Les dernières années de la vie de Ip man, le maître de Bruce Lee, et un dernier combat à mener, aux États Unis, une nouvelle fois, face au karaté. Mais aussi en parallèle, un combat personnel, face à une maladie qui le ronge.
C'est toujours un plaisir que de retrouver ce cher Ip man dans une nouvelle aventure, sa philosophie est un modèle et sa simplicité l'honore toujours davantage.
On aura droit cette fois à une aventure toujours aussi épique et attrayante, malgré un côté crépusculaire assez inédit. Le métrage tisse une relation père fils en toile de fond, mise en parallèle avec une relation père fille en miroir. Amenant des enseignements de vie bienvenus et prouvant qu'il n'y a pas d'âge pour apprendre sur soi et sur les autres.
En ce qui concerne les combats, on est servis par de superbes affrontements, très violents, que ce soit en terme d'impacts, de chocs ou de cassages de membres ou autres. C'est crédible, et on ressent la force des coups grâce à un découpage technique très précis et lisible.
Malgré quelques faiblesses, le récit est plutôt nuancé et propose une peinture des états Unis dans les années 60 relativement fidèle et sympa à voir, bien qu'on n'évite sans doute pas certains clichés.
À noter quelques belles chorégraphies de combat. Et un Ip man toujours plus en difficulté en terme d'adversité. Les exagérations de bruitages font très cinéma hongkongais classiques mais à la sauce d'aujourd'hui.
On aura droit à l'exaltation de différentes valeurs essentielles dans l'univers d'Ip man, à savoir le dépassement, l'abnégation et l'entraide malgré les différences, avec le racisme en toile de fond. Cette dernière thématique n'est pas inédite en soi, mais la façon dont c'est abordé dans l'œuvre reste très bien faite, que ce soit dans le ton ou dans le traitement.
Après, quand on y réfléchit, côté américain, c'est rigolo et plutôt cocasse de maltraiter autant le kung-fu et notamment le wing chun, alors que les américains maîtrisent le karaté, qui est un art martial ancestral japonais.
Et puis ça fait deux fois en comptant Ip man 2 que le karaté est atomisé par le kung-fu, donc on peut ressentir peut être un peu de répétition.
J'ajoute que, heureusement que les autres maîtres de kung-fu ont Ip man pour les représenter car ils se font tous, tout le temps, défoncer par tout le monde. C'est une mécanique de récit attendue, mais qui en devient un peu grotesque voire comique par moments, malgré l'intensité des oppositions et leur gravité.
À signaler également, une belle mise en avant de Bruce Lee, l'acteur qui l'incarne le joue d'ailleurs très bien (gestuelle, mimique, physionomie)
Intéressant de constater que, à l'instar des précédents opus, il se dégage pas mal d'émotion de ce film d'arts martiaux... Le montage final avec les images des Ip man précédents et notamment des combats et des personnages emblématiques, grandiose, en atteste avec superbe.
Donnie Yen nous livre une prestation impeccable, tout en sobriété et en élégance.
Et les méchants ont des vraies gueules de méchants hyper fourbes et qu'on a juste envie de frapper, donc tout cela, à défaut de génie, me semble bien efficace en définitive.
Verdict, un très bon film d'arts martiaux, avec une véritable histoire de famille, même si elle aurait mérité un meilleur développement. Les combats sont spectaculaires en un contre un, mais on sera peut être déçu de ne pas retrouver des combats d'envergure tels du 1 contre 100 par exemple. La réalisation est plutôt réussie, et on sent l'envie de nous montrer un Ip man en fin de cycle, encore plus humain, et plus attachant dans sa vie personnelle. Bref, si vous aimez le personnage, et que vous aimiez les films d'arts martiaux, ou que vous lez découvriez avec celui-ci, vous en aurez pour votre argent. Alors oui j'y vais.