C’est en tant que Directeur de la photographie que le belge Philippe Van Leeuw a commencé en 1991 sa carrière cinématographique. C’était avec "Le jour du chat", un court métrage de son compatriote Alain Berliner ("Ma vie en rose"). En1999, il est le Directeur de la photographie d’Alain Dumont sur "La vie de Jésus". En 2009, sort son premier film en tant que réalisateur (et, également, scénariste) : "Le jour où Dieu est parti en voyage", un film abordant le génocide au Rwanda. Philippe Van Leeuw est manifestement un homme marqué par les situations intolérables créées et entretenues par la rapacité et la lâcheté des grandes puissances, le titre de son deuxième film, "Une famille syrienne", en disant plus qu’un long discours sur ce qu’il a entrepris de montrer.
Des films sur la guerre, sur les guerres, sur les horreurs qu’elles engendrent, on en a vu beaucoup depuis que le cinéma existe : des scènes de bataille, des sabotages, des pillages, des actes héroïques, des trahisons, etc, on a vu tout cela de nombreuses fois. On a même vu des comédies et certaines étaient très drôles. Par contre, des films qui relatent de façon intimiste, sans pathos, la journée d’une famille ordinaire réfugiée dans son appartement, au milieu d’une ville prise dans la folie des combats entre clans rivaux, avec son lot de pillages et de viols, le cinéma ne nous en a pas présenté beaucoup. On apprécie d’autant plus "Une famille syrienne" que cette rareté cinématographique est une véritable réussite.
Tourné au Liban et parlant de ce que vivent les syriens depuis de trop nombreuses années, ce film a bien sûr une portée beaucoup plus vaste : tous les pays du monde où se passent de tels conflits ! On ne manquera pas d’ajouter que le réalisateur Philippe de Leeuw fait preuve de grandes qualités cinématographiques et que la distribution est superbe. Ce film faisait partie de la sélection Panorama lors de la dernière Berlinade, en février dernier, et il y a obtenu le Prix du Public et le Prix Label Europa Cinemas.