Quelques mois après "Mercenaire", de Sacha Wolf, film sur des côtés pas glorieux du rugby, voici un film sur des côtés pas glorieux du football. Pour celles et ceux qui n'aiment pas le football, rassurons les tout de suite : on ne voit pratiquement pas de football durant les 94 minutes que dure le film. Il faut même clamer haut et fort que ce film plaira davantage aux contempteurs de ce sport qu'à celles et ceux qui en sont fans. "La surface de réparation", tourné dans l'environnement du FC Nantes, s'intéresse surtout à 3 personnages principaux : Franck, interprété par Franck Gastambide, un loser attachant, ancien du centre de formation de Nantes, qui n'a pas pu passer pro par manque de talent et, qui, sans vraiment faire partie du club, en est devenu l'homme à tout faire ; Salomé, interprétée par Alice Issaz, qui ne laisse pas Franck indifférent, une groupie de footballeurs qui les collectionne comme d'autres, avant elle, collectionnaient les guitaristes de rock ; Yves, interprété par Hippolyte Girardot, dont on ne saura jamais quelle place exacte il a dans le club mais dont on sait très vite qu'il a souvent recours à Franck pour lui sauver la mise.
Ce sont donc les coulisses du foot que nous montre Christophe Regin dans son premier long métrage, les footballeurs qui trompent régulièrement leurs épouses, qui vont régulièrement en boite, qui picolent, qui n'ont plus de jambes les jours de match, qui n'hésitent pas à débourser 45 000 euros, sur un coup de tête, pour l'achat d'une Citoën SM de collection. Un peu exagéré, sans doute, mais seulement un peu ! Sujet intéressant, donc, excellente interprétation (Après "Good luck Algeria", les films sur le sport conviennent bien à Franck Gastambide !), MAIS réalisation qui pêche par manque de nerf et qui "fait" plus téléfilm que grand film de cinéma. A noter que Christophe Regin invente le football à 12 joueurs, faisant dire à un de ses protagonistes que l'équipe, lors de son prochain match, va jouer en 3 5 1 2, soit 11 joueurs de champ plus le goal.