Ce n’est plus un secret, les studios Disney se sont lancés dans un vaste programme d’adaptation en real live de leurs plus grands classiques. Evidemment, le grand succès de l’année 1994 avec ses 10 millions d’entrées et son quasi milliard de dollars de recettes dans le monde n’allait pas échapper à cette envie de vendre encore plus de rêve. Il semble alors on ne peut plus normal que le public se soit placé dans une attente quasi-frénétique quant à cette adaptation en live action, tout en sachant que ce nouvel exercice lui a apporté par le passé des spectacles tantôt à la limite de la déception tantôt fabuleux. Cette attente doublée d’une très perceptible impatience était telle que dans les faits, ce sont les deux plus grandes salles du complexe qui ont été utilisées pour LA séance du soir, soit environ 800 places. Face à cette nouvelle version, il y aura deux écoles : ceux qui attendent un respect total du film d’animation, et ceux qui attendent quelques plus. Sans vouloir spoiler, l’allocinéen Titounetdu40 a raison quand il dit que nous ne trouverons rien de nouveau dans ce millésime 2019. En même temps, pourquoi apporter des choses supplémentaires quand à la base le dessin animé est déjà pour ainsi dire parfait ? Après tout, les personnages sont suffisamment décrits pour entrer sans difficulté dans l’histoire. Seules quelques petites répliques changent, et même quelques petits bouts de chansons, ou même quelques petits trucs mais c’est à chaque fois sur de très courtes durées. Question plus technique, les animaux représentés font aussi vrais que nature et c’est l’occasion de se rendre compte (si ce n’était déjà fait) à quel point le numérique a fait des progrès. En même temps, concernant ce point, le ratage était formellement interdit au risque de voir le film se faire bouder rapidement. Rassurez-vous, c’est réussi et même mieux, l’animation a prêté de l’expression dans les regards, sans que ce soit trop pour ne pas trop humaniser les animaux. Pour ma part, j’ai été conquis par la première apparition de Simba en lionceau. Et que dire de quelques plans vertigineux, comme la plongée sur un troupeau en débandade, ou la contre-plongée sur Scar à la conclusion de la chanson "Soyez prêtes". En revanche, si je ne mets pas la note maximale, c’est que j’attendais peut-être plus de plans nature distillés par Disneynature, branche disneyenne avec laquelle le partenariat aurait pu être possible, et ce malgré un tout premier plan superbe : cela aurait permis de sublimer encore un peu plus les décors et de porter encore davantage les spectateurs vers le rêve et un dépaysement plus prononcé. Quoiqu’il en soit, les décors ont été reconstitués avec une grande fidélité, de même que certains gestes (par exemple quand le singe sorcier s’occupe de la silhouette dessinée sur l’arbre). A côté de ça, même sans l’avoir vu depuis plusieurs années, on retrouve sans peine le dessin animé et son esprit. Mieux, on se prend à trembler pour Simba, en particulier lors de son ultime face à face, même en connaissant l’histoire ! Vingt-cinq ans se sont écoulés entre les deux versions, aussi le message écologique paraît aujourd’hui plus fort quant au fragile équilibre de la nature. De la même façon que dans le dessin animé, la preuve nous en est donnée ici en filigrane dès lors que l’ordre établi est chamboulé, jusqu’à son rétablissement quand le fragile équilibre est retrouvé. Et si vous avez des doutes vis-à-vis de ça, alors penchez-vous sur le cas du parc national de Yellostone, lequel a retrouvé des couleurs par la réintroduction des loups qui ont permis à l’écosystème de retrouver son parfait équilibre. Et puis il y a de quoi rire aussi : quelques scènes sont d’ailleurs bien senties et bienvenues pour faire rire aux éclats un public visiblement conquis : la désignation du volontaire pour faire diversion auprès des hyènes, les deux hyènes inséparables… Alors oui, tous les ingrédients sont réunis pour faire rugir de plaisir les spectateurs. Car "Le roi lion", c’est "L’histoire de la vie" et vous apprendrez (ou réapprendrez) même à dire "Hakuna matata". A condition toutefois d’oublier un doublage français pas toujours très convaincant, et plus particulièrement lors de l’entonnement de la première chanson du film, au cours de laquelle quelques fausses notes vocales sont perceptibles. Pas de quoi m’empêcher de souhaiter « Longue vie… au ROI !!! »