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Didier L
35 abonnés
222 critiques
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3,5
Publiée le 4 novembre 2018
Comme toujours avec Pierre Salvadori, un scénario à tiroirs complexe, fouillé, des dialogues brillants, très écrits, une mise en scène fluide, élégante même si, ici, mâtinée de couleurs éclatantes et d'une nervosité et d'un certain réalisme qu'on ne lui connaissait guère et enfin d'un quatuor de comédiens exceptionnels et visiblement heureux de jouer une partition aussi folle. Cependant, dans une interview dans "Libération", Salvadori avoue les difficultés terribles qu'il a rencontrées lors du montage au point de se dire "Je ne vois pas le film, je ne vois pas le film". Il reste peut être un peu de cette souffrance dans le film qui hésite trop souvent entre comique de situation, de répétition, burlesque, poésie, émotion. Sans avoir le charme absolu de "Hors de prix", "En liberté !" reste cependant bien au dessus de la mêlée des comédies françaises habituelles même si elle fera moins d'entrées que le navrant "Grand bain" sorti la semaine passée.
Toute la force du cinéma de Pierre Salvadori se résume dans ce film intense, brillant, drôle, palpitant et aux ressources de mise en scène assez illimitées. Peut être le scénario est il moins fluide que dans Les marchands de sable et Dans la cour, mais le récit impose t-il ici une mise en scène qui bouleverse le style narratif commun. Le cinéaste pose ici un regard aiguisé sur le monde d'aujourd'hui et la difficulté de séparer le virtuel du réel qui entraîne chez les humains un état de confusion et de faiblesse identitaire. Les dialogues finement ciselés vont de pair avec le jeu des comédiens tous très bons, saluons le travail exacerbé et proche de la folie de Pio Marmai (qui évoque tant physiquement que par le jeu d'acteur Patrick Dewaere) et de la sensuelle Adèle Haenel dont on sent, à travers l'histoire personnelle qui la touche, un doute permanent sur son métier et sur elle même. Les deux principaux interprètes effectuent également une vraie et remarquable performance physique, également grâce à la mise en scène qui accentue avec force la qualité de leur déplacement et position dans l'espace). La mise en scène est virevoltante, créative ; elle joue sur la lumière (les scènes nocturnes sont à la frontière de l'onirisme et de la poésie), les situations les plus improbables et incongrues). La scène d'ouverture est d'un brio incomparable, puissante, rythmée et sa réitération une des trouvailles magiques du film. En liberté est tout à la fois une comédie, un polar et un drame romanesque mais aussi porteur d'une dose de non sens. Le film a, en son sein de l'optimisme, qui n'est pas béat ; les remarquables dialogues qui portent sur le pur romanesque sont extrêmement touchants mais les acteurs telle Adèle Haenel semble y ajouter de l'ironie. Dans le film précédent, le moment d'angoisse était porté par les fissures du mur de l'appartement ici il s'agit de la vision récurrente d'une porte assez sinistre qui conduit à une certaine vision relative de la réalité ou à un rêve. Notons également la superbe musique du film qui évoque les partitions filmiques des films américains des années 70 dont ceux de la black exploitation. Pierre Salvadori s'impose avec Bruno Dumont comme le héraut de la comédie française talentueuse, personnelle et intelligente.
Réussir à juxtaposer tant dans le scénario global que d'une scène à l'autre de l'humour burlesque et de l'émotion dramatique n'est pas aisé, et pourtant "En liberté" réussi cette prouesse magistralement, du début, à la toute fin !
Un propos sur l'estime de soi est proprement développé, sait-on se pardonner ? Pardonner aux autres ? Quand parfois la seule manière de se faire du bien est de faire le mal, on se retrouve dans une spirale dévastatrice sans possibilité d'en sortir sans l'aide d'autrui : ce film image parfaitement cela !
AVANT PREMIÈRE (en présence de professionnels) - Parfois, il est bon de découvrir des films en projection sans avoir aucune connaissance du script, ni de visionnage de bande annonce ou extraits (à l'aveugle). Cela peut engendrer quelques surprises... Le nouveau film de Pierre Salvadori s'avère honnête dans son ensemble ! Ayant reçu le prix SACD lors de la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes, En liberté ! est avant tout, une comédie particulière en allant droit au but et arrive à se différencier des autres films français. On apprend qu'une veuve (inspectrice de police interprété par Adèle Haenel) découvre que son défunt mari était un véritable manipulateur (policier également joué par Vincent Elbaz). spoiler: Il a menti pendant huit longues années sur son identité (passant de héros à zéro)... Mêler à un braquage qui a mal tourné, il va accuser un innocent à sa place (Pio Marmai)... La veuve va donc essayer de réparer ses erreurs en entrant en contact avec la victime présumé coupable... Et voilà que mensonges et quiproquos vont s'enchaîner dans cette histoire assez originale et quelque peu embarrassante. Le public assiste à une introduction plutôt musclée où spoiler: on suit le flic dans une intervention efficace avec une certaine violence mais ce moment n'était qu'un rêve imaginaire racontée par l’héroïne à son fils... Les situations sont souvent absurdes basée sur des dialogues provocants comme ce passage spoiler: - avec le psychopathe amenant des parties du corps de sa femme découpée en morceaux dans des sacs plastiques - une séquence digne d'un Quentin Dupieux mais malgré tout, sans son style... Certains moments de l'ouvrage s'avèrent hilarants en tout point spoiler: - la fameuse scène du braquage de Pio Marmai, habillé en combinaison moulante érotique - celle-ci vaut le détour ! spoiler: Et ce pauvre chauffeur de taxi !!! Il est vrai que Salvadori s'appuie sur une lourdeur dérangeante et se répète dans son scénario à propos de spoiler: ces rêves que l'enfant produit, la sortie de prison... accompagné d'un rythme parfois convenable, le public ressent un léger relâchement en mi-parcours, mais on reste captiver par la présence de ce très bon casting ! Adèle Haenel - 120 battements de cœur par minute - joue à merveille la comédie et crève l'écran dans chaque entrée. Haenel est épaulée par son partenaire Pio Marmai dont il fournit une prestation totalement barrée comparé à d'habitude spoiler: (à priori il a pris goût de manger les oreilles des gens). Audrey Tatou est un peu mise à l'écart mais met plus en valeur Marmai, pour le côté comique ! Vincent Elbaz est le soi disant héros de l'histoire en entretenant une bonne image pour sa famille, dont on ne peut faire confiance face à ses combines... A noter une musique agréable de Camille Barbaz ! En bref, En Liberté ! est une comédie pas déplaisante à regarder doté d'un certain charme à l'écran, dû à des comédiens en pleine forme. C'est tordu mais sympathique !
Retour en forme pour P. Salvadori, qui retrouve une veine comique largement plus burlesque, déclaration d'amour aux histoires, aux rêveurs, aux mythes. Même si ça commence comme trop de films aujourd'hui, avec un personnage central moralisateur, plein de convictions et de jugements, le film finit par aller sur une autre voie. Au centre, on retrouve donc Antoine, campé par un P. Marmaï de folie, tandis que le film vire de plus en plus vers le gros n'importe quoi. Les acteurs sont bons, les situations bien vus, c'est bien écrit, la mise en scène est parfois un peu trop vive dans ses effets de montage, ce qui casse le rythme, mais c'est assez jouissif et jubilatoire par instants. Finalement, même si je n'ai pas tout aimé et que ça reste finalement dans les clous d'une certaine bien-pensance, c'est une comédie qui fait du bien à voir. D'autres critiques sur thisismymovies.over-blog.com
Pierre Salvadori est un réalisateur qu’on attend toujours parce que derrière des scénarios très écrits, il sait capter la cruauté et la délicatesse du monde. C’est un cinéma qui parle à chacun de nous, sous des allures naïves, et engage à la réflexion sur le sens de nos vies. Cette fois, après s’être intéressé au quotidien d’un couple âgé, en proie au déclin de la raison, il plante sa caméra dans un commissariat où se côtoient des policiers en pleine mélancolie et des criminels désabusés. Le cinéaste met en scène, sans le dire, les ravages d’une justice délétère qui condamne à la perte de soi, des personnes innocentes ou si peu coupables. Sans le dire, car Salvadori refuse la leçon de morale. Il préfère à l’accusation une mise en scène qui parie sur le détournement et le rire pour mieux raconter les affres d’une société décadente, perdue.
Mais il vaut mieux en rire. C’est la grande leçon de ce « En Liberté » qui assume un rire total, parfois débordant, parfois même un peu lourd, en réaction contre la tristesse ambiante dans un certain cinéma français. Et Dieu sait si la comédie est un genre subtil, si l’on ne veut pas succomber à la grossièreté ou les excès. Le cinéaste parvient à échapper au risque de la caricature, même si le scénario renonce complètement à la vraisemblance. Car cette histoire se caractérise par un imbroglio baroque de scènes, toute les plus improbables les unes que les autres. Salvadori ne cherche pas le réalisme. Il en prend le contre-pied pour réinventer une sorte de cohérence narrative nouvelle, surréaliste presque, qui rappelle Tati pour le cinéma ou Vian pour la littérature.
« En Liberté » est une œuvre inspirée et décomplexée. Sans doute pas la meilleure si l’on regarde entre autre le format résolument trop long.
Comédie burlesque et fantaisiste qui suscite bien sûr le rire mais surtout la surprise et la stupeur. Ce film assume de bout en bout son particularisme et son originalité quitte à laisser une partie du public sur le bord de la route. Et c’est agréable de ne pas avoir à faire à une nouvelle comédie française stéréotypée cherchant l’efficacité à tout prix au détriment de la personnalité.
une comédie drôle avec de bonnes répliques, c'est déjà pas mal.le film est loufoque au début avec des personnages décalés ,on rit , mais après la mise en situation , les scènes se répètent, et l'ennui arrive et on devine une certaine fin , le dernier quart d'heure est plus tendre que burlesque.
Pas vraiment mauvais mais bizarre, pas très drôle (peu de rires dans la salle), et moyennement joué. J'ai l'impression dérangeante que les critiques de presse ont sur-vendu un de leur pote.
Une comédie où l'humain rencontre l'absurde. Pio Marmai est excellent dans ce rôle complexe, et apporte une vraie touche au personnahe. Une comédie romantique déjantée, décomplexée, et hors des sentiers bein trop battus du genre.
Le capitaine de police Jean Santi (Vincent Elbaz) vient de mourir. Ses collègues, qui lui érigent une statue, et sa veuve Yvonne (Adèle Haenel) qui raconte à son fils ses faits d'armes glorieux pleurent le disparu. Mais la vérité est moins belle : Santi était un ripou. Yvonne est dévastée par cette révélation. Elle va tenter de racheter les fautes de son mari en portant assistance à Antoine (Pio Marmai) qu'il avait fait injustement incarcérer.
Avec son neuvième long métrage, Pierre Salvadori poursuit une œuvre entamée il y a un quart de siècle avec une comédie décalée et attachante réalisée avec trois acteurs trop tôt disparus : Jean Rochefort, Marie Trintignant et Guillaume Depardieu. "Cible émouvante" (1993) contenait déjà les ingrédients qui font l'originalité de :En liberté !" : un sujet original, des personnages aussi drôles que dépressifs, des situations loufoques...
L'équilibre est délicat à trouver entre la comédie grasse et le drame sentimental. Pierre Salvadori y est parvenu quasiment à chaque coup, notamment dans "... comme elle respire" (1999), sans doute la meilleure prestation de Marie Trintignant dans le rôle d'une mythomane loufoque.
L'affiche de "En liberté !" qui annonce fièrement "la comédie de l'année" voudrait nous faire croire que la recette fonctionne toujours. Une moitié de la salle s'y retrouvera qui rira aux éclats des gags décalés dans lesquels un scénario ébouriffant entraîne des acteurs tous parfaits au premier rang desquels Adèle Haenel bien sûr mais sans oublier Damien Bonnard qui la dévore avec des yeux de merlan frit.
Mais une autre ne marchera pas, qui aura déjà vu les meilleurs moments du film dans sa bande annonce et qui ne se ralliera jamais vraiment à une histoire trop tirée par les cheveux pour rester crédible. Hélas c'est à cette seconde moitié là que j'appartiens.
Avis à ceux qui n'apprécient pas les comédies de Dupontel, évitez le film de Salvadori. Car on ne peut s’empêcher de penser à Neuf mois ferme, ou même au mythique Bernie! C'est une bonne surprise dans le genre, alternant de franches séances comiques avec des passages pleins d'émotion et de tendresse. Pas facile à réussir de telles transitions dans lesquelles excellaient les grands réalisateurs du muet tels Charlot ou Keaton. Ici, c'est plus moderne, actuel, voire outrancier. Le casting est plutôt à la hauteur, un vrai moment de détente au bord de la Canebière à Marseille. Il y a du déchet bien sur, mais l'attaque du café-tabac ou le dévoilement de la statue du policier ripoux valaient le déplacement. Cinema - novembre 18
Les situations comiques sont excellentes, à la fois originales et décalées. Pio Marmai et Adèle Haenel interprètent magnifiquement leurs rôles de victimes involontaires en quête d'innocence. Malheureusement, plusieurs passages plus sérieux et psychologiques font retomber le rythme. C'est dommage car il y avait vraiment les bases scénaristiques d'un film culte.
Une comédie burlesque réussie, portée par des gags et des dialogues aussi percutants qu'hilarants. Ça faisait longtemps que je n'avais pas eu un vrai fou-rire au cinéma. Une critique plus détaillée et d'autres sur le-blog-d-elisabeth-g.blogspot.fr