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Un visiteur
5,0
Publiée le 1 février 2019
Un scénario raffiné au temps des lettres de haute noblesse, il y a un certain charme de cette période royale. Comme un parfum des « liaisons dangereuses » agréablement plaisant, suivant avec intérêt où se mêlent ces histoires d’aristocrates et des intrigues de château. Tels des poèmes qui riment avec romance, fidélité, confiance, libertinage, tromperie, blessure d’orgueil, fierté, jalousie, vengeance, manipulation, honte, déshéritée, en bref, une mise en scène fantastique d’un chef-d’œuvre.
L'intrigue est prenante, le tout très bien fait mais j'aurais tout de même un bémol sur les costumes du marquis du point de vue historique. En effet celui-ci porte toujours des bottes alors que les hommes n'en portaient que pour monter à cheval et pas dans la vie de tous les jours. De plus il ne porte jamais de chapeau à l'extérieur, ce qui était tout à fait inconcevable pour l'époque !
Ce film d'époque, adapté et mis en scène par Emmanuel Mouret, nous offre une superbe photographie, d'agréables décors naturels, et de jolis costumes du 18e siècle. Sur une BO raffinée, il nous propose un Drame Romantique empli de délicatesse, dont le récit original de Diderot génère des dialogues châtiés et réellement savoureux. Le rôle du Marquis des Arcis attribué à Edouard Baer, lui permet d'exprimer pleinement sa classe naturelle. Outre la participation de Laure Calamy (l’amie de Madame de La Pommeraye), le casting nous offre aussi la belle présence d'Alice Isaaz et l'excellente prestation de Cécile de France dans le rôle de Rôle de Madame de La Pommeraye.
Des liaisons ennuyeuses... Qu'aime-t-on en général dans les films en costumes ? Certes les magnifiques accoutrements, mais aussi et surtout les dialogues ciselés par la langue du XVIIIème, le contexte historique, la trame fine et élaborée comme dans les romans de l'époque. Hélas, rien de cela dans ce film. Lointaine transposition de Diderot, les échanges verbaux sont verbeux, plats ("Un bonheur qui ne dure pas, c'est du plaisir" "Nos sentiments sont aussi pleins de tendresse que de raison"…) et aussi extrêmement répétitifs. Le cadre historique se réduit à des décors rebattus, à des robes trop proprettes, et il enrôle un libertinage simplifié, ignorant sa dimension révolutionnaire de libre-pensée et de négation religieuse, niant même par la pruderie extrême des images que les libertins sont aussi des jouisseurs. Au moment suprême d'un rapprochement des amants sur le canapé, la caméra se détourne sagement sur deux livres posés l'un sur l'autre ! Aucune sensualité donc dans ce film bien amidonné. Quant à l'intrigue, elle ne devient intéressante qu'à la toute fin, après qu'une heure ennuyeuse s'est passée sans que presque rien ne se passe. Mais le plus terne est dans la réalisation. L'image ne traduit ni les sentiments ni les situations. Quelles que soient les circonstances, même lorsqu'elles se voudraient dramatiques, la mise en scène se borne à quelques tableaux : les promenades dans les allées printanières du château, le déplacement de vases fleuris d'une cheminée à l'autre, des plans moyens des protagonistes en costume étincelant devant une porte ouvragée. L'éclairage invariablement trop lumineux ne varie pas lorsque les circonstances s'assombrissent. La musique de cour, forte et omniprésente, ne module pas les progressions du scénario. Cela fait très scolaire, quasiment un téléfilm. Dans de telles conditions, comment le jeu de Cécile de France et d'Édouard Baer pourrait-il bien s'en sortir : des demi-sourires égaux et convenus, un débit constant et assez gauche presque d'un bout à l'autre du film. La souffrance de Baer se traduit juste par un col dégrafé et une mèche rebelle, celle de C. de France par rien. Et puis cet anachronisme dans l'allusion sous-jacente au féminisme : une question abordée pour coller à notre époque alors que l'époque évoquée ne l'aborde pas encore, Condorcet n'en a pas encore parlé. Diderot, dans son essai "Sur les Femmes", décrit "l'enfermement de la femme dans son infériorité physique", et à lire nombre de ses citations on le taxerait aujourd'hui de fieffé misogyne (Ex : "Il est aussi ridicule à un homme de croire les femmes fidèles que leur être fidèle") . De quel féminisme étrange s'agit-il dans le film même, puisque le dénouement nous montre un homme certes libertin et infidèle mais finalement courageux et sensible face à une femme que l'on pensait intègre mais dont la fragilité en fait finalement la pire des vipères ? Si devant la salle vous avez le choix entre Burning, The Guilty ou cette Mademoiselle de J.si encensée par la critique, allez vite voir l'un des deux premiers, de véritables chefs d'oeuvre, eux... Voir mon blog alpha-pixel.blogspot.com/search/label/filmvu
Nouveau Mouret mais beaucoup moins interressant que ces propres scenarios. Ici c'est tres vieillot , classique et souvent tres long notamment la premiere du film. Et meme si les acteurs sont correct , le cote desuet gache le tout.
Intriguée par cette histoire et porté par mon intérêt pour les films à costumes, j'avais hâte de découvrir le film d'Emmanuel Mouret. Le film est intéressant, ce dernier nous démontre le pouvoir d'une femme, sa vengeance sous couvert de bonté. Tout est travaillé, les costumes, les décors, les paysages, la lumière, les dialogues. Et on su suscité mon intérêt. Toutefois, j'ai été vite lassé par les dialogues mesurés. J'ai également vite eu l'impression que l'on tournait en rond. Le film est très beau, l'histoire intéressante, et pourtant il y a mais... Que je n'arrive pas à pointer concrètement, mais quelques choses m'a dérangé ou lassé. Le film m'aura au moins permis de découvrir Diderot, de m'y intéresser et peut-être de découvrir l’œuvre.
Hoooo mais on ne veut pas que ça s'arrête ! On en veut encore !!! J'ai été voir ce film en ne sachant pas vraiment à quoi m'attendre mais vraiment là ... j'adhère totalement. Les décors sont superbes, l'ambiance est charmante, les costumes magnifiques, les acteurs sont très bons, je me suis délecté du dialogue (qu'est ce que ça fait du bien d'entendre parler des personnages en ancien français). L'histoire des plus farfelue qui vous emporte tout de suite ! Merci et encore, le film français par excellence qui fait rêver !
Après une heure d’ennui, certes dans de beaux décors et costumes, on commence à comprendre le mécanisme de la vengeance, enfin un peu de piment ... mais le tout est peu convaincant, surtout ces histoires de passion qui sont jouées sans aucune crédibilité ni émotion, c’en est gênant. Edouard Baer n'était pas le bon acteur pour ce rôle de bellâtre. Je mets 2 * pour la qualité technique.
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5,0
Publiée le 6 août 2020
Mademoiselle de Joncquières a été une si grande surprise pour moi. Je ne m'attendais pas à aimer ce film mais j'ai adoré. Ce film était rempli de superbes décors et costumes avec des subtilités qui rendaient presque toutes les scènes propres à être peintes. Il y avait aussi une excellente musique qui correspondait au genre mais n'était pas ennuyeuse. Ma caractéristique préférée était la façon dont la sympathie des personnages a changé tout au long du film. L'écriture du scénario et la mise en scène ont accompli cela. La plupart des personnages sont sympathiques à un moment donné et ont tous de bons traits de personnalité. Mais tout au long du film presque tous font des choses moralement mauvaises ou carrément effrayantes ou cruelles. Il semble y avoir quelque chose pour tout le monde. Ce film semblait embrasser et dépasser les clichés de son genre pour aborder la nature humaine, la complexité des relations et les tensions et corruptions inhérentes résultant de l'inégalité (sexe, âge, finances, influence, religion) et de l'égocentrisme (illusion, insensibilité, justice justicière, manque d'introspection, fierté). Je ne sais pas comment ceux qui ont fait ce film ont réussi à le faire mais ce film m'a laissé une foi renouvelée en l'humanité. La valeur de la connexion à d'autres personnes et à la société à un sens transcendant de la moralité, de la justice et des émotions se révèle tout au long du film à travers les échecs des personnages à se connecter et le processus désordonné qui résulte du manque de véritable connexion les uns aux autres et à l’humanité. La fin est bonne selon le personnage que vous aimez...
Beau film ..peut être un peu trop "propret" ... Je n'ai pas pu m'empêcher de faire le rapprochement avec les Liaisons dangereuses, (mon film fétiche) et Mademoiselle de Joncquières ne détrônera pas ce chef d'œuvre....Les acteurs sont excellents même si j'ai du mal imaginer Edouard Baer en séducteur impénitent.. Tous le monde semble s'extasier sur les costumes... ils sont , comme le film, un peu trop "propret" ... Les robes sont superbes même si les petits nœuds au milieu du corsage sont assez niais. Par contre les costumes de monsieur Baer sont assez nuls et mal coupés ... A-t-on dit au réalisateur et au costumier qu'aucun homme au XVIII ème siècle ne portait la barbe ?????? Et la perruque aurait été bienvenue.... Et la chemise systématiquement toute débraillée c'est minable ... Résultat : un noble du XVIII ème plus fagoté que ses laquais .....
La filmographie d’Emmanuel Mouret ne dévie pas d’un iota de sa ligne thématique et « Mademoiselle de Joncquières » ne déroge pas à la règle en dépit d’un contexte temporel qui, pour la première fois, passe de notre époque à une époque révolue, en l’occurrence le XVIIIème siècle, et donc au film en costumes. Il disserte donc encore et toujours sur les jeux de l’amour et des sentiments et il le fait toujours aussi bien même si cela ça peut paraître désuet. On peut même dresser de nombreux ponts entre certaines vérités de l’époque et celles d’aujourd’hui (rapport de force entre classes, opposition hommes-femmes, …), donnant un aspect finalement très contemporain à ce nouveau long-métrage. Cette histoire de vengeance amoureuse est reconstituée avec grand soin et tout est à sa place des jolis costumes aux magnifiques décors naturels.
Cependant, on ne peut pas dire que « Mademoiselle de Joncquières » soit une franche réussite, pas plus qu’il soit franchement emballant. Ou alors il faut goûter au cinéma du metteur en scène, si particulier et reconnaissable entre tous. On a parfois l’impression d’assister à du théâtre filmé, la mise en scène de Mouret étant souvent trop statique et le matériel de base étant très littéraire. Mais le problème principal du film n’est pas vraiment là. On a surtout la désagréable impression d’avoir vu ce genre d’intrigue une centaine de fois dans divers films d’époque de toutes nationalités. Et une œuvre la domine durant toute la projection, c’est bien entendu l’illustre roman de Choderlos de Laclos, « Les Liaisons dangereuses ». Et donc par ricochet, les films qui en ont été tirés, de la magistrale version de Stephen Frears ou à son pendant français par Roger Vadim en passant par « Valmont » de Milos Forman et l’adaptation contemporaine « Sexe intentions ». Mais, ici, tout est plus trivial et attendu et surtout moins vénéneux donc moins plaisant. En résulte une œuvre trop peu originale et bien trop sage.
Il est cependant passionnant d’entendre de si beaux dialogues mettant en avant les beautés de la langue française. Les répliques prononcées par les personnages se goûtent avec délicatesse et on prend un grand plaisir à écouter de si beaux raisonnements au sein de textes si intelligents. Des échanges profonds et érudits qui font du bien en ces temps de massacre de la langue de Molière. C’est d’ailleurs le meilleur atout du film. Mais les acteurs qui récitent le texte manquent souvent de naturel et tout cela sonne parfois faux ainsi mis dans la bouche de comédiens peu habitués à ce genre de texte. Edouard Baer, notamment, semble un choix peu judicieux pour incarner ce marquis hédoniste. Il n’arrive pas à transcender son statut d’acteur bien de notre époque et manque de charisme et de charme. Cécile de France s’en sort un peu mieux dans le rôle de cette comtesse vengeresse. Tout bien pesé, « Mademoiselle de Joncquières » se laisse regarder mais ronronne un peu, manque de piquant et de rythme, et surtout d’un script plus incisif et novateur.
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Autant le dire tout de suite je ne suis pas une grande fan des films d'Emmanuel Mouret et celui-ci ne déroge pas à la rêgle je me faisais pourtant une joie de le grace à Denis Diderot (son musée des lumières à langres est magnifique )j'adore les films d'époque la musique est très belle ainsi que les paysages et de beaux dialogue , pourtant je me suis ennuyée Edouard Baer n'a pas assez de charme pour passer pour un séducteur les actrices fond de leur mieux mais le film tourne un peu à plat , donc il n'y aura pas pour moi de prochain Mouret c'est sur
Pas un film grand public assurément…...La puissance philosophique de Diderot se retrouve dans cet essai amoureux...J'ai trouvé le film brillant, les dialogues très pertinents même si ils semblent à priori affectés par l'origine sociale des personnages…..On est dans la haute Bourgeoisie du 18ème siècle …Ne pas s'arrêter à cela car c'est de la belle voltige au pays des mœurs et du libertinage……Les décors et costumes sont parfaits et particulièrement soignés…..Dans le cadre d'un château la vie semble plus facile et les seuls soucis amoureux….Cela rappelle parfois Molière. et le film contient un certains nombre de situations qui ne sont pas sans rappeler le théâtre…..Le texte est plutôt littéraire et raffiné…...Les acteurs en accord avec l'ambiance…...Il y a de l'excellence dans ce film, qui a quelque chose de culturelle…..Quant à certaines réflexions, elles pourront éclairer les esprits, par leur intelligence sur l'amour et ses principes…….La musique est choisie judicieusement et parcimonieusement, où j'ai cru reconnaitre parfois du Purcell et du Vivaldi . Le script lui a pas mal de vertus et de rebondissements...Je conseille.
Une très belle et intelligente reflexion sur l’amour et le monde qui l’entoure, qui fait également reflet à notre contemporanéité. Un rôle parfait pour Edouard Baer qui y est extraordinaire, comme rarement.