Ronit (Rachel Weisz), photographe à New York, retrouve pour quelques jours et après des années d’absence la communauté juive orthodoxe londonienne dans laquelle elle a grandi : son père, rabbin, vient de mourir. Sa vie new-yorkaise l’a considérablement éloignée des moeurs de la communauté, et sa présence que personne ne semblait attendre crée le trouble. Elle revoit pour cette occasion le fils spirituel de son père (Alessandro Nivola), désormais marié à Esti (Rachel McAdams), avec qui elle a vécu une histoire passionnée avant son départ définitif…
Rachel Weisz a eu une bonne intuition en proposant à Sebastian Lelio d’adapter le premier roman de Naomi Alderman, Désobéissance, publié en 2007. On retrouve dans cette histoire d’amour dramatique un thème que le cinéaste avait déployé avec succès dans Une femme fantastique, son précédent film qui avait reçu l’Oscar du meilleur film étranger : la perte d’un proche (un amant dans Une femme fantastique, un père dans Désobéissance, dont le décès soudain survient à chaque fois au début du récit), et la complexité du deuil qui s’ensuit pour le protagoniste, au sein d’un groupe qui l’exclut (la jeune femme transgenre était rejetée par la famille de son amant décédé, et ici Ronit est accueillie avec méfiance par les juifs orthodoxes avec lesquels elle ne partage plus que son passé). C’est toutefois sur la romance interrompue, présentée dans un contexte assez originale, que le scénario met l’accent, permettant à Rachel Weisz et Rachel McAdams, à la fois sobres et intenses, de montrer toute l’étendue de leur talent – qui n’était plus vraiment à prouver. (lire la suite : https://cultureauxtrousses.com/2018/06/09/desobeissance/)