilles. Ce qui reste d’autant plus remarquable tient justement au portrait de chaque personnage, de ce qu’il représente en tant que valeur, conscience, intérêt, et à ce niveau les apparences sont bien trompeuses ! Le vice, la vertu, la sincérité, l’honnêteté, la fourberie sont à travers ce plan machiavélique parfaitement secoués et mis à mal, et ce qu’il en ressort devient au demeurant une sacrée leçon ! La fin est d’autant plus excellente qu’elle remet les pendules à l’heure comme on ne s’y attendait vraiment pas... Ah ! L’Amour ! En tout cas, cela devient ici une petite merveille signée Emmanuel Mouret qui décidément a un petit quelque chose de plus, et c’est bien agréable...
Un film à ne pas rater ! Si le jeu en costumes peut donner une impression très classique de prime abord, on est rapidement surpris par la modernité des sentiments dont il est question dans ce film : amour, haine, vengeance, honte, orgueil... Tout cela joué très justement par des acteurs brillants ! Emmanuel Mouret nous livre un film lumineux qui renouvelle son thème de prédilection : le triangle amoureux.
Je recommande chaudement cet excellent film d’Emmanuel Mouret inspiré par l’oeuvre de Denis Diderot.
Madame de la Pommeraye, jeune veuve aristocrate, se laisse séduire par le libertin marquis des Arcis, qui la courtise depuis de nombreux mois. Mais il finit par la délaisser, le couple rompt et les amants redeviennent amis.
Mme de la Pommeraye ourdit une vengeance contre le marquis, faisant intervenir Mme de Joncquières et sa fille, deux courtisanes.
J’ai réellement tout aimé dans ce film : la limpidité, la richesse et la fluidité du scénario, la grande qualité du texte et de sa diction par les comédiens, la fraîcheur et les détails des décors tant intérieurs qu’extérieurs, le choix des costumes, l’accompagnement musical adéquat à l’action.
L’histoire dans un premier temps sulfureuse est assez jubilatoire, pour qui approuve la vengeance de Mme de Pommeraye. Puis elle prend des virages, se complexifie et la morale n’est pas celle que l’on croyait. Ceci marque une grande différence par rapport à Choderlos de Laclos et ses « liaisons dangereuses ». Une oeuvre de choix dans le paysage cinématographique français.
Les dames de Joncquières, "fruits du péché" de mère en fille, ont dû (bien que de noble extraction toutes les deux) se résoudre à la galanterie (de ruisseau) pour survivre. Quand sa vieille amie de pension l'entretient de cette situation navrante, la marquise de La Pommeraye (Cécile de France), une riche et belle veuve, comprend tout de suite quel parti en tirer, surtout que la fille est ravissante. Sans qu'on puisse la confondre pour autant avec une Merteuil... En effet, son amant le marquis des Arcis (Edouard Baer) s'est lassé d'elle, et la quadragénaire, qui connaît sur le bout des doigts la psychologie de ce libertin (dans le sens 18e, tout autant que dans le sens contemporain du terme, mais un libertin en mode atténué, ni Don Juan, ni Valmont...un modèle inédit...), met alors sur pied une stratégie redoutable, avec la complicité (tarifée) des deux filles de joie (Natalia Dontcheva jouant la mère, Alice Isaaz la fille)... Mais, aux jeux de l'amour et du hasard, il arrive que les meilleurs scénarios se heurtent à d'improbables pierres d'achoppement. Loin des films français habituels, partagés entre misérabilisme social (ou "sociétal"), niaiseries et vulgarités diverses, et sucreries boboïsantes (ces trois "sources d'inspiration" convergeant d'ailleurs souvent), Emmanuel Mouret confirme un talent exquis, délaissant (avec bonheur !) sa veine habituelle "rohmérienne", pour l'adaptation réussie d'un des "récits dans le récit" du "Jacques le Fataliste" de Diderot. C'est un régal de tous les instants de se laisser prendre aux roueries de la marquise... comme de se laisser surprendre par les péripéties en découlant. Un exercice de style séduisant, dans une langue délicieuse, mis en scène avec une fausse simplicité : jubilatoire ! Une distribution idoine - juste un (léger) bémol, Alice Isaaz, moins convaincante.
Enfin un film où les dialogues sont riches de finesse et d esprit. Qui plus est, les comédiens sont au top, bien dans la peau de leur personnage. Cecile de France tient la l une de ses plus belles prestations. Du bel art!
ce film me fait renouer avec le cinéma d’Emmanuel Mouret que je n'apprécie pas du tout habituellement. De beaux dialogues et un jeu d'acteurs dans ce film à costumes plutôt classique du genre. Les liaisons dangereuses et Don Juan dans un épisode de Jacques le fataliste. On passe un bon moment.
Brillant, beau et sublimement bien joué et filmé. A voir pour la finesse des sentiments exprimés et la splendeur des images. Un petit bémol pour le texte parfois dur à jouer.
Ce temps aristocratique d'une grâce et d'une beauté perdue se donne à nous dans sa doucereuse nostalgie. Un parler d'une élégance raffinée qui contraste cruellement avec l'abîme ou s'enfonce chaque jour davantage notre belle langue. Voilà déjà bien des choses pour aimer ce film si bien joué et mis en scène. Enfin et surtout, sous ce somptueux vernis,, ce sont les terribles passions humaines qui s'agitent, celle de Don Juan désespéré de n'être jamais satisfait, celle de la maîtresse trompée qui trouve dans l'organisation de sa vengeance une bien triste amertume. Diderot est un maître et nul mieux que lui n'aura compris son époque et aussi l'homme éternel, éclairé sans doute par la puissance de sa raison mais tout autant égaré par la cruauté de sa nature .