Avec "Coexister", j'ai retrouvé tout ce qui fait que j'adore Fabrice Éboué. À partir d'un pitch simple mais marrant (créer un groupe avec un rabbin, un imam et un prêtre, inspiré des Prêtres) et d'un postulat qui donne le ton
(l'imam boit et fume, le prêtre aime la chair, le rabbin a raté une circoncision)
, l'humoriste enchaîne les situations ubuesques
(les auditions hilarantes, les interviews radio, chez Drucker, le clip, la sex-tape, la signature des contrats, la stripteaseuse, la cocaïne dans le spray israélien)
et les répliques osées
(Feldmanstein; le string double ficelle, les histoires (pas toujours) drôles du prêtre)
dont il est coutumier et qui font le tour des sujets sensibles n'épargnant ni les religions
(l'état islamique, l'alcool, la circoncision, la fumée, la pédophilie, le voile, la burqa déguisée, le 11 septembre, le conflit israélo-palestinien, l'homosexualité, Rabbi Jacob)
ni l'industrie de la musique
(blagues sur Christophe Maé, les Prêtres et les groupes à la con qui pullulent; les rimes basiques des chansons)
. Sur le fond, seule la trame dispensable sur la situation personnelle compliquée de Nicolas avec sa femme
(le quiproquo basique des chambres d'hôtel, la séparation)
m'a déçu, d'autant plus que la finalité est paresseuse. Sur la forme, en dépit de quelques redites, la première moitié ne laisse aucun répit (c'est des barres de rire toutes les 5 secondes), alors que la seconde est peut-être un poil moins enjouée. Côté casting, Fabrice Éboué, Jonathan Cohen et Guillaume de Tonquédec sont excellents mais je retiendrais surtout la performance de Ramzy, véritable pile atomique de l'humour, et celle d'Audrey Lamy, dans un style barjo et décomplexé jouissif (les rencards multiples; extra sur le rap gay!!!). Au final, même si le film ne tient pas complètement la distance, "Coexister" est une comédie très réussie, avec un humour ravageur et une distribution 4 étoiles.