The Skulls est un film moyen, qui pour ma part n’est pas dépourvu de quelques atouts, mais s’avère fade et c’est loin d’être un suspens vraiment digne de ce nom.
Les acteurs sont bons, et sont l’attraction du film quand même. Joshua Jackson est un héros crédible et efficace, qui joue bien le « monsieur tout le monde », prit dans les engrenages d’une structure qui le dépasse. Il se montre sobre et sa prestation tient la route. De même que celle de Paul Walker, qui, bien loin des Fast and Furious, joué un personnage qui lui seyait fort bien, et on peut regretter surement qu’il n’est pas plus poursuivi dans cette voie. Leslie Bibb joue un personnage féminin un peu perdu au milieu de tout cela, mais elle se débrouille bien, donnant un peu de consistance à son rôle, et il y a d’excellents seconds rôles. Petersen bien sur, acteur trop rare, et Craig T. Nelson.
Le scénario est sympathique, se passant dans le monde des sociétés secrètes de campus. Il y a de bonnes idées, et le début est prometteur, mais en fait l’ensemble laisse dubitatif. D’une part le film manque sérieusement de fluidité. Tout s’enchaine un peu n’importe comment, et les transitions manquent pour faire en sorte que le film soit plus naturel. Ensuite le rythme est couci-couça. Il y a de bons moments, puis des passages sans grand dynamisme. Enfin, The Skulls manque sérieusement d’intensité. Difficile d’être vraiment accroché par ce film, qui m’a un peu fait penser à Crimes à Oxford de la Iglesia. Un film finalement très poli, académique, comme si le monde universitaire contaminé l’intrigue du métrage. Il y a beaucoup de convention, une dimension consensuelle pas très agréable dans un suspens, puisque ca noit forcément des pistes, et au bout du compte The Skulls laisse une sensation mitigée.
Visuellement c’est là aussi discutable. Cohen loupe sa mise en scène, il faut être honnête. Il se débrouille a priori mieux dans les scènes d’action, et là comme il n’y en a pas, ce n’est pas terrible. Il y a des vrais moments de n’importe quoi (la séquence avec les flics où la caméra tangue dans tout les sens est un sommet d’effets éculés digne d’un The Asylum), et globalement c’est fade. La scène d’aviron sur le début est par exemple une accumulation de plans redondants qui s’enchainent inlassablement. Heureusement le film peut s’appuyer sur des décors plus réussis qui permettent de rendre crédible l’environnement du métrage, et la photographie sobre et naturelle, avec quelques effets d’ambiance efficace permet d’avoir au moins une esthétique correcte. Quant à la bande son, elle est bien mais c’est un peu le mic-mac là aussi. Il y a de tout pour ainsi dire, jusqu’à un morceau de Fatboy Slim. D’ailleurs le passage où il intervient devient hilarant pour tous ceux qui auront le souvenir de la pub Nissan Qashqai, tant j’ai le sentiment qu’il y a eu un honteux plagiat de cette dernière. Où alors cette musique est décidément destinée aux 4*4.
En fait The Skulls ressemble à un film assez luxueux qui se laisse vivre pépère, en comptant visiblement amortir son cout sans faire d’étincelles ou surprendre. S’appuyant sur son casting attrayant, il n’a visiblement pas souhaité faire beaucoup d’efforts, et du coup on a le sentiment de belles promesses, mais d’un résultat tout à fait mitigé. Un peu comme le tennisman qui livre des coups fabuleux de temps à autre, mais qui ne s’étant pas entrainé suffisamment est incapable d’offrir un match solide tout du long. Je lui donne 2.5, et en étant très généreux il peut mériter 3, mais surement pas au-delà.