Taxi, c’est une franchise que j’ai dédaigné du début à la fin, tout comme celle des ‘Fast & furious’ d’ailleurs et à peu près pour les mêmes motifs : la légitime méfiance éprouvée par le sans-permis que j’étais alors pour n’importe quel film avec de grosses voitures pimpées. Comme je n’ai toujours pas l’impression d’avoir raté grand chose, je peux sans problèmes me taper ce cinquième volet sans rien y connaître d’autant plus qu’à part la cité phocéenne et la 405, tout le reste est différent. Critiqué avant même le début du tournage, récipiendaire de critiques assassines une fois dans les salles, ‘Taxi 5’ semblait condamné dès le départ...mais il faut dire qu’en ce qui concerne la série - son épisode fondateur, au moins - il y a sans doute un ressenti français particulier sur la question, lié à la sortie de ce dernier juste avant la Coupe du Monde et donc à jamais lié à une période de ferveur populaire, de rassemblement cocardier et de métissage apaisé. Vingt ans plus tard, la France n’en est plus là, et Taxi 5 ne risque pas de bénéficier d’une météo socio-culturelle favorable. Au final, on retrouve finalement assez peu de courses-poursuites dans les rues de Marseille, et ces scènes d’action sont d’ailleurs tout juste passables, en tout cas loin de la folie que les films hollywoodiens injectent dans les séquences similaires. Par contre, il y a Franck Gastambide, dans le premier rôle, derrière la caméra et au scénario, et on retrouve, avec plus ou moins de plaisir, l’humour crade et débile qui figurait déjà dans ‘Les kaïra’ et ‘Pattaya’, sans oublier sa petite troupe habituelle de bras-cassés (Monsieur Poulpe, Anouar Toubali, Sissy Duparc, qui jouent ici les policiers municipaux...) qui offre peut-être les moments les plus drôles du film. Voilà qui n’est pas forcément dans l’ADN des films originaux mais peu importe: on ne parle pas d’un chef d’oeuvre qu’il faudrait traiter avec respect et délicatesse mais d’une pure série B débraillée qui avait récolté un succès inexplicable et Gastambide en a finalement livré une version contemporaine passable avec moins d’action et de cascades et plus d’humour régressif , qui a juste tendance à radoter un peu trop pour payer son écot aux quatre épisodes précédents mais après tout, comme on n’attendait pas grand chose de ‘Taxi 5’, il n’y a pas vraiment de raison d’être déçu par un résultat qui manque certes de tenue mais se laisse regarder. Dans l’économie du cinéma, ‘Taxi 5’ n’existait que pour corriger le flop de ’Valérian et la cité des 1000 planètes’...ce qui n’a pas empêché qu’aujourd’hui, EuropaCorps soit en liquidation (même si l’ampleur du désastre à rattraper est plus à mettre en cause que le manque de succès de sa bouée de sauvetage). Ah là là...même sur ce plan là, il n’a pas été capable de faire correctement le boulot…!