Le Poirier sauvage
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75 critiques spectateurs

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anonyme
Un visiteur
2,0
Publiée le 20 août 2018
Je me suis fiée aux critique dithyrambiques et je suis allée voir. J'ai attendu deux heures qu'une 'histoire commence. (je n'étais pas au courant de la durée totale : plus de 3 heures). Puis j'ai d'abord commencé à m'agacer des dialogues interminables et pour la forme, de la la juxtaposition de scènes de vie sans grand relief. C'est une suite d'échanges entre un personnage central aux préoccupations hyper intellectuelles au delà du vraisemblable, avec ses différents interlocuteurs, le tout ponctué de ses déplacements et autres déambulations. J'ai fini par sortir après avoir épuisé toute possible curiosité quant à la suite. J'ai trouvé l'ensemble en fait assez assez navrant, tout au plus une sorte de documentaire sur la vie difficile en Anatolie. Je voudrais que ceux qui crient au sublime m'expliquent .Evidemment, il me manque la dernière heure, mais c'était franchement au delà de me possibilités.
Charles N
Charles N

13 abonnés 43 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 21 août 2018
Le parcours initiatique d'un jeune turc idéaliste et poète dans le thème classique de la révolte arrogante de la jeunesse.
Le film développe admirablement, de manière presque littéraire, ses personnages, leurs rapports familiaux et en particulier la relation père-fils, dans une langueur poétique soulignée par une image d'une rare beauté.
Mais, comme son personnage principal, il double cette poésie d'une certaine arrogance, se perdant parfois dans une recherche maïeutique à travers plusieurs dialogues étirés, qui transforment ponctuellement langueur en longueurs.
Il n'en reste pas moins un film fin, esthétique, intelligent !
anonyme
Un visiteur
4,0
Publiée le 19 août 2018
Une réflexion sur la filiation, des personnages forts avec comme toile de fond la situation politique en Turquie. Un film intelligent mais qui ne donne pas de leçon. Une image magnifique. Ce film n'a pas selon moi la puissance de Winter sleep mais la barre reste très haute.
Bernard D.
Bernard D.

117 abonnés 613 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 17 août 2018
Dans « Le poirier sauvage » de Nuri Bilge Ceylan, Sinan au sortir de la faculté revient chez lui dans la petite ville de Çan en Çanakkale, province qui est le siège historique de la guerre de Troie. Il aspire à devenir un écrivain mais il veut s’affranchir du poids de la famille (cf. le mariage organisé de Hatice, une ancienne amie de lycée ; cf. le père de Sinan à travers sa passion dévorante pour le PMU et son amour viscéral de la terre mais qui ignore sa femme et ses enfants ...), du qu’en dira-t-on du village (cf. le puit que creuse le père pour trouver de l’eau près de sa maison refuge et ses rapports avec ses concitoyens du fait de ses dettes de jeu), de la religion, de l’histoire (cf. il est plus facile d’écrire un livre sur le tourisme ou l’histoire en Çanakkale qu’un « essai personnel » ). Sinan est assez froid dans ses rapports avec les autres et même sa famille, et il se définit comme un « écrivain misanthrope ». Il va comprendre que publier un premier livre s’avère bien compliqué (cf. la séquence dans la libraire avec un écrivant reconnu) … alors qu’il est plus facile de passer le concours pour être enseignant à condition d’accepter un poste dans l’est du pays, ou mieux encore de devenir policier ou militaire … Il arrivera à faire éditer son livre mais en Turquie « tu dois d’adapter » et - comme pour tout le monde à vrai dire - « la vie vient rejoindre ta vie » et le fils au père.
Le film est esthétiquement assez réussi avec de belles images symboliques (le puits, la corde, le cheval de Troie, la neige, le baiser puis la morsure de Hatice …) et de belles plages musicales mais hélas nombre de scènes et dialogues sont vraiment très longs voire pour ma part inutiles, aboutissant à un film de 3 h 08 ! Dommage car comme « Mustang » de Deniz Gamze Ergüven (2015), ce film nous montre qu’une certaine fraction de la jeunesse turque (mais quel est son pourcentage réel ?) aspire à une vie délivrée du poids des traditions de la société. A souligner une conversation déroutante mais délicieuse entre 2 jeunes imams et Sinan montrant que le pays est probablement en réelle mutation.
Anne M.
Anne M.

75 abonnés 643 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 17 août 2018
Ce nouveau film de Ceylan dure plus de 3 heures, mais se laisse regarder sans ennui, comme une escapade dans ce coin des Dardanelles.

Sinan vient de terminer son cursus universitaire à Canakkale (anciennement Troie). Il rentre à Cana dans l’appartement où vivent ses parents et sa soeur. Son père, Idris, instituteur, dépense une partie de son salaire dans les courses et passe son temps libre dans le village familial. Il y retrouve son chien et tente de creuser un puits dans un pré aride, en échafaudant des projets agricoles pour sa retraite.

Sinan et sa soeur ont du mal à comprendre Idris, ils le perçoivent comme un raté. La mère de Sinan qui a beaucoup aimé son mari cherche à le défendre malgré un certain désarroi.

Sinan a écrit un roman « le poirier sauvage », il cherche des fonds pour le faire éditer. Il frappe à plusieurs portes, sur le chemin il rencontre diverses personnes avec lesquelles il discute. Les débats sont plus ou moins intéressants, parfois difficiles à suivre. Petit à petit Sinan, présomptueux et antipathique gagnera en humilité.

Le film vaut vraiment le déplacement pour la façon dont Nuri Bilge Ceylan décrit la relation père/fils. Les dialogues réussis et émouvants sont ceux qui se déroulent entre Sinan et sa mère, Sinan et son père ou Idris et sa femme. La façon délicate de filmer les paysages de la Turquie est aussi une bonne raison de visionner ce film.

Ainsi pour ma part une mention toute particulière (et le nombre d’étoiles) à Murat Cemcir (Idris, le père) dont le rôle poignant et le jeu tout en sensibilité m’ont paru exceptionnels.

Mon blog : larroseurarrose.com
Carlos Stins
Carlos Stins

80 abonnés 657 critiques Suivre son activité

3,0
Publiée le 16 août 2018
A l'image de "Winter sleep", "Le poirier sauvage" est une oeuvre de cinéma dense, touchée par des moments de grâce mais qui reste pompeuse et bien trop étirée. On retrouve à mon sens les même défauts et les même qualités que dans le précédent long-métrage du cinéaste turc, à savoir un film porté par de longues séquences dialogues plus ou moins intéressantes. J'ai en effet été passionné par certaines d'entre elles qui abordaient des sujets pertinents et permettaient de faire évoluer les personnages mais d'autres m'ont en revanche profondément ennuyé. Le principal problème que j'ai avec les films de Nuri Bilge Ceylan, au-delà de leur longueur excessive, ce sont ces personnages qui sont tous insupportables. Il est certes intéressant de donner des défauts à ces derniers mais le fait de suivre des personnages aussi antipathiques, pour lesquels aucun attachement ne se crée, pendant trois heures est tout simplement intenable. Mise à part cela, Ceylan nous confirme qu'il est un grand metteur en scène, notamment à travers sa splendide séquence de fin, même si les scènes filmées avec le drone (principalement la discussion avec les imams) n'ont pas du tout le même rendu esthétique que les autres scènes ce qui posent un vrai souci d'uniformité et de cohérence visuelle. En conclusions je considère que "Le poirier sauvage" est un film dans la pur continuité du travail de son auteur, ses fans sauront surement conquis les autres beaucoup moins.
Jmartine
Jmartine

175 abonnés 681 critiques Suivre son activité

2,5
Publiée le 16 août 2018
Il sera dit que je ne serais jamais un grand fan du cinéma de Nuri Bilge Ceylan…déjà, malgré sa palme d’or je n’avais que modérément apprécié son Winter Sleep…certes je fus sensible à ces paysages de Cappadoce, à ces superbes intérieurs de l'hôtel troglodyte, à cette façon de capter la lumière, à cette approche des visages...mais quelle enfilade de dialogues tellement longs et abscons, terriblement ennuyeux tant et si bien que je serais parti excédé à la moitié si je n'avais pas été captivé par les images..3 h 16 de joutes verbales à la Bergman, à la prétention philosophique mais tellement rabâchées qu'elles en perdent leur force, un flot de paroles qui nécessite une concentration extrême pour en suivre le sous-titrage...le bal des illusions perdues dans le quasi huis clos de ce bel hôtel...quand même une déception cette palme d'or !!! Et avec Le Poirier sauvage…il recommence ….je ne comprends toujours pas qu’il soit considéré comme l’un des plus grands cinéastes européens contemporains…et pourquoi dans une quasi unanimité les critiques portent son dernier film aux nues …J’ai énormément de mal à adhérer à son style lent, âpre, prétentieusement littéraire, mais d’abord horriblement bavard…
On ne peut nier que « Le poirier sauvage » soit une œuvre extrêmement ambitieuse que d’aucun qualifieront de fresque dostoïevskienne où l’on suit un jeune étudiant, Sinan, qui revient parmi les siens. Ses études terminées, il retrouve sa bourgade natale de Can, dans la campagne d'Anatolie, aux hivers rudes et aux étés dorés. Il cherche un éditeur pour son premier livre et renoue avec ses proches, dont un père blagueur, au charme fou, pour lequel il a peu d'estime. Ce dernier, instituteur, criblé de dettes, se partage entre des idéaux rousseauistes et une addiction aux courses hippiques… Pestiféré au sein du village, où il est poursuivi par ses créanciers, il s'isole dès qu'il le peut dans la petite ferme familiale et creuse un puits là où, paraît-il, il n'y a plus d'eau. Mieux vaut poursuivre un idéal, même illusoire, qu'abdiquer…. Sinan, de son coté, va voguer de rencontres en rencontres. Chacune d’entre elles va être un prétexte pour évoquer sa condition et indirectement, celle de son pays en abordant des sujets comme l’argent, la religion, la place de l’artiste dans sa société, le poids des traditions ou celle de la filiation. Ce qui devient vite gênant, c’est le fait que Ceylan essaie de traiter chacune de ses thématiques au travers de discussions interminables, le comble du supportable étant cette controverse sur l’interprétation du Coran, entre deux jeunes imans que Siman rencontre…c’est bien entendu en turc et le sous –titrage devient vite impossible à suivre….
Plastiquement les images que nous offre Ceylan sont magnifiques, c’est d’ailleurs ce que j’avais retenu de la bande annonce…que ce soit ces paysages d’automne ou de neige, ces intérieurs aux éclairages discrets…les effets d’ombres et de lumière…
Quant au personnage de Siman qui est de tous les plans, il est particulièrement antipathique et n’appelle aucune indulgence…conscient de sa supposée supériorité, il regarde de haut son entourage, les élites de la ville, s’attaque sans raison valable à un écrivain établi et plus que tout méprise son père…il faudra attendre la toute fin du film pour assister au resserrement de la relation père-fils, voire qu’une certaine tendresse ne renaisse…
Il aura fallu trois heures pour partager ces moments…C’est un peu trop long !!!
anonyme
Un visiteur
5,0
Publiée le 16 août 2018
Ce film est tout en finesse car il est filmé de façon à vous permettre une réflexion permanente.....
Ce huis clos familial m'a emporté et captivé.... Je reconnais la pudeur du réalisateur Turc qui nous emmène vers un voyage qui paraît calme mais qui est très profond !
Jr n'ai pas vu les heures passées et beaucoup de sentiments sont évoqués dans cette fresque. Les liens familiaux, les caractères de chaque membre de la famille, l'amour, les rencontres, le rapport à l'argent, l'héritage familial, la pudeur, la religion, la fidélité......
Parfois j'ai ri, parfois j'ai analysé les pensées et parfois j'ai pleuré.

Si votre sensibilité est une de vos émotions, vous pouvez courir voir ce film qui vous permettra de sortir grandi de cette séance qui est une belle parenthèse dans notre vie qui passe trop rapidement et qui nous empêche parfois de voir la beauté qui nous entoure. MAGNIFIQUE 🌙
Domnique T
Domnique T

69 abonnés 241 critiques Suivre son activité

3,0
Publiée le 15 août 2018
3 étoiles parce que j'hésite entre 4 et 1 ! Il y a dans ce récit d'une vie ordinaire en Turquie, des fulgurances extraordinaires et des longueurs récitatrices insupportables. Pendant 3 heures, nous suivons les échecs scolaires, les échecs professionnels, les échec familiaux, les échecs sentimentaux d'un jeune homme en Anatolie. Bref on ne rigole pas ... quoique parfois ! Des bavardages aussi intéressants que peu cinématographiques sur la caste des écrivains, sur le libre-arbitre et la religion ... qui sont d'une longueur fastidieuse !
dominique P.
dominique P.

853 abonnés 2 027 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 14 août 2018
Voilà le nouveau film du réalisateur qui avait eu la palme d'or à Cannes il y a deux ans pour "Winter Sleep". Ce film est dans la même veine, à savoir un film dur, âpre, très bavard et très long (3 h 08).
D'abord les inconvénients : le film est beaucoup trop long, on le sent bien passer et certaines scènes sont étirées et parlées inutilement, il aurait fallu être plus concis.
Aussi je n'ai pas aimé le caractère du personnage principal, il n'est vraiment pas sympa et fait trop de reproches à son père, père que j'ai nettement préféré.
Les bons points de ce film : l'histoire est très intéressante sur le plan humain et social, cela parle de la famille, des espoirs et des regrets de chacun, du temps qui passe.
Certaines situations et certains dialogues sont tellement vrais et passionnants qu'au final j'ai bien aimé ce film.
anonyme
Un visiteur
2,5
Publiée le 14 août 2018
Moyen, très moyen. Je passe sur des dialogues verbeux et pleins de prétention, difficiles à supporter mais la vie d'un futur raté de la littérature n'est guère attrayante et ne réserve aucune surprise. Aussi l'ennui s'accumule au fil des heures. Rien ne vient nous soulager. Les paysages? Ils n'ont rien de particulier. Les personnages? A part le père et son côté humain les autres sont du tout venant et sans personnalité particulière. Le Héros? Qui peut s’intéresser à ce médiocre semblable à beaucoup d'autres. Le message optimiste? Vous avez trois heures pour le chercher.......et,finalement, qui sait.....l'imaginer
 Kurosawa
Kurosawa

598 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

3,0
Publiée le 14 août 2018
Plus de trois heures à suivre un jeune écrivain arrogant et à écouter de longs dialogues philosophico-existentiels, il y avait de quoi craindre le fameux grand geste de cinéma qui vise le chef d'oeuvre. Or, le film est plutôt accueillant et confortable, sauvé par la distance bienvenue du cinéaste vis-à-vis de ses personnages, respectés mais remis en cause. Sinan n'est en effet guère sympathique mais son rapport aux autres est intéressant par la confrontation de points de vue et par la nature du rapport au père. Il aurait envie de le détester mais ne peut s'y résoudre, presque forcé de l'aimer et de rester à ses côtés malgré des aspirations professionnelles qui l'appellent à s'éloigner de sa famille. La trajectoire du film est certes attendue, problème récurrent de ce cinéma de la maîtrise qui ne veut surtout pas déranger son public, mais elle a le mérite d'être exposée avec clarté et simplicité, quoique certains passages sont ardus et à ce titre difficilement supportables (la rencontre avec les deux imams). "Le poirier sauvage" est un film sans surprises, même dans ses trouées oniriques, qui n'émeut jamais mais qui captive par l'assurance d'une belle mise en scène (une caméra souvent mobile et aérienne) et par les prestations d'acteurs remarquables.
velocio
velocio

1 339 abonnés 3 174 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 13 août 2018
Lorsqu'on a tourné un chef d'œuvre comme "Winter Sleep", la Palme d'Or la plus méritée du 21ème siècle, il devient très difficile de ne pas décevoir un certain nombre d'aficionados dans le film qui suit, quand bien même ce film est de grande qualité ! Mais, que voulez vous, alors que dans les 3 heures 16 minutes de Winter Sleep, il n'y avait pas une image de trop, pas un mot de trop, il se trouve que, dans les 3 heures et 8 minutes de "le poirier sauvage", il y a quelques images de trop, il y a quelques mots de trop. Cela étant, "Le poirier sauvage" est quand même un grand film, dont on s'étonne qu'il soit reparti bredouille du dernier Festival de Cannes, même si on sait qu'il avait été envoyé à l'abattoir : présenté le dernier jour, ce qui, pour un film aussi long, représente un handicap rédhibitoire.
Dans ce film très riche le personnage principal est un jeune homme d'une vingtaine d'années qui vient de terminer ses études et qui cherche à faire publier le livre qu'il a écrit : Sinan est arrogant, sur de lui et de sa valeur, et, s'il méprise à peu près tout le monde, il méprise particulièrement son père, un instituteur proche de la retraite, qui dépense l'argent de la famille en jouant sur les courses de chevaux et dont tout le village moque le creusement d'un puits qu'il a entrepris dans une terre aride.
"Le poirier sauvage" permet à Ceylan d'aborder finement, sans en avoir l'air, une grande partie des problèmes de la Turquie d'aujourd'hui, avec, en particulier, pour les jeunes, d'une manière générale, le choix entre un avenir médiocre et un autre encore pire. Plusieurs scènes sont particulièrement fortes mais on se contentera d'en retenir 2 : celle, bouleversante, où Sinan rencontre Hatice, une jeune fille brillante qui a fait le choix d'arrêter ses études et de quitter le jeune homme qu'elle aimait afin d'épouser un homme plus âgé, tout en étant consciente qu'elle ne connaîtra jamais la vie dont elle rêvait. L'autre, c'est celle où Sinan rencontre 2 jeunes imams ce qui donne droit à une conversation passionnante sur les religions, sur le Coran, sur l'importance qu'on doit accorder, ou pas, à la vérité. On notera que l'un des deux imams est interprété par Akin Aksu, le fils d'un voisin du réalisateur à qui il avait demandé s’il ne pouvait pas lui écrire des souvenirs où il évoquerait ses impressions concernant son père, son enfance, ses rapports avec sa famille et qui lui a adressé un e-mail de 80 pages qui est devenu le point de départ du scénario, auquel Akin a ensuite participé auprès de Nuri Bilge Ceylan et de son épouse Ebru. En fait, "Le poirier sauvage" est aussi, et peut-être avant tout, un film sur les relations père-fils, sur le rejet fréquent du père par un fils qui, petit à petit, à son corps défendant, va ressembler de plus en plus à ce père rejeté.
Très peu de musique pour accompagner les images et les dialogues : seulement une dizaine de fois, de façon courte et discrète, l'apparition d'un seul et même extrait de la passacaille en ut mineur BWV 582 de Jean-Sébastien Bach, pièce d'orgue à l'origine mais interprétée dans le film dans une transcription pour orchestre de Leopold Stokowski.
Loïck G.
Loïck G.

347 abonnés 1 684 critiques Suivre son activité

2,5
Publiée le 13 août 2018
Je ne sais pas trop de quoi parle ce film qui pourtant s’étale sur trois heures plus ou moins bien senties . Retenons que la relation entre un père abandonné par sa bonne étoile et un fils qui promis au professorat rêve d’écriture et de romans à succès, cette relation demeure le point d’ancrage à un récit propice à de nombreuses rencontres. Le cinéaste se plaît à les filmer dans la longueur jusqu’au point de non-retour. Le procédé est trop systématique dans sa durée et son rythme pour retenir l’attention d’un spectateur happé par la ferveur intellectuelle du propos . Malgré une écriture exigeante, fournie, une mise en scène élégiaque, l’ensemble ne tient pas vraiment la distance. Les comédiens semblent en subir les contre-coups .
Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Yves G.
Yves G.

1 528 abonnés 3 544 critiques Suivre son activité

0,5
Publiée le 13 août 2018
Sinan vient d'obtenir son diplôme universitaire. Pour autant son avenir reste sombre. Écrivain amateur, il aimerait publier son premier ouvrage intitulé Le Poirier sauvage. Il tente sans conviction le concours d'instituteur en craignant, s'il le réussit, d'être muté dans l'est du pays. Si rien ne se passe, il devra bientôt partir faire son service militaire.
Le jeune Sinan n'a qu'une hantise : reproduire le destin de son père dont l'intelligence et le sens artistique ont été gâchés par le goût du jeu et qui s'est résigné à une vie médiocre.

Nuri Bilge Ceylan raconte l'histoire d'un fils ni vraiment prodige ni vraiment prodigue qui s'en revient chez lui, ses études achevées, et qui hésite sur le sens à donner à sa vie. Pendant tout le film la caméra le suit qui déambule dans son village au fil des rencontres plus ou moins fortuites qu'il y fait.

Une critique internationale pâmée a décrété que Ceylan était le plus grand réalisateur turc contemporain. Depuis "Uzak" et jusqu'à "Winter Sleep" consacré en 2014 par la Palme d'Or, elle a invoqué à chacun de ses films les mânes de Tchekov pour la finesse de la description des caractères, de Dostoievski pour leur ambition métaphysique, d'Antonioni pour la peinture des relations de couple et d'Angelopoulos pour la beauté hypnotisante de ses plans et leur longueur déroutante.

C'est beaucoup. C'est trop. Le dernier film en date de Ceylan, certes sélectionné à Cannes mais dont il est revenu bredouille à la différence des cinq précédents, dévoile les limites de l'exercice sinon la mystification dont il est coupable.

Pendant près de trois heures, une durée que rien ne justifie sinon l'orgueil démesuré du réalisateur-scénariste-monteur et son mépris de ses spectateurs, le même procédé est inlassablement répété : le héros solitaire, filmé en plongée pour mieux l'écraser, arpente la campagne turque en attendant de faire une rencontre qui plonge l'auditoire dans un tunnel logorrhéique d'une vingtaine de minutes.

Chaque face à face, quasiment filmé à l'identique a sa thématique lourdement soulignée. Avec le père ou le grand père qui le sollicite pour les aider dans les travaux agricoles, l'atavisme familial. Avec le maire ou l'entrepreneur de BTP auprès desquels Sinan mendie une subvention pour publier son livre, la corruption et la bêtise des classes dirigeantes. Avec l'ancienne amie de lycée qu'il embrasse sous un poirier sauvage, la nostalgie des vertes amours enfantines et des occasions à tout jamais perdues. Avec le jeune imam faussement moderniste, le dévoiement de l'Islam. Etc.

Les acteurs, à commencer par l'acteur principal qui a la tête d'un écrivain comme j'ai celle d'un champion de patinage artistique, sont si obnubilés par la diction de leur texte interminable filmé en longs plans-séquences qu'ils en perdent toute spontanéité.

La seule chose à sauver de ce "Poirier sauvage" serait la musique de Bach qui pare sa bande-annonce d'une élégance grave. Mais répétée dix fois, le thème tourne au jingle et finit par produire l'effet inverse de celui escompté : l'agacement plutôt que la fascination.
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