La loi des séries sur le thème de la religion : dernièrement « Cherchez la femme » et maintenant « Coexister ». Le film de Fabrice Eboué joue plus dans la cour de la comédie. Et comme toute comédie, le trait est grossi, entendez les situations. Pourtant, aussi étrange que cela puisse paraître, j’ai trouvé le ton assez maîtrisé ponctué d’un humour noir bien frappé, je fais référence à l’étoile, je n’en dis pas plus et à la circoncision. L’idée de réunir les trois principales religions est bien vue ; évidemment, il ne pouvait pas passer sous silence les sujets qui fâchent. Il fallait bien que chacun vante sa religion ou critique la religion de l’autre. Fabrice Eboué choisit la brouille entre les trois protagonistes. Ca fuse, on chope ce qu’on peut et cette cacophonie arrache des sourires ou des rires, c’est selon. Il évite la discussion de salon, posée qui pourrait plomber l’ambiance, le rythme ou paraître maladroite. Si d’aucuns jugent les propos déblatéré trop faciles, il reste qu’ils font du bien à entendre en ce qui me concerne. Parfois, le brut de décoffrage a plus de force que de prendre des gants. Fabrice Eboué, pour ma part, a fait preuve d’une douce audace en ne s’auto censurant pas avec un thème aussi sensible. Le fameux principe de précaution, le fameux « ne pas en rajouter ». Je dis « douce », car il ne faut rien exagérer, le Rabbi Jacob dont il rend hommage était plus politiquement incorrect. Le fait de rendre hommage au film de Gérard Oury permet de passer son propos ou à défaut nous rappeler qu’il y a bien pire que lui. A la question « Peut-on rire de tout ? », Coluche répondait : « Oui, à partir du moment où ça fait rire, on a eu raison de le faire. » Malgré tout, le film souffre de petites longueurs ; l’impression de tourner un peu en rond ou faire du sur place. Pour finir, ce film est un miracle ! En effet, moi qui reste complètement indifférent au jeu de Ramzy, qui ne supporte aucune de ses apparitions, j’ai apprécié sa prestation. Que Fabrice Eboué en soit remercié !