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Michel C.
272 abonnés
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4,5
Publiée le 16 septembre 2018
Très belle surprise que cette comédie d’Emmanuel Mouret ! Sceptique avant d'y aller pour ce genre de film..... je dois avouer que j'avais tort. En effet, un réel plaisir tout du long sauf peut être les vingt premières minutes destinées à planter le décor, tout le reste est délicieux. Y compris ces dialogues écrit par un certain ... Didier Diderot (oui cela est remarquable). Ces tirades font mouche et sonnent joliment, notamment bien entendu parce que bien articulées par ces TRES BONS acteurs, Edouard Baer (le costume lui va comme un gant), Cecile de France (belle intrigante) et Alice Isaaz (jeune ingénue parfaite et charmante - sans jeu de mots). Les images sont magnifiques, et photos très bien prises que soit des parcs ou des robes et costumes. L'idée de cette vengeance est magnifiquement interprétée tout en savoureuses joutes orales, mais aussi à travers des silences judicieux. J'y ai trouvé autant de plaisir que certains policiers dont je suis adepte - c'est dire !! Cette guerre des sexes complètement perdue d'avance à l'époque trouve peut être ici un début d'embryon, pour redorer les atouts du sexe "dit" faible !! Excellent film !!**
Voilà un excellent film, qui mériterait amplement de rencontrer son public, mais nous étions cinq dans la salle. Quel dommage! Et pourtant, la mise en scène, les dialogues, les costumes, tout était parfait. Je pourrais le revoir plusieurs fois avec plaisir!
Rarement enthousiasmé par un film d'Emmanuel Mouret, celui-ci se démarque et c'est finalement avec plaisir que l'on suit les longues discussions et confidences, les manigances d'une Cécile de France ou les verves de séduction d'Edouard Baer. Et même si tout est assez lisse et cousu de fil blanc, le film parvient à maintenir la saveur de son récit jusqu'à la scène finale.
Très beau film. A voir ! j'étais dubitative sur la crédibilité des acteurs principaux... REUSSITE ! belle langue française... jolis décors... quel bonheur.
Magnifique film ! la noirceur de l’être humain y est montrée dans une nature grandiose , verte , boisée .... le contraste est saisissant . Le scénario monte en puissance et l'émotion aussi , les acteurs sont tous merveilleux .
Madame de la Pommeraye (Cécile de France) a perdu son mari et s'est retirée sur ses terres. Elle ne s'est jamais fait d'illusion sur l'amour et ne nourrissait nul penchant pour son mari dont le décès ne l'affecte pas. Le marquis des Arcis (Edouard Baer) lui fait une cour assidue et ne se laisse pas décourager par ses rebuffades amusées. Sa constance est finalement récompensée par la veuve qui lui cède. Mais, passées les premières semaines d'extase, le frivole marquis se lasse de son amante qui, le cœur brisé, n'a d'autre ressource que de lui rendre sa liberté. Toutefois la femme blessée entend faire payer à l'amant inconstant sa trahison. Une mère désargentée (Natalia Dontcheva) et sa fille à la beauté angélique, Mademoiselle de Joncquières (Alice Isaaz), contraintes de vivre de leurs charmes suite à leurs revers de fortune, seront les instruments de sa vengeance.
Depuis une vingtaine d'années, le marseillais Emmanuel Mouret creuse un sillon bien à lui dans le cinéma français en y semant comme autant de pépites de charmants marivaudages dont les titres faussement candides annoncent l'esprit : "Laissons Lucie faire", "Un baiser s'il vous plaît !", "L'art d'aimer", "Caprice". En regardant son premier film d'époque, on se demande comment il n'est pas venu plus tôt au Siècle des Lumières, à la perfection de sa langue, à l'élégance de ses toilettes.
Emmanuel Mouret emprunte à Diderot un épisode de "Jaques le Fataliste" qui avait inspiré à Robert Bresson "Les Dames du bois de Boulogne". L'intrigue déroule sans anicroches sa mécanique (trop ?) bien huilée. Les scènes se succèdent qui inexorablement voient le marquis des Arcis tomber sous le charme de la jeune demoiselle de Joncquières, d'autant plus séduisante qu'elle ne prononce pas une parole, lui promettre une rivière de diamants, une rente, un hôtel particulier et, bientôt, le mariage.
Lorsqu'au lendemain de la nuit de noces, Mme de la Pommeraye triomphe en révélant au mari berné son aveuglement, on croit l'histoire terminée. Il n'en est rien. Elle dure vingt minutes de plus qu'Emmanuel Mouret emprunte en partie à Diderot et extrapole pour le reste. Ce qu'il emprunte à Diderot, c'est un dénouement bancal que Diderot lui-même avait critiqué : le marquis des Arcis, par amour pour sa femme, accepte sans broncher la mésalliance au risque de devenir la risée du tout-Paris. On se souvient que l'histoire de la Pommeraye est racontée à Jacques et à son maître par la patronne de l'Auberge du Grand-Cerf où ils passent la nuit et la critique qu'en font Jacques et son maître est l'occasion, comme l'a brillamment analysé Kundera, de poser les bases de l'art du roman moderne
Emmanuel Mouret conclut son film avec Mme de la Pommeraye, renvoyée à son amère solitude, qui croyait punir le marquis de son inconstance, mais qui, à son corps défendant, lui a permis de connaître la félicité d'un mariage heureux, nonobstant le passé caché de son épouse. Cette conclusion ne figure pas dans l’œuvre de Diderot. Elle coule pourtant de source. Sa brutalité saisit. En un clin d’œil on passe de Marivaux à Choderlos de Laclos.
La première partie de ce triangle amoureux m'a semblé assez terne avec ce langage théâtral assez pénible à suivre. Heureusement, il y a ensuite l'arrivée d'Alice Issaz pour mettre un peu de piment dans le couple Baer/De France avec cette histoire de vengeance assez jubilatoire. Cela sauve la mise d'un film dont j'attendais plus mais où le réalisateur, Emmanuel Mouret, n'arrive pas à sublimer son œuvre.spoiler: Un sentiment mitigé mais le retournement final vaut la peine de rester jusqu'à la fin.
Excellent film. Les acteurs sont très bons, Edouard Baer dans un rôle qui semble fait pour lui et Cécile de France dans un rôle qui tranche avec son personnage habituel de fille moderne et bien dans sa peau, mais qui montre toute l’étendue de son talent. Un film d’époque rafraîchissant qui semble étonnamment très actuel, et qui nous permet d’échapper pour une fois aux sujets politiques et sociaux un peu trop convenus et récurrents dans le cinéma français ces derniers temps.
Un ersatz des "Liaisons dangereuses" qui est loin d'avoir les qualités de son modèle. Les costumes et les décors sont réussis, Cécile de France est délicieuse, mais la mise en place est trop longue et la vengeance pas assez machiavélique même si le dénouement est un peu plus enlevé que le démarrage…
Le roman de Diderot sied à l’univers bavard et ironique de Mouret. La relative réussite doit à son matériau littéraire plus qu’à sa réalisation soignée, jolie et académique. On est loin de la version de Bresson dialoguée par Cocteau, qui reste LA référence.
" mademoiselle de joncquieres " adapté d'un récit de Diderot est une bonne surprise pour moi. En effet malgré un côté théâtral un peu marqué, j'ai apprécié cette histoire qui se déroule au XVIII ème siècle entre trahison , vengeance et amour le film est passé vite. A noter la très bonne prestation de Cécile De France et Édouard Baer.
J apprécie beaucoup ce que fait emmanuel mouret depuis bien longtemps.
A chaque film, j ai l impression qu il a trouvé son style, qu il se « contente » d exploiter fort bien sa niche, ces styles de films qui lui sont très personnels. Et en même temps, il ne cesse d affiner son style, sa sensibilité. D être encore plus précis et efficace.
L histoire est connue, elle est bien rodée ... et toujours aussi efficace. Cela semble tellement évident qu elle lui convient parfaitement, je ne suis absolument pas déçu par le résultat. Langue précieuse, délicatesse des émotions, charme du désuet.
Un peu de légèreté (même s il y a de moins en moins de comique et de jeu de mot dans ses film), un peu de gravité : le bonheur, s il ne dure pas, n est que du plaisir, beaucoup de sensibilité : tout le film, finalement, tient à la découverte de ses protagonistes. Même dans la dernière scène on découvre l amie de la marquise et la marquise elle même.
J avoue ne pas avoir bien compris cette dernière scène. Je ne sais pas décider si l amie a son attitude pour la marquise, pour le marquis, contre la marquise. La seule interprétation que j écarte est celle contre le marquis puisqu elle a clairement dit plusieurs fois ne pas approuver cette situation.
C est bien rare qu une scène puisse être aussi librement interprétée de façon aussi diamétralement opposée. C est je pense la première fois que je vois une scène passer un message si fort bien que totalement ambigu. Qui croit en l amitié pensera que l amie ment sur la voiture pour faire plaisir à la marquise. Qui croit en la compassion qu elle le fait, par exemple, pour noyer la rumeur d autres rumeurs ou pour dénoncer la rumeur existante, ou encore pour donner un répit au marquis ou encore ... Qui a déjà été victime de trahison, de déception, que c est une vengeance contre la marquise (qui a sacrifié leur amitié à ses objectifs, qui s est mal comportée aux yeux de l amie et peut trouver ce moyen pour faire subir à la marquise ce qu elle a fait au marquis) [et peut être même raviver la flamme de la marquise envers le marquis en lui faisant croire qu il est à nouveau disponible ; qu il pourrait être réceptif à l amour de la marquise]. Qui croit en la justice peut penser qu elle ment dans un souci de justice, il a déjà payé chèrement ses fautes passées, il est temps qu on arrête de le juger à l aune de son passé qu il n a jamais nié ni caché. Enfin, qui croit en l amour, qu elle le fait pour préserver l amour du marquis - que l amie se rend compte qu il est amoureux. Qui croit en le machiavélisme pensera qu emmanuel mourrir annonce que son film aura une suite. Qui croit en l égoïsme........
Selon ses propres croyances, on peut donner beaucoup d interprétations à cette dernière scène, je trouve cela prodigieux car chacune éclaire l ensemble du film différemment.
Avec Mademoiselle de Joncquières j'ai l'impression que Mouret fait de meilleurs drames qu'il ne fait de comédies. Pas que je n'aime pas ses comédies, mais je préfère la légèreté avec laquelle il semble aborder le genre. Le film commence et aurait pu être n'importe quel film d'époque qui parle d'amour avec deux êtres qui cèdent l'un à l'autre. Et puis tout va très vite, Cécile de France qui disait ne pas pouvoir tomber amoureuse tombe finalement amoureuse et on comprend donc que le film va devoir raconter autre chose. Un peu comme dans Caprice Virginie Efira tombe très vite amoureuse du personnage de Mouret.
Et c'est donc ce que quelque chose d'autre qui va devenir très intéressant. Ici, la vengeance d'une femme délaissée, qui a goûté à l'amour et à qui on l'en a ensuite privé. Comme dans Caprice le drame latent se met en place avec une certaine gaieté. Les personnages sourient, font semblant que tout va bien, alors qu'au fond rien ne va.
C'est ce qui rend les situations clairement malsaines du film supportables.
Parce qu'en vrai, voir ces gens sourire tout le temps, faire semblant d'être amis, de s'apprécier, le tout avec un phrasé maniéré c'est assez délicieux. J'aime les faux-semblants. Il y a cette impression de douceur quand en réalité tout n'est que noirceur et manipulation.
Encore une fois j'aime beaucoup lorsqu'on comprend au fur et à mesure qui est le réel méchant de l'histoire, comment le ressentiment détruit et jusqu'où il fait aller.
Bref, c'est un film qui ne m'a peut-être pas ému, du moins pas autant qu'avait pu le faire Caprice, mais il m'a vraiment régalé dans sa manière de traiter la vengeance avec le plus grand des sourires.
Ce temps aristocratique d'une grâce et d'une beauté perdue se donne à nous dans sa doucereuse nostalgie. Un parler d'une élégance raffinée qui contraste cruellement avec l'abîme ou s'enfonce chaque jour davantage notre belle langue. Voilà déjà bien des choses pour aimer ce film si bien joué et mis en scène. Enfin et surtout, sous ce somptueux vernis,, ce sont les terribles passions humaines qui s'agitent, celle de Don Juan désespéré de n'être jamais satisfait, celle de la maîtresse trompée qui trouve dans l'organisation de sa vengeance une bien triste amertume. Diderot est un maître et nul mieux que lui n'aura compris son époque et aussi l'homme éternel, éclairé sans doute par la puissance de sa raison mais tout autant égaré par la cruauté de sa nature .
Le gros soucis du film réside dans le fait que le style d'Emmanuel Mouret associé aux conditions sine qua non du film d'époque accentue la sensation de théâtralité. Des dialogues et un rythme monotone qui sont symptomatiques des décors qui se résument à un parc bien triste, un château discret et quelques salons. Des décors où se déroulent des scènes redondantes surtout dans sa première moitié. En conclusion Emmanuel Mouret signe un comédie historique et dramatique dont la force reste son intrigue principale et son actrice principale. Mais le film reste trop figées, manquant de passion et d'un minimum de romanesque. Dommage... Site : Selenie